Synopsis: Été 1983. Elio Perlman, 17 ans, passe ses vacances dans la villa de sa famille en Italie, avec son amie Marzia. Il est très proche de son père, éminent spécialiste de la culture gréco-romaine, et de sa mère, traductrice. Elio est un jeune homme mûr. Seul l’amour lui semble étranger. Oliver, un séduisant Américain qui prépare son doctorat, vient travailler auprès de son père. Elio va découvrir l’éveil du désir…
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
- D’après le roman éponyme d’André Aciman . –
- Oscar 2018 : Meilleur scénario adapté : James Ivory . –
- Meilleur dvd Juillet 2018 ( 5ème ) .-
« On se mutile tellement, pour grandir plus vite » . –
A la veille du festival du cinéma italien de Tours, le septième art transalpin confirme sa bonne tenue. « Call me by your name » emprunte beaucoup à sa terre d’origine où les frontières se sont à jamais ouvertes. On y parle des langues multiples et d’amour, quand l’éveil à la sensualité se livre au cadre parfaitement apprêté à ce romantisme nouveau que découvre un jeune garçon de très bonne famille.
Elio a 17 ans. Il flirte plus ou moins avec Marzia, une fille du village (Esther Garrel). Il s’intéresse beaucoup à la musique classique qu’il joue et transpose entre deux baignades dans la rivière proche. Ses parents, des intellectuels libéraux n’opposent guère d’interdiction à son éducation adolescente.
Aussi, la venue d’un nouveau stagiaire pour l’été ne contrarie pas un instant les élans du jeune garçon. Il est immédiatement attiré par ce séduisant Américain, Oliver, qui a pourtant l’âge de rencontres plus adultes. Ses premiers regards s’en détournent d’ailleurs très naturellement.
Les empressements d’hôte attentif et parfait, Oliver les rabroue de la même façon, sans que l’artifice cinématographique n’intervienne en quoi que ce soit. Les deux acteurs sont très bons : Armie Hammer, et la révélation, Timothée Chalamet.
Luca Guadagnino les observe avec une extrême attention. Comme de la discrétion, pour ne pas abîmer ce sentiment amoureux et adolescent, cette amitié débordante qui à ce jour ne prenait acte que dans les romans familiaux. Le voici emporté par cet affectif secret, aux limites de l’intime que lui révèlera son amant passager.
Il y a beaucoup de pudeur et d’attente dans l’écriture de James Ivory, scénariste avisé d’une histoire inscrite au cœur de l’Italie bucolique. Décorum conforme à quelques scènes villageoises où la ruralité et la sensualité fleurissement de manière similaire à l’étude des sculptures antiques arrachées aux profondeurs marines.
Ivory et Guadagnino amalgament le tout avec une déconcertante habileté, qui à la longue passe pour de la suffisance dans une mise en scène qui n’en finit plus d’entrelacer les corps et les situations. C’est alors une histoire qui s’embrouille dans presque rien au milieu de fulgurances scéniques admirables.
Si l’on peut gloser sur le long et magnifique plan-séquence de fin qui voit le jeune homme se métamorphoser en adulte consentant, je retiens peu avant, la confession d’un père à son fils. Magnifique révélation en forme de viatique éducatif porté par un Michael Stuhlbarg attentif et passionné.
Amira Casar est son épouse. Un personnage peut-être plus en retrait, mais tout aussi présent dans cette fascinante partition familiale sur laquelle elle écrit en toute discrétion, les notes les plus sensibles. Elle parle peu, elle regarde, elle observe. Le film, quoi !
LES SUPPLEMENTS
- Un court making of et une rencontre publique avec l’équipe du film.
Le film
Les bonus
L’Italie et son décor de campagne s’harmonisent parfaitement pour donner aux élans amoureux de ce récit un air bien différent des conquêtes estivales que le cinéma transalpin a pu nous fournir autrefois. La romance est gay, mais ce n’est pas l’argument principal de Guadagnino et de son scénariste inspiré (James Ivory, s’il vous plaît !). Ils flirtent sur des sentiments autres quand le corps du désir n’est pas forcément celui d’une amitié profonde, immédiate. Le cheminement amoureux emprunte des variantes très sensibles, au point parfois d’appeler la discrétion d’un réalisateur qui filme avec attention et intelligence. A la longue (c’est parfois très long) ce regard passe pour de la suffisance dans une mise en scène qui n’en finit plus d’entrelacer les corps et les situations. C’est alors une histoire qui s’embrouille dans presque rien au milieu de fulgurances scéniques admirables. . Les deux acteurs principaux sont très bons : Armie Hammer, et la révélation, Timothée Chalamet. Michael Stuhlbarg et Amira Casar sont des parents parfaits…
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