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« Chien enragé d’Akira Kurosawa. Critique cinéma

  • 12 janvier 1961 en salle
  • Reprise 21 août 2024
  •  2h 02min | PolicierDrame
  • Avec Toshirô MifuneTakashi ShimuraKeiko Awaji

L’histoire : Dans le Japon d’après-guerre, un policier se fait subtiliser son arme. Son supérieur refuse sa démission et l’envoie à la poursuite du malfaiteur. Il mène son enquête dans les bas-fonds de Tokyo, où il côtoie la misère d’une population qui survit difficilement à la défaite de son pays.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le film :  

Admirateur de Simenon, Kurosawa s’engage sur l’écriture d’un roman qui devient scénario. Un fond policier classique ( la traque d’un voleur ) enrichi de plusieurs thématiques aux affinités concordantes.

Dans le japon de l’après-guerre, l’inspecteur Kurakami (Toshirô Mifune) , à la recherche du voleur de son colt, découvre  les bidonvilles de Tokyo. Une longue quête, une errance sans fin que Kurosawa met à profit pour dessiner les perspectives peu engageantes des lieux.

Une faune que le jeune policier ne pourra pas maîtriser seul. Sur les conseils de son supérieur, il rejoint alors l’équipe de Sato (Takashi Shimura), un inspecteur chevronné et pédagogue. Un maître aux yeux de Kuramaki qui entame son enquête en sa compagnie, par le meurtre d’une jeune femme.

La balistique est formelle, la balle est sortie du colt du policier. Kurakami se décompose, déjà rongé par la culpabilité qui ne cesse de le miner, au fil des découvertes macabres . Le suspect est «  un chien enragé » assure le patron, profilé par sa famille comme un désespéré, revenu de la guerre , meurtri et sans avenir.

Les deux policiers ne lâchent plus Harumi (Keiko Awaji) la danseuse dont le suspect est le petit ami

L’effet boomerang pour Kurakami revenu lui aussi de la démobilisation, sans espoir, ni ressources. Son entrée dans la police l’écarte des mauvais chemins, mais le mal est profond nous dit Kurosawa, celui d’un pays qui tend le cou et pleure sur sa misère.

Dans les gourbis , les bouges où l’enquête révèle un tout autre suspense,  au réalisme social prégnant ( voir l’exploitation des danseuses de cabaret ) , à la charge politique inconsciemment portée par un maître et son disciple. Dans un cadre toujours éloquent que Kurosawa formalise comme une évidence. C’est du grand cinéma !

  • Ce film fait partie de la  rétrospective engagée en ce moment dans les salles françaises. Des films majeurs d’un cinéaste de légende qui bouleversa la scène cinématographique mondiale ! Elle replonge dans la filmographie du maître japonais au sein des célèbres studios Toho, de ses premiers pas en tant que cinéaste durant la Seconde Guerre mondiale à sa consécration dans les années 1960.  : « Chien enragé »- « Vivre »-  » Les bas-fonds « -« Les salauds dorment en paix »-« Yojimbo »-« Entre le ciel et l’enfer ».
12 janvier 1961 en salle Reprise 21 août 2024  2h 02min | Policier, Drame Avec Toshirô Mifune, Takashi Shimura, Keiko Awaji L'histoire : Dans le Japon d'après-guerre, un policier se fait subtiliser son arme. Son supérieur refuse sa démission et l'envoie à la poursuite du malfaiteur. Il mène son enquête dans les bas-fonds de Tokyo, où il côtoie la misère d'une population qui survit difficilement à la défaite de son pays. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Le film :   Admirateur de Simenon, Kurosawa s’engage sur l’écriture d’un roman qui devient scénario. Un fond policier classique ( la traque d’un voleur )…
Le film

D’un roman non abouti au scénario final Kurosawa prend prétexte du vol du colt d'un policier pour s’enfoncer dans la banlieue de Tokyo où le petit peuple pleure sur sa misère. A peine remis de la fin de la guerre, il n’arrive pas à survivre aux conséquences de la défaite. Ce n’est que trafics en tout genre , délinquance, au cœur d’un système que le jeune policier découvre consterné. A l’image du suspect repéré, lui aussi est revenu de la guerre, sans espoir, sans avenir. En frappant à la bonne porte, il mesure la portée de ses actes qui le mènent à traquer ce qu’il aurait pu devenir. Avec en prime la bienveillance de son supérieur qui le guide dans son enquête, semée de cadavres, tués par un colt identique au sien. Ce qui l’accable un peu plus, au cœur de la misère du monde où le réalisateur révèle un tout autre suspense, au réalisme social prégnan,t à la charge politique éloquente. Un thriller à la chinoise, un film à la Kurosawa, un grand film.

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