Accueil » A la une » « Celle que vous croyez » de Safy Nebbou. Critique cinéma-dvd

« Celle que vous croyez » de Safy Nebbou. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Pour épier son amant Ludo, Claire Millaud, 50 ans, crée un faux profil sur les réseaux sociaux et devient Clara une magnifique jeune femme de 24 ans. Alex, l’ami de Ludo, est immédiatement séduit. Claire, prisonnière de son avatar, tombe éperdument amoureuse de lui. 

La fiche du film

Le film : "Celle que vous croyez"
De : Safy Nebbou
Avec : Juliette Binoche, François Civil
Sortie le : 27/02/2019
Distribution : Diaphana Distribution
Durée : 101 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film
Le bonus

Le départ est poussif . Images virtuelles, dialogues dactylographiés ( SMS, si l’on veut… ), l’informatique se prend au jeu du septième art. Avec une béotienne de première , Claire, qui pour suivre un peu mieux son amant, Ludo ( Guillaume Gouix, de passage … ) s’immerge dans la toile. Elle n’y connait rien, mais apprend très vite.

Un faux profil ( comme souvent sur les réseaux sociaux ) et l’hameçon est mordu. Pas par Ludo, mais son meilleur ami Alex qui engage illico la conversation et séduit son interlocutrice. Un jeu, un amusement, un plaisir et le fait d’être à nouveau reconnue pour ce qu’elle s’imagine.

La vieillesse a du mal à reconnaître ses revers.

Elle le confesse à sa psychiatre ( Nicole Garcia, sobre, bien ) quand la magie a disparu avec ses illusions. L’histoire de la femme apparaît en filigrane, plus vraie que la personnalité qu’elle s’est inventée pour son nouvel amant. Il lui tarde de la voir, elle le repousse de manière de plus en plus désespérée.

Claire a trop de choses à cacher, sur l’usurpation, mais aussi et surtout, la réalité des faits. Cette photo affichée sur son compte ( Marie-Ange Casta) et trouvée dit-elle au hasard, profil parfait d’une jeune femme à l’image de celle que son mari a maintenant rejoint. ( Charles Berling, une silhouette ) Claire porte mal son prénom et ses mensonges irritent sa thérapeute.

Il va lui falloir quitter son clavier, ce que Nebbou réussit enfin à faire, pour prendre la vie telle qu’elle est . Mais encore trop difficile à affronter, et c’est par l’écriture romanesque , qu’elle engage son idylle sur les chemins d’un nouveau chapitre.

Je ne connais pas l’œuvre de Camille Laurens dont s’inspire le cinéaste, mais les attentes et rebondissements du récit figurent bien l’ état d’esprit des thèmes abordés autour de la vieillesse, des réseaux sociaux et d’une féminité reconnue sans contraintes sociales, forcément. Ca s’apparente à la liberté.

Juliette Binoche est reine en ce domaine . Elle offre sur une palette multiple un personnage hors du commun, si proche d’une vérité qu’elle réussit à dissimuler pendant tout le film .

Elle est grande, une fois encore. François Civil, plus qu’un simple partenaire d’ébonite réussit lui aussi le pari de l’engagement virtuel avant d’offrir son meilleur profil. Le vrai comédien qui va très très bien. De mieux en mieux.

LE SUPPLEMENT

  • Making of et entretiens ( 33 mn ) .Beau panorama autour du film que l’on découvre en détails dans les coulisses sous la conduite de ses acteurs.

De nombreuses scènes de tournage, dont celle de la voiture qui renverse l’héroïne et son trucage. A ne pas manquer. On commente le film, les personnages, d’autres séquences en pause, réflexion autour de l’équipe, c’est très vivant

«  Sur le roman de Camille Laurens il y avait plusieurs personnes intéressées et Gallimard a fait attendre un peu tout le monde » se souvient Safy Nebbou, qui se lance alors dans l’aventure aux côtés de Juliette Binoche

«  Quand j’ai lu le scénario, c’est comme l’excitation du vertige, d’abord on ne sait pas et puis … »

La comédienne parait à plusieurs reprises très décontractée , l’ambiance est au beau fixe.

« Elle est en proposition permanente » se félicite le réalisateur. François Civil semble découvrir un peu cet univers. Il n’y aura pas de répétitions avec l’actrice «  et j’avais l’ordre de ne pas la croiser avant le tournage et pendant les premières scènes téléphoniques ».

On était dans les conditions du réel …

«  Je ne voulais pas tourner dans un Paris haussmannien, tellement filmé, pas les quais de Seine, ça réduisait l’histoire , mais un Paris moins graphique, moins connoté… » relève le réalisateur.

Effets de miroir et reflets ? On a pu le lui reprocher … «  mais  c’est quelqu’un qui se prend pour quelqu’un d’autre, d’où … ». Elémentaire mon cher Watson !

D'après le roman éponyme de Camille Laurens. -  Date sortie DVD : 02 Juillet 2019 .- Meilleur DVD Juillet 2019 ( 4 ème ) Le départ est poussif . Images virtuelles, dialogues dactylographiés ( SMS, si l’on veut… ), l’informatique se prend au jeu du septième art. Avec une béotienne de première , Claire, qui pour suivre un peu mieux son amant, Ludo ( Guillaume Gouix, de passage ... ) s’immerge dans la toile. Elle n’y connait rien, mais apprend très vite. Un faux profil ( comme souvent sur les réseaux sociaux ) et l’hameçon est mordu. Pas par Ludo,…
Le film
Le bonus

Le cinéma et l’écran Internet ( console, téléphone, tablette… ) ont rarement fait bon ménage. La première grosse demi-heure de ce film en atteste. Elle pourrait faire fuir le spectateur si au bout du suspense, il n’y avait Juliette Binoche qui pour suivre son amant s’invente un profil sur un réseau social. Le début d’une histoire dans laquelle le réalisateur réussit à nous entraîner une fois les claviers et SMS rangés . Ils font parfois office de dialogues ,ce n’est pas intéressant. Par contre la manière dont l’héroïne devra sortir du guêpier dans lequel elle s’est fourvoyée se révèle particulière Juliette Binoche offre une palette multiple à son personnage hors du commun, aux côtés de François Civil qui n’est pas qu’un simple partenaire d’ébonite . Il nous offre son meilleur profil. Le vrai comédien qui va très très bien. De mieux en mieux.

AVIS BONUS De nombreuses scènes de tournage . On commente le film, les personnages, d’autres séquences en pause, réflexion autour de l’équipe, c’est très vivant

User Rating: 2.6 ( 1 votes)

Voir aussi

« Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini. Critique Cinéma

A nouveau les grands classiques italiens sur grand écran, on ne s'en lasse pas

Laisser un commentaire