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« Carmina » de Paco León . Critique cinéma

Synopsis: Carmina, sévillane, femme extravagante, décide lors de la mort subite de son mari de ne pas déclarer son décès afin d''encaisser ses derniers salaires. Elle convainc sa fille Maria de sa bonne intention. Une succession de péripéties et situations loufoques s'entremêlent alors…

La fiche du film

Le film : "Carmina !"
De : Paco León
Avec : Carmina Barrios, María León
Sortie le : 27/07/2016
Distribution : Bodega Films
Durée : 93 Minutes
Genre : Comédie
Type : Long-métrage
Le film

Carmina a-t-elle mélangé les médicaments de son cher époux ? Lui a-t-elle administré son nouveau traitement un peu trop rapidement ? Il est mort, ce qui la rassure, mais deux jours trop tôt. La pension ne tombera qu’après demain. Une déclaration précipitée risque de lui couper les vivres.

La trame d’un récit cousu de fils blancs qu’il faut pour un scénariste malin emmêler de manière à nous porter au septième art. Paco León son auteur et réalisateur n’y parvient jamais. Il est de bonne volonté, et tente parfois des avancées scéniques qui attirent l’attention. Mais elles sont bien souvent stéréotypées (la veille mortuaire) ou ridicules (le cimetière).

On peut sourire quand en prenant la décision de taire le décès du mari et du papa (sa fille ne croit pas vraiment à une mort naturelle) c’est une musique de western mexicain qui retentit. La place du village est déserte et sous un soleil de plomb les bandits se font attendre. Là ce sont bien évidemment des gens que l’on n’espérait pas qui vont perturber quelque peu le secret des deux femmes.

La mère et la fille, complices d'un secret morbide
La mère et la fille, complices d’un secret morbide

Il faut cacher le mort, expliquer qu’il se repose, ce qui ne provoque aucun chamboulement dans l’ordonnancement scénaristique et encore moins dans la réalisation. Paco León en profite seulement pour donner une coloration sociale à sa fantaisie mortuaire. Le problème des enfants autistes à la mort de leurs parents, le mal logement (squatters pitoyables), l’immigration, la drogue. Beaucoup de bonnes intentions, beaucoup trop bavardes. La palme en la matière revenant à l’opératrice du téléphone rose qui s’épanche auprès de Carmina sur les manières de ses interlocuteurs.

L’histoire du minou qui pend pourra en amuser certains. Mais elle flotte à côté de la plaque que Paco León évite avec soin quand il s’agit d’évoquer cette voisine qui propose toujours ses services, sans forcément les exécuter. La suspicion du médecin légiste sur les causes de la mort est intéressante aussi. Il y avait de quoi alimenter le suspense, mais le réalisateur ne lâche pas sa Carmina qui reprend goût à la vie très rapidement.

Même s’il ne lui en reste plus beaucoup (c’est le scoop final) elle y tient encore malgré tout, avant de finir comme son perroquet de compagnie. Elle sait que chez les couples babillards quand l’un meurt, l’autre ne tarde pas à suivre. Si ce n’est pas du cinéma, ça !

 

Carmina a-t-elle mélangé les médicaments de son cher époux ? Lui a-t-elle administré son nouveau traitement un peu trop rapidement ? Il est mort, ce qui la rassure, mais deux jours trop tôt. La pension ne tombera qu’après demain. Une déclaration précipitée risque de lui couper les vivres. La trame d’un récit cousu de fils blancs qu’il faut pour un scénariste malin emmêler de manière à nous porter au septième art. Paco León son auteur et réalisateur n’y parvient jamais. Il est de bonne volonté, et tente parfois des avancées scéniques qui attirent l’attention. Mais elles sont bien souvent stéréotypées (la veille…
Le film

Un peu dans l’esprit de certains sketchs de Damián Szifron pour «  Les nouveaux sauvages » qui eux-mêmes s’inspiraient péniblement de la comédie italienne, le réalisateur espagnol tente une diversion fantaisiste sans la verve ni l’imagination de ses prédécesseurs. Cacher la mort d’un mari et d’un père pendant deux jours histoire de gagner sa pension mérite effectivement que l’on se penche sur le cadavre, mais la manière dont Paco León procède relève du bavardage. Quelques séquences pourront toujours retenir l’œil comme cette veillée funéraire où le va et vient entre les femmes qui jacassent et la chambre mortuaire où les hommes se rassemblent aurait mérité un rythme plus soutenu. Il manque souvent un cadre, une lumière, une posture pour des comédiens sans grande envergure.

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