Synopsis: Maria, 14 ans, vit dans une famille catholique fondamentaliste. A la maison comme à l'école, son quotidien est régi par les préceptes religieux. Entièrement dévouée à Dieu, elle n'a qu'un rêve : devenir une sainte. Suivant l'exemple de Jésus, elle entame son propre chemin de croix dont rien ni personne ne peut la détourner.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le bonus
Meilleurs dvd Mars 2015 ( 9 ème )
Ours d’argent du scénario Berlin 2014
C’est un film que j’ai bien aimé, mais qui demeure une énigme. L’histoire est celle d’une jeune adolescente, élevée depuis toujours dans la religion catholique intégriste. Elle a décidé de vouer sa vie à Dieu.Ce qui dans un tel contexte peut paraître logique, sauf que son Dieu n’a pas l’air d’être le même que celui de ses parents. Surtout pas celui de sa mère, d’une rigueur, d’une intransigeance totale. Franziska Weisz est magnifique.
J’imagine qu’à l’origine le réalisateur Dietrich Brüggemann, co-scénariste avec sa sœur Anna, pointe du doigt sa propre enfance en fustigeant les excès d’une éducation religieuse hyper-traditionnelle. Chez les Brüggeman, comme dans le film on voue un culte à Pie X.
Quand la mère dénonce l’influence satanique de la soul et du gospel que l’on chante dans la chorale de l’église moderne, une autre voix se ferme à l’oreille de sa fille qui n’est que tolérance et amour des autres.
L’exemple familial n’est donc pas le bon, mais celui des deux auteurs me paraît ambigu. Leur charge contre l’intégrisme est tellement démonstratif (plusieurs scènes pleine de bondieuseries) que les exemples accumulés virent à l’étalage du bon samaritain intégriste.
On ne peut s’en défaire que par l’insistance de la mère à vouloir canaliser le quotidien de sa fille dont le comportement devrait être à ses yeux en lui-même exemplaire.
Maria se mortifie, subit la réprobation de ses camarades, et s’interdit les plaisirs de son âge. Quand ceux-ci prennent le visage d’un garçon tout à fait respectable, innocent et charmant, c’est un chamboulement dans son cœur, une révolution dans son âme.
La confrontation qui suit pèse de toute sa charge émotionnelle sur une mise en scène elle aussi très particulière. L’ensemble se présente par tableaux, à l’image des scènes de la passion du Christ. Des plans fixes, uniquement, deux ou trois mouvements de caméra seulement, et ça fonctionne très bien, via un scope très approprié…
Il permet au spectateur de s’installer en toute liberté dans ce panorama confessionnel, soulageant l’extrême complexité d’un thème qui n’en finit pas de soulever les passions. On le voit encore aujourd’hui dans l’actualité. A défaut de la foi.
- Rencontre avec le réalisateur. « J’ai eu l’idée de reprendre à l’envers les 14 étapes du Chemin de Croix (…) en soulignant la perversité qu’il y a à faire souffrir cet enfant à cause de sa religion » raconte-t-il en évoquant bien évidemment son enfance, jusqu’à la confirmation. « Mais heureusement ça s’est arrêté après ça ».
« Aurions-nous fait ce film si notre enfance avait été marquée par le protestantisme radical ? » s’interroge-t-il encore, en répondant que « non, le catholicisme et encore plus celui de Pie X, n’est pas un culte, pas une secte, le cœur même de leur réflexion vient du catholicisme. Ils accusent l’église officielle d’être trop laxiste, et de s’être égarée de l’essence de la religion ».
Parmi les autres sujets abordés, la direction d’acteurs, ou la question du plan-séquence : « cela oblige à se concentrer sur chaque scène, et dès l’écriture on se concentre sur l’histoire ». Plus drôle il remarque que le sujet est « sur une famille qui ne bouge pas, l’église catholique qui ne bouge pas, alors pourquoi je devrais bouger» … Ses références ? « La garçonnière » de Billy Wilder, on le remarque à peine, mais le plus souvent c’est filmé en plan séquence. »
Review Overview
Le film
Le bonus
Plusieurs niveaux de lecture apparaissent dans ce film captivant qui entend dénoncer les principes intégristes d’une église traditionnelle tout en faisant étalage de ses pratiques. Il faut vraiment contrer le discours de la mère, d’une intransigeance totale pour mieux comprendre le cheminement de Maria, une jeune fille qui tout en conservant le dogme familial, tente une voie beaucoup plus personnelle.
La confrontation qui suit pèse de toute sa charge émotionnelle sur une mise en scène elle aussi très particulière. L’ensemble se présente par tableaux, à l’image des scènes de la passion du Christ. Que des plans fixes, deux ou trois mouvements de caméra seulement, et ça fonctionne très bien …
Le personnage de Maria est joué par une inconnue Lea van Acken. Elle ne devrait pas le rester…
Avis bonus
Une rencontre très éclairante avec le réalisateur
2 Commentaires
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