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« Caché » de Michael Haneke. Critique cinéma

Synopsis: Georges, journaliste littéraire, reçoit des vidéos - filmées depuis la rue – et des dessins inquiétants, difficiles à interpréter. Il n'a aucune idée de l'identité de l'expéditeur. Peu à peu, le contenu des cassettes plus personnel laisse soupçonner une vieille connaissance. Malgré la menace pour sa famille , aucun élément explicite ne permet à la police de lui venir en aide …

La fiche du film

Le film : "Caché"
De : Michael Haneke
Avec : Daniel Auteuil, Juliette Binoche
Sortie le : 05/10/2005
Distribution : Les Films du Losange
Durée : 115 Minutes
Genre : Thriller, Drame
Type : Long-métrage
Le film

Cannes 2005. Prix de la mise en scène . – 

Si je n’attendais pas Haneke sur un registre polar de ce calibre-là, ( il manque parfois d’originalité, et calcule ses effets ), je trouve le procédé extrêmement subtil pour dire que quoi qu’il arrive, il demeure le seul maître à bord.

Vous aurez beau chercher le coupable, l’imaginer, rien n’identifie cet homme et ses cassettes vidéo qu’il divulgue de manière insidieuse. Haneke le tient à distance, caché, et garde le contrôle de sa mise en scène, où l’énigme et la suggestion s’adonnent à la confusion la plus totale.

Crises de nerfs assurées pour la famille Laurent.

Georges le père, un personnage en vue de la télévision, est harcelé par un individu anonyme et ses messages vidéo enregistrés face à son domicile. Le malfrat dévie un temps sur des appels téléphoniques muets que sa femme intercepte, tout aussi interloquée par le procédé. D’autres suivront, plus pervers.

 

Mais au fil des réceptions, du contenu des images très personnelles, George saisit peu à peu la teneur des propos . Ou le retour de vieilles angoisses enfantines qu’il pensait enterrées à tout jamais.

Quarante après, qui lui en veut  ?  Qui se venge et pourquoi  ?

On s’arrête là ! On rembobine à la façon de Georges, paniqué, voire terrorisé, manipulé par ce vidéaste qui sait tout de lui , de son enfance, de ses cauchemars… C’est son histoire qui s’affiche sur son écran, sa culpabilité, une autre façon de raconter sa vie, de faire un film. La manière Haneke.

Le biais scénaristique est infaillible, le prétexte pleinement scénographique. Sur l’aventure peu glorieuse d’un gamin d’autrefois, le réalisateur ne cesse de nous parler de cinéma. L’angle déviant, le cadre en porte à faux …

Daniel Auteuil, Juliette Binoche, un couple terrassé, des acteurs brillants

Là où le coupable s’amuse de ses aveux tardifs, certes, mais imparables.  Caméra fixe, plan-fixe, mais pas le plus joli . On distingue à peine le toit d’une voiture , des barrières le long d’une route devant un établissement d’où sortent des hommes et des femmes.  Ça dure un certain temps, le temps de faire le point. La mise au point.

Point barre nous dit Haneke!

Cannes 2005. Prix de la mise en scène . -  Si je n’attendais pas Haneke sur un registre polar de ce calibre-là, ( il manque parfois d’originalité, et calcule ses effets ), je trouve le procédé extrêmement subtil pour dire que quoi qu'il arrive, il demeure le seul maître à bord. Vous aurez beau chercher le coupable, l’imaginer, rien n'identifie cet homme et ses cassettes vidéo qu’il divulgue de manière insidieuse. Haneke le tient à distance, caché, et garde le contrôle de sa mise en scène, où l’énigme et la suggestion s'adonnent à la confusion la plus totale. Crises de…
Le film

C’est un film à énigmes dans lequel le générique de fin  ne révèle formellement rien. Mais dévoile la subtilité de la mise en scène d’un cinéaste amusé semble-t-il par son jeu de passe-passe, semant indices et vérités tout au long du parcours chaotique d’une victime harcelée. Cet animateur TV réputé reçoit des cassettes vidéo d’un inconnu qui semble le connaître parfaitement. Sans jamais pouvoir l’identifier réellement ( des soupçons, des accusations dramatiques, des renoncements … ) , il comprend malgré tout la mécanique enclenchée par le procédé. Ou le retour de vieilles angoisses enfantines qu’il pensait enterrées à tout jamais. C’est son histoire qui s’affiche sur son écran, une autre façon de raconter sa vie, et de faire un film remarque Haneke qui tout au long de l’histoire de ce gamin devenu grand n’a cessé de nous parler de cinéma. L’angle déviant, le cadre en porte à faux … On en revient alors au générique de fin, et les aveux du coupable. En forme d’un plan-fixe, mais cette fois tourné avec une caméra de cinéma. 

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