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« Chroniques de Téhéran » de Ali Asgari et Alireza Khatami. Critique cinéma

  • 13 mars 2024 en salle
  • 1h 17min
  •  Comédie, Comédie dramatique
  • Avec Bahman Ark, Arghavan Shabani, Servin Zabetiyan

L’histoire. Neuf visages de la vie quotidienne à Téhéran.

Un homme déclare la naissance de son fils.
Une mère habille sa fille pour la rentrée.
Une élève est convoquée par la directrice.
Une jeune femme conteste une contravention.
Une jeune fille se présente à un entretien d’embauche.
Un jeune homme vient retirer son permis de conduire.
Un homme au chômage répond à une annonce.
Un réalisateur demande une autorisation de tournage.
Une femme cherche à retrouver son chien.

  • Prix de la critique FIPRESCI 2024 (fédération internationale de la presse cinématographique)

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

Le chihuahua peut-il être un chien policier ?

Le principe est connu , une suite de portraits en court-métrage, rapportés à l’identique : l’interlocuteur du personnage central, unique n’apparait jamais. Souvent un membre de l’administration iranienne, qui pour des raisons diverses, complique le parcours de son vis-à-vis .

J’aime beaucoup le procédé et, la manière dont on le restitue ici est tout à fait éloquente sur l’état de l’administration iranienne et ses sbires.

Au fil des portraits, je cherchais à comprendre comment les réalisateurs allaient bien synthétiser au final leurs propos. Habituellement tous les protagonistes cités se retrouvent dans un même épilogue .

Le tremblement de terre ultime, pourquoi pas, mais j’imaginais plutôt les retrouver au sein d’un tribunal , en tant qu’auditoire, écoutant le prononcé d’un jugement plus global sur les affaires du pays.

Un pays qui va mal tant il se moque de sa population.

Pour la déclaration d’une naissance, par exemple, on refuse le prénom de David. Il n’est pas iranien, il renvoie à la culture occidentale, il est imprononçable et la discussion s’engage alors , sans fin, sans raison, plus ou moins subtilement selon «  la bonne » volonté du pouvoir.

 

Le plan est toujours fixe, mais le personnage peut se déplacer. Sadaf, en tenue de petite fille, danse walkman aux oreilles dans une boutique de vêtements. On lui prépare son uniforme pour une cérémonie à l’école.

Ce chapitre est un poème d’amour, de dérision et de bêtise crasse quand au fur et à mesure de l’essayage des différentes pièces de l’uniforme, la gamine se transforme en petit boudin triste. Il lui est interdit tout ce qu’elle réclame , le rouge notamment, et rien n’est véritablement à sa taille.

 

Ali Asgari et Alireza Khatami nous rapportent ainsi l’absurdité totale d’un système concentrationnaire de bêtises, de méchanceté, de cruauté.

Plus absurde qu’un Kafka iranien ? 9 Kafka iraniens !  

13 mars 2024 en salle 1h 17min  Comédie, Comédie dramatique Avec Bahman Ark, Arghavan Shabani, Servin Zabetiyan L'histoire. Neuf visages de la vie quotidienne à Téhéran. Un homme déclare la naissance de son fils. Une mère habille sa fille pour la rentrée. Une élève est convoquée par la directrice. Une jeune femme conteste une contravention. Une jeune fille se présente à un entretien d’embauche. Un jeune homme vient retirer son permis de conduire. Un homme au chômage répond à une annonce. Un réalisateur demande une autorisation de tournage. Une femme cherche à retrouver son chien. Prix de la critique FIPRESCI 2024 (fédération internationale de la…
Le film

Comment faire avouer à une lycéenne qu’elle vient à moto avec son copain, alors qu’elle assure que non . Pourquoi en retirant son permis de conduire lui demande-t-on de montrer son corps et ses tatouages ? Inquisition, torture morale, humiliation, harcèlement sexuel (pour obtenir un emploi), censure culturelle, … Ali Asgari et Alireza Khatami nous rapportent ainsi en neuf tableaux sidérants, l’absurdité totale d’un système concentrationnaire de bêtises, de méchanceté, de cruauté. Où la subtilité des arguments de part et d’autre s’étiole dans des considérations vaines et imbéciles. Plus absurde qu’un Kafka iranien ? 9 Kafka iraniens !

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