- Durée ; 1h 30min
- De Hsiao-Hsien Hou
- Avec Kenny Bee, Anthony Chan, Feng Fei-Fei
L’histoire : Hsing-hui est photographe sur le tournage d’une publicité. Elle fait la rencontre de Chin-tai, un aveugle dont elle tombe amoureuse alors qu’elle vient d’entamer une liaison avec le réalisateur. Lorsqu’il lui propose de l’accompagner en Europe ,dilemme ! L’amour ou son rêve le plus cher…
D’après le roman de Chiung Yao
Ce deuxième long-métrage du réalisateur taïwanais Hou Hsiao-hsien s’inscrit dans la lignée de son essai primaire « Cute Girl » (1980), une gentille comédie romantique.
Une photographe, Hsing-hui ,tombe amoureuse d’un aveugle qu’elle cadrait sans remarquer son handicap. Également proche d’un réalisateur de spots publicitaires, elle ne sait plus à qui se fier.
Jusqu’au jour où le jeune homme retrouve la vue ( opération de la cornée ) et que son cœur s’emballe encore plus vite pour sa belle compagne.
Voilà, ça ne va pas vraiment plus loin, sinon que la romance donne lieu à des séquences amusantes : la lecture pour aveugle par la jeune femme, la fourrière, le portrait d’un papa en dehors des réalités du moment.
Si l’on veut fouiner dans le registre politique, l’histoire se déroule à Hong-Kong . Quand Hsing-hui accepte de remplacer son frère dans une petite école chinoise, elle n’en fait qu’à sa tête.
La directrice voulait des slogans, elle réalise une peinture murale maritime avec ses élèves qui sont ravis.
Là encore, pas de quoi fouetter un chat.
Le plus intéressant aurait peut-être été de fixer l’attention sur le fait que les trois personnages sont extrêmement concernés par le regard : une photographe, un réalisateur de cinéma et surtout un aveugle.
Sa cécité n’interroge cependant pas un instant ces professionnels de la vision.
A se demander qui sont les mal-voyants !
LES SUPPLÉMENTS
- FRÉMISSEMENTS (13 mn) – Un entretien avec Jean-Michel Frodon, journaliste, critique de cinéma et professeur associé à Sciences Po.
« On voit se construire une trajectoire, des idées sur le cinéma qui commencent à s’affirmer à l’intérieur de cadres très contraints qui sont ceux de l’industrie du divertissement taïwanais de cette époque. »
Jean-Michel Frodon reconnait que « ce n’est pas l’un de ses plus grands films, mais il n’est pas aussi dépourvu d’intérêts qu’il veut bien le laisser entendre. (…). C’est déjà quelqu’un en chemin vers ce qui va le consacrer ».
Il en donne les raisons autour du cinéma taiwanais de l’époque et des caractéristiques du film. « Il a eu du mal à diriger les comédiens qui étaient alors des vedettes de variété (…) pour un film légèrement transgressif face à la dictature du moment et à la morale confucéenne sur la famille ».
- LA RESTAURATION (2 mn)
Une comparaison avant/après restauration de certaines scènes du film. Il n’y a pas photo et on se demande si le film « avant » d’une pâleur sépia pouvait être projeté ?
Le film
Le bonus
Pour son second film en 1981, le cinéaste taïwanais retrouve le trio de son premier lon-métrage, les stars de la pop Feng Fei-fei, Kenny Bee et Anthony Chan, !
Des gens bien sympathiques pour un film qui ne l’est pas moins
Avis Bonus
Le regard bien veillant de Jean-Michel Frodon et un petit aperçu de la restauration .