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« Caprice » d’Emmanuel Mouret. Critique cinéma

Synopsis: Clément, instituteur, est comblé jusqu'à l'étourdissement : Alicia, une actrice célèbre qu'il admire au plus haut point, devient sa compagne. Tout se complique quand il rencontre Caprice, une jeune femme excessive et débordante qui s'éprend de lui. Entretemps son meilleur ami, Thomas, se rapproche d'Alicia....

La fiche du film

Le film : "Caprice"
De : Emmanuel Mouret
Avec : Virginie Efira, Anaïs Demoustier
Sortie le : 22/04/2015
Distribution : Pyramide Distribution
Durée : 100 Minutes
Genre : Comédie, Romance
Type : Long-métrage
Le film

 Fidèle à sa nonchalance chronique, à son atonie coutumière, Emmanuel Mouret cultive le vaudeville et le marivaudage, entre Keaton et Allen, sans parvenir à leur rendre le plus petit hommage.

Le temps et les sentiments s’écoulent dans des imbroglios amoureux, cousus de fil blanc,  qui jamais ne claquent les portes ou divorcent par consentement mutuel. La séparation a déjà eu lieu et ce sont des cœurs rapiécés qu’il faut maintenant guérir.

Le comédien-réalisateur s’y emploie avec une détermination certaine, un regard particulier, qui m’agace très rapidement.

La comédienne doit s'occuper de son petit neveu ...
La comédienne doit s’occuper de son petit neveu …

C’est peut-être la réussite du film. On s’attache à ces personnages et à leurs réactions peu conformes à la norme. Qu’ils soient hors-normes n’a rien de déplaisant, je les préfère dans la marge, loin de ce  pays où les Bisounours copulent avec des fées.

Une fois encore le triangle amoureux est au centre des préoccupations du réalisate. Dans la peau du sentimental  qui s’ignore ( il fait un peu benêt quand même ) , il rencontre la femme de sa vie dont il salue tous les soirs les ébats sur une scène de théâtre. Dans le fauteuil voisin , une jeune fille qu’il ne remarque pas fait tout pour le séduire.

Caprice est le personnage qui m’a le plus intéressé, intrigué et fâché aussi devant son inconsistance. Elle se dévoile elle-même à la fin un peu excessive…

La rencontre entre les deux femmes de notre héros ...
La rencontre entre les deux femmes de notre héros …

A peine nympho, légèrement érotomane, mais sans distinction précise de la part d’un réalisateur qui nuance toujours son  propos sans jamais le rendre évident. Un personnage mal défini, pas abouti…

On ne possède que les contours de la demoiselle. Anais Desmoutiers s’amuse elle-même à la confondre avec ses propres sentiments. Un joli rôle parfaitement interprété qui fait dire qu’au «  cinéma on joue, alors qu’au théâtre on a joué ».

Ce genre de citation, l’auteur  en balancera deux ou trois autres sur un métier,  où même les acteurs semblent un peu perdus.

Laurent Stocker hésite sur le ton à donner à ses amours transies (j’ai eu plusieurs fois l’impression qu’il se demandait où était la caméra) tandis que je ne sais toujours pas si Virginie Efira est une bonne comédienne. Le doute subsiste, comme demeure perplexe et complexe, le complexe du réalisateur-comédien en proie à un monde qui lui échappe. Emmanuel, il faut te réveiller !

  • Les triangles amoureux dans ce blog :

« Leto » de Kirill Serebrennikov

 » L’homme fidèle » de Louis Garrel

« Voir la mer » de Patrice Leconte

« Cyrano de Bergerac » de Jean-Paul Rappeneau

« La colère d’un homme patient » de Raul Arevalo

« Le port de la drogue » de Samuel Fuller

« Rocco et ses frères » de Luchino Visconti

« Le cavalier noir » de Roy Ward Baker

« Parade’s end » de Susanna White

« Le Passé » de Ashgar Farhadi

« The deep blue sea » de Terence Davies

« Contracorriente » de Javier Fuentes-León

« Tango » de Carlos Saura

« La Princesse de Montpensier » de Bertrand Tavernier

« Chloé » d’Atom Egoyan

« Brothers » de Jim Sheridan

« Les fantômes d’Ismaël » d’Arnaud Desplechin

« La Maison russie » de Fred Schepisi

« A trois on y va » de Jérôme Bonnell

 Fidèle à sa nonchalance chronique, à son atonie coutumière, Emmanuel Mouret cultive le vaudeville et le marivaudage, entre Keaton et Allen, sans parvenir à leur rendre le plus petit hommage. Le temps et les sentiments s'écoulent dans des imbroglios amoureux, cousus de fil blanc,  qui jamais ne claquent les portes ou divorcent par consentement mutuel. La séparation a déjà eu lieu et ce sont des cœurs rapiécés qu’il faut maintenant guérir. Le comédien-réalisateur s’y emploie avec une détermination certaine, un regard particulier, qui m’agace très rapidement. C'est peut-être la réussite du film. On s’attache à ces personnages et à leurs réactions…

Review Overview

Le film

Le triangle amoureux est décidément en passe de devenir le sujet de prédilection du cinéma français. Et il a beau comme ici être traité de manière délicate et inédite, il ne fonctionne pas toujours parfaitement sur un scénario un peu confus. Ca part un peu dans tous les sens, sous la houlette d’un réalisateur comédien qui cultive sa nonchalance et ses airs de pierrot lunaire. Ca va un temps et puis on se fatigue de ses allusions qui entre Keaton et Allen, n’arrivent pas à forger un esprit cohérent. On rigole de la maladresse des situations, de la répartie des dialogues, mais c’est bien souvent téléphoné .L’ensemble parait vraiment benêt. Les comédiens sont tout aussi empêtrés dans leurs habits mal ajustés .Seul à mes yeux le personnage d’Anaïs Desmoutiers figure une constance amusée qui à l’image du film, ne va jamais jusqu’au bout de son caractère, là encore mal défini par le scénario.

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Voir aussi

« Les Cavaliers » de John Ford . Critique dvd

L’Amérique,  fratricide comme elle semble l’avoir toujours été … Et toujours John Ford !

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