- Durée : 2 heures et 14 minutes
- Dvd : 4 décembre 2024
- Acteurs : Tom Hanks, Catherine Keener, Barkhad Abdi, Barkhad Abdirahman, Faysal Ahmed
- Sous-titres : : Français
- Studio : Sony Pictures
4K Ultra HD + Blu-Ray-Édition SteelBook limitée
L’histoire : La prise d’otages du navire de marine marchande américain Maersk Alabama, menée en 2009 par des pirates somaliens. La relation qui s’instaure entre le capitaine Richard Phillips, commandant du bateau, et Muse, le chef des pirates somaliens qui le prend en otage, est au cœur du récit. Les deux hommes sont inévitablement amenés à s’affronter .
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez vous à la fin de l’article
Un sujet identique à « Hijacking » , la prise d’otages en haute-mer. Paul Greengrass l’aborde de manière radicalement différente, en s’appuyant lui aussi sur un fait-divers au large des côtes somaliennes en 2009. Quatre hommes ont tenté de détourner un cargo américain, avant de prendre la fuite en compagnie du capitaine du bateau, à bord d’un canot de survie.
Le réalisateur et son équipe réussissent le tour de force de nous embarquer dans cette aventure de manière assez incroyable.
Dès les premières images, on sent l’implication du cinéaste et la mise en condition de tous les protagonistes : les futurs pirates au cœur de leur village, nerveux, imprécis, mais volontaires pour la folle embardée, l’équipage dont les préparatifs d’appareillage se font dans l’ordre et la discipline sous le regard scrupuleux du capitaine.
Cette mise en condition devient celle du spectateur, immergé dans cet univers si particulier de la marine marchande que Tom Hanks semble avoir connu toute sa vie. Impérial, il le sera pendant tout le film, avec une interprétation de haute tenue, qui vaut aussi pour les comédiens pirates, qui m’ont à plusieurs reprises provoqué des frissons.
Greengrass a bien manœuvré son embarcation, ( cette fois il n’épate pas la galerie ) ne laissant échapper aucune tension, celle des marins , paniqués par l’assaut , d’un réalisme saisissant, ou des pirates qui se révèlent être des amateurs, plus dangereux que de véritables bandits.
Il nous prend à témoin de cet environnement dramatique, des tractations entre les deux camps, des renversements de situations, des prises de pouvoir. Le voir, l’entendre à la TV paraît alors si facile.
Nous voici au cœur du problème, d’un huis clos labyrinthique qui entre la cabine de commandement et la salle des machines, instaure les règles d’un jeu crispant entre le chat et la souris. Le répit n’est pas de mise. L’équipage a en effet réussi jusque-là à échapper à ses agresseurs. La traque peut commencer.
La vérité d’un drame qui pose très succinctement les questions inhérentes au problème ( dont la condition du peuple somalien ) sans privilégier un axe, ou un déferlement d’actions, mais bien une réflexion autour d’un dénouement ,que l’on peut connaître si l’on se souvient des actualités, mais qui demeure derrière la caméra de Greengrass , d’une grande incertitude.
C’est tout l’intérêt de ce final palpitant, toujours aussi bien vécu de l’intérieur et rapporté avec l’objectivité d’un observateur attentif. Greengrass, reporter de guerre ? Dans « Green zone », il en rêvait….
LE SUPPLEMENT
- « Saisir le capitaine Phillips » ( 58 mn ). L’occasion de reprendre les actualités de l’époque pour situer le problème avant d’interroger le véritable capitaine, qui depuis a repris la mer.Après quoi, on passe au film, depuis sa préparation à Malte, où les avantages fiscaux aident bien l’industrie du film, avoue un producteur qui se doit de trouver maintenant un bateau identique à celui détourné
« Contrairement à un plateau de tournage, là rien n’était factice » confirme Tom Hanks, alors que l’on aborde certains points techniques et la manière de travailler de Greengrass. Ce n’est pas le plus palpitant de ce très bon documentaire ; on apprend qu’il laisse souvent l’action se dérouler au-delà de ce qui était prévu. Il filme, avec plusieurs caméras qui ne tournent pas forcément en même temps .
Plusieurs répétitions (toujours filmées), alors que les techniciens du cargo expliquent les gestes à faire et ceux à éviter. Question de crédibilité et d’honneur pour l’ingénieur en chef qui rigole encore de certaines propositions des acteurs.
Mais filmer en pleine mer n’est pas chose aisée, comme le rappelle et le montre Greengrass, très fier des acteurs somaliens qu’il tenait à faire jouer « c’est une région du monde qui a des choses à raconter. » Ils confirment en apportant leurs témoignages sur la manière dont ils ont pu s’en sortir. » Ces gars-là n’ont pas eu ma chance, mes parents ont réussi à me faire sortir du pays ».
Review Overview
Le film
Le bonus
Sur un sujet identique à « Hijacking » qui traitait déjà parfaitement de la prise d’otages en haute-mer, Paul Greengrass aborde le thème de manière radicalement différente, en s’appuyant lui aussi sur un fait-divers qui s’est déroulé au large des côtes somaliennes en 2009. Il y a de sa part et de celle de toute l’équipe ( Tom Hanks en particulier ) une implication qui ne se dément jamais. Le spectateur est projeté au cœur du problème, d'un drame humain qui se joue bien au-delà des consciences. Le film est long, mais pour une fois le procédé est amplement justifié. Un film vérité!
Avis bonus
Beaucoup de scènes de tournage et de répétition, une approche de la réalité via les actualités, le point de vue de l’équipe, il y avait matière et le blu ray n’a pas raté l’occasion. Un excellent supplément.
3 Commentaires
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