Synopsis: Huit ans après la disparition de Cassandra, quelques indices troublants semblent indiquer qu'elle est toujours vivante. La police, ses parents et Cassandra elle-même, vont essayer d'élucider le mystère de sa disparition.
La fiche du film
Le film
Un synopsis très synthétique, normal. Une telle histoire ne peut exprimer le fond du récit sans tout dévoiler. Elle est riche, fourre-tout, invraisemblable par instant,elle appartient à une vérité qui même une fois le mot fin retenu, demeure une énigme.
Celle que tente de résoudre le réalisateur Atom Egoyan en la filmant dans ses moindres recoins, pour nous mener du drame familial ( la disparition d’une enfant ) à un thriller psychologique qui voit l’environnement de la gamine se manifester huit ans après son enlèvement.
Rien de fantastique, de sur-naturel dans cette mise en scène, mais la manifestation évidente que les kidnappeurs pédophiles sont aussi des voyeurs, des pervers. Et veulent faire passer un message…
Au départ, la police n’y croit pas beaucoup, préférant s’enliser dans des dossiers plus poussiéreux les uns que les autres. Le réalisateut s’engage dans la marge et retient la vision irréelle d’un monde foncièrement méchant. Ce n’est pas un secret que de révéler l’existence de l’enfant devenue jeune fille (Alexia Fast) , mais dans une autre fonction, une autre interrogation. Le film n’en manque pas.
Le scénario prend de l’épaisseur, la mise en scène nous promène avec malice et insistance dans l’univers labyrinthique de tous les personnages, prisonniers de leur propre histoire. Les visages souvent fermés, sont enfermés dans la douleur ou le remords, un passé non soldé.
Il y a juste ce qu’il faut d’espoir pour garder le contact. Rosario Dawson, la responsable du service d’enquêtes en sait quelque chose.
Une dimension surhumaine pour le père de la victime (Ryan Reynolds) , coupable de négligence et suspecté par la police. Un règlement de compte pour le flic, récent volontaire à la brigade des mineurs (Scott Speedman) .
On ne sait pas trop pourquoi, ni pour qui, mais l’esquisse du cinéaste est toujours suffisante pour nous engager à lui faire confiance.
J’ai aimé sa manière de surplomber les chutes du Niagara, impassibles et superbes devant le malheur contenu dans une chambre d’hôtel, juste en face, de l’autre côté de la frontière. Cette façon de jalonner le récit de flash-backs imperceptibles, de raccourcis saisissants pour en finir avec un mode traditionnel du thriller qui pourtant a quelque chose d’inédit .
Dans le ton, dans la construction, je ne sais, j’y retourne voir.
Review Overview
Le film
Si je vous dis que dans ce film extraordinaire (dans son acceptation première) les personnages agissent toujours à contretemps, sans logique, mais avec une justesse qui relève du bon sens, ça peut vous laisser pantois. C’est pourtant tout le bonheur de « Captives » qui voit une famille et la police rechercher depuis huit ans une fillette, qui aujourd’hui se manifeste à nouveau. Rien de surnaturel dans ces indices retrouvés au fil d’un récit qui n’en finit pas de retourner le couteau dans la plaie, en mélangeant habilement plusieurs genres et thèmes (drame social, thriller psychologique, fantastique) jusqu’à couvrir l’universel de nos pensées. L’homme est-il foncièrement bon ? Un père, un flic, un salaud apportent ici des réponses bien ténues. Et au bout du compte, la vérité énoncée demeure encore une énigme. Quel film !
Ce thriller mérite pleinement sa classification dans ce type de film, Atom Egoyan rend les tensions tellement fortes entre les divers protagonistes,que même celle ressentie tout au long de la séance,a eu du mal à s’évacuer après la sortie de la salle.
Thème dérangeant que le rapt d’enfant, du moins pour toute être humain digne de ce nom,je me suis souvenue de l’affaire Kampush en Autriche (et de bien d’autres similaires malheureusement).
La musique de Mozart, les suspicions, les surveillances via caméras cachées ,le froid canadien créent une ambiance à frissons : heureusement c’est une fiction, pourrais-je dire,mais seulement tout bas…
L’ingéniosité dont Egoyan fait preuve pour insérer les flash back serait digne d’un Oscar s’il en existait un dans cette catégorie.
Bon moment cinématographique.