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« Ce qui nous lie » de Cédric Klapisch. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Jean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. En apprenant la mort imminente de son père, il revient sur la terre de son enfance. Il retrouve sa sœur, Juliette, et son frère, Jérémie. En l'espace d'un an, au rythme des saisons qui s'enchaînent, ces 3 jeunes adultes vont retrouver ou réinventer leur fraternité, s'épanouissant et mûrissant en même temps que le vin qu'ils fabriquent.

La fiche du film

Le film : "Ce qui nous lie"
De : Cédric Klapisch
Avec : Pio Marmai, Ana Girardot
Sortie le : 14/06/2017
Distribution : StudioCanal
Durée : 113 Minutes
Genre : Drame, Comédie
Type : Long-métrage
Le film
Les bonus

Le titre est marrant qui lie le vin à la famille et nous mène dans les chais de Bourgogne où après dix années d’absence Jean est de retour. Stupeur du frère et de la sœur qui pendant tout ce temps ont géré le domaine, sans nouvelles de leur aîné. Mais le père va mourir( Eric Caravaca).

Les retrouvailles sont plus ou moins tendues, autour d’un Klapisch qui ouvre sur une scène de western rigolote : la cour du domaine déserte, le porche en fer à cheval, le frangin au milieu du silence, une corde usée pendue à un arbre.

Celle de son enfance qui revient sans cesse dans ses souvenirs et au cœur d’un vignoble désormais très prospère. La propriété n’a rien d’anecdotique. Elle est l’âme du film, sa respiration et toute la raison d’être d’une mise en scène appliquée à chaque saison qui passe. Erasmus n’est plus de mise, mais les étudiants passent à nouveau devant la caméra de « L’auberge espagnole » pour des vendanges traditionnelles.

Après les vendanges, la fête et l’ambiance Erasmus

Elles le sont, parfaitement réglées par un cinéaste qui de tout le labeur viticole scrute chaque détail. Le coup d’œil avisé du professionnel de la terre ne gomme en rien la teneur d’un récit familial emporté par d’inévitables règlements de compte et des coups de cœur pétris d’humanité.

Klapisch est un cinéaste habile et raisonnable. Il pose le cadre et s’y inscrit tout autant que ses acteurs. Une osmose totale dans laquelle Pio Marmai tire le meilleur de son histoire auprès de sa sœur, Juliette. Ana Girardot l’illustre à merveille, jusqu’à la conduite d’un tracteur qu’elle rend tout à fait crédible.

François Civil complète joliment cette photo de famille,  suffisante à mes yeux pour vivre en leur compagnie quand Klapisch et son scénariste inventent à tout prix une autre vie pour l’enfant prodigue. Une histoire en Australie où une femme (Maria Valverde) et un enfant l’attendent.

L’évocation incite au mystère que le cinéaste déflore totalement dans des retrouvailles qui n’en finissent pas. D’autant plus hésitantes et pathétiques que l’achat des vignes françaises par des étrangers, le problème des droits de succession, l’intervention chimique dans les vignobles, complètent le tableau… Le scénario de Santiago Amigorena est fidèle.

Le portrait du maître de chais (Jean-Marc Roulot) manque alors de consistance ( voir  « Tu sera mon fils » de Gilles Legrand ) et celui d’un gros propriétaire terrien en regorge. Jean-Marie Wiling a beau être ce beau-père aussi épuisant que dynamique, l’énergie et la fraîcheur des premiers instants se dissipent dans ce constat social d’une activité au bord de la crise de nerfs.

Quand le vin est tiré, il faut le boire dit-on du côté de Pommard. Klapisch a oublié de refermer la bouteille.

LES SUPPLEMENTS

  • La genèse. « Pour faire un film je pars toujours de photos, et là je voulais parler du rythme des saisons, de la nature ». Le projet mûrit pendant plusieurs années. Le premier travail sera de photographier pendant un an le même lieu. « Il fallait trouver le bon arbre, le bon cadrage ». Après quoi le sujet prend forme autour du cycle de la vie d’un homme en parallèle avec celui de la nature. Le choix de la vigne ? « Les vignerons sont en harmonie avec la nature ».
  • Camille Jordana. La chanteuse interprète la chanson du film. C’est un clip parfait.

 

  • Les coulisse du tournage. Avec quelques scènes d’accompagnement sur le tournage et les commentaires des comédiens, le réalisateur évoque son casting. « Ce sont des acteurs qui émergent sur un sujet vieux comme le monde, ça me plaisait bien. C’est aussi un film sur le temps qui passe, le rythme de la nature avec celui des hommes et l’avènement des femmes dans cette activité habituellement réservée aux hommes ». Klapisch explique aussi le choix de la Bourgogne et constate qu’entre vendanges et tournage, les points communs ne manquent pas.
Le titre est marrant qui lie le vin à la famille et nous mène dans les chais de Bourgogne où après dix années d’absence Jean est de retour. Stupeur du frère et de la sœur qui pendant tout ce temps ont géré le domaine, sans nouvelles de leur aîné. Mais le père va mourir( Eric Caravaca). Les retrouvailles sont plus ou moins tendues, autour d’un Klapisch qui ouvre sur une scène de western rigolote : la cour du domaine déserte, le porche en fer à cheval, le frangin au milieu du silence, une corde usée pendue à un arbre. Celle de son…
Le film
Les bonus

La tradition du cinéma français veut que le vin participe à l’élaboration d’histoires familiales inédites. Celle de Klapisch près de Pommard ne manque pas de sel quand dix ans après avoir quitté les lieux, le fils aîné revient auprès de son frère et de sa sœur pour assurer la relève du domaine familial. Klapisch et son scénariste nous réservent alors un petit bout de terre bien accueillant où saison après saison la fratrie se mobilise pour mener les vendanges à leur terme. Le cinéaste arrive parfaitement à lier le point de vue documentaire d’une telle activité à la vie quotidienne des gens du cru qu’il met en scène avec amour et humanité. Il nous laisse aussi percevoir les zones d’ombres et le mystère autour du passé du fils prodigue… Un point de vue qui personnellement me satisfaisait quand il en rajoute autour de sa personnalité et d’une famille qui l’attend là-bas en Australie. Ça devient long et fastidieux, pas assez ramassé, trop joué maintenant sur la corde pathétique. AVIS BONUS Le réalisateur évoque très bien un projet repris en chœur par les acteurs de la relève. Camille Jordana en prime.

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5 Commentaires

  1. Film sympathique car on passe un bon moment avec une bonne connaissance du milieu viti-vinicole et de très beaux paysages. Il aurait fallu des personnages et un scénario plus consistants pour les 2 heures. Tout ceci est un peu convenu et un peu facile M. Klapisch. Trois étoiles quand même pour le jeu d’acteurs et les quelques moments d’humour.

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