Accueil » A la une » « Braguino » de Clément Cogitore. Critique dvd

« Braguino » de Clément Cogitore. Critique dvd

Synopsis: Au milieu de la taïga sibérienne, à 700 km du moindre village, se sont installées 2 familles, les Braguine et les Kiline. Aucune route ne mène là-bas. Seul un long voyage sur le fleuve Ienisseï en bateau, puis en hélicoptère, permet de rejoindre Braguino. Elles y vivent en autarcie, selon leurs propres règles et principes. Au milieu du village : une barrière. Les deux familles refusent de se parler.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Braguino-Biélutine"
De : Clément Cogitore
Avec : Les habitants
Sortie le : 20 novemb 2018
Distribution : Blaq Out
Durée : 50 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le documentaire
Les bonus

Etrange documentaire sur une famille tout aussi bizarre dans sa réclusion quasi ancestrale et volontaire quelque part au milieu de nulle part. Un coin de taïga et de Sibérie que le réalisateur français a découvert en pensant raconter une histoire de famille alors que c’est la civilisation tout entière qui flotte sur les rives du Ienisseï.

Les Braguine vivent en autarcie et chassent juste ce dont ils ont besoin. C’est le vieux monsieur qui raconte tout ça dans son sourire édenté et confiant. Il dit aussi qu’il vit dans la forêt, plus que dans sa maison. « Je ne y ai jamais vu les pas d’un autre homme ».

Toute sa petite famille, beaucoup de petits enfants, se regroupent autour de l’ancêtre qui ne fronce les sourcils qu’à l’évocation des Kiline. « Pourquoi tu en parles ? » martèle-t-il de son regard devenu presque méchant. La femme qui prépare la soupe marmonne, elle aussi : « quand on les a laissés venir ici on a fait une erreur, ils nous donnent des ordres ».

La rumeur veut que de l’autre côté de la barrière qui sépare les maisons, « ils occupent la taïga, nous on y vit ». Allusion cette fois aux chasseurs qui débarquent de leurs hélicoptères et tuent à tout va, à l’aide de fusils sophistiqués. « Ces bandits sont proches des Kiline, ils ont le même sang, le sang du loup, ils ont acheté les cartes et ont dessiné un nouveau territoire qui avant n’apparaissait pas, ce sont des corrompus. »

Clément Cogitore a réussi à filmer une altercation entre les Braguine et les chasseurs, toute tendresse écartée.

Le plus étonnant, les enfants se côtoient sur la même île, et jouent sur une plage. Ils s’observent, se frôlent mais ne se parlent pas. D’une rive à l’autre, le manège peut se poursuivre devant la caméra qui observe sans jamais commenter. Au-delà du constat, le récit ne prend aucune valeur ethnologique, sociologique voire fictionnelle, pourquoi pas.

Les scènes de chasse à l’ours sont impressionnantes

L’entretien avec le réalisateur dans les bonus comble un peu ce manque.

LES SUPPLEMENTS

  •  » Biélutine » de Clément Cogitore ( 30 mn ). Nina et Ely vieillissent paisiblement dans leur appartement à Moscou, au milieu de centaines d’œuvres de Michel-Ange, Leonard de Vinci, Velasquez… Entourés de leur corbeau et de leurs chats, ils racontent, à qui veut bien l’entendre, la formidable et très romanesque histoire de leur collection…

 

  • Le réalisateur parle de ses deux films.

Pour « Braguino » la rencontre dure aussi longtemps que son film, mais elle est intéressante sur la façon dont il raconte comment il a pu atterrir dans ce coin perdu de la Sibérie, où logiquement personne ne vit.

Il était parti pour faire un portrait de cette famille quand il a compris au bout de deux jours qu’une autre famille vivait là et qu’ils ne se parlaient pas…

Sur « Biélutine » Clément Cogitore parle là encore aussi longtemps que dure son film. Il dit pourquoi il a tenu à suivre ce couple en sachant pertinemment qu’il lui racontait « à 80 % » des bobards.

Les deux entretiens nous éclairent beaucoup sur des images parfois trop retenues dans ce qu’elles pourraient dire de la nature, humaine ou pas…

Etrange documentaire sur une famille tout aussi bizarre dans sa réclusion quasi ancestrale et volontaire quelque part au milieu de nulle part. Un coin de taïga et de Sibérie que le réalisateur français a découvert en pensant raconter une histoire de famille alors que c’est la civilisation tout entière qui flotte sur les rives du Ienisseï. Les Braguine vivent en autarcie et chassent juste ce dont ils ont besoin. C’est le vieux monsieur qui raconte tout ça dans son sourire édenté et confiant. Il dit aussi qu’il vit dans la forêt, plus que dans sa maison. « Je ne y…
Le documentaire
Les bonus

Il n’y a pas de plan pré-établi dans ce documentaire sur une quelconque vision subjective de l’objet filmé, à travers une mise en scène possible ou un commentaire approprié. Clément Cogitore observe et rapporte sur des images belles, parfois très surprenantes, le quotidien d’une famille vivant au cœur de la taïga à des centaines de kilomètres de toute civilisation. L’arrivée d’une autre famille, moins conforme aux exigences de la nature et tolérante avec des chasseurs qui tuent sans compter, porte un regard un brin différent, mais à peine relevée. On comprend la situation défiante, mais au-delà, le récit ne prend aucune valeur ethnologique ou sociologique. AVIS BONUS Pour ce film et celui du bonus le réalisateur nous éclaire beaucoup sur la manière dont il a été amené à procéder...

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Trois amies » d’Emmanuel Mouret. Critique cinéma

Beaucoup moins inspiré par ses marivaudages, Emmanuel Mouret en rajoute

Laisser un commentaire