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« Blue Jean  » de Georgia Oakley . Critique cinéma

19 avril 2023 en salle.-
97min / Drame . –
Avec Rosy McEwen, Kerrie Hayes, Lucy Halliday .

L’histoire : 1988, l’Angleterre de Margaret Thatcher. Jean, professeure d’éducation physique, doit cacher son homosexualité, surtout depuis le vote d’une loi stigmatisant la communauté gay. Une nouvelle étudiante peut révéler son secret…

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le Film : 

Les années Thatcher, l’atteinte aux mœurs et aux libertés. Jusqu’au début des années 2000, il est interdit de parler d’homosexualité dans les écoles. On disait même «  en faire la promotion ». Une épée de Damoclès sur la tête de Jean qui professe avec sérieux l’éducation physique avant de rejoindre sa compagne le soir dans les clubs lesbiens.

Un couple très uni, mais si dissemblable qu’il leur faut souvent accorder leurs passions pour ne pas piétiner les plates-bandes voisines. Jean tait son homosexualité, Viv ( Keary Hayes ) l’affiche de haut en bas et dans la voix, et dans le geste.

Une posture impossible au sein de la communauté enseignante qui plus ou moins l’épie, comme le voisinage ou même sa famille, informée. Mais Jean garde ses distances et tente l’apaisement à chaque dérapage. Jean a le blues, mais n’en dit rien.

Surtout pas de vague comme le rappelle la réalisatrice Georgia Oakley qui adopte un ton tout aussi tranquille, une douceur ouatée sur les murs et les vêtements des collégiennes.

La caméra caresse plus qu’elle ne transporte des émotions douloureuses.

Au milieu de ses collègues, Jean doit faire profil bas

Tel un cygne blanc au milieu de la mare , Jean regarde ses copines patauger sans arrêt. Rosy McEwen est exceptionnelle.

Un mauvais petit canard ? Lois, bien malgré elle, débarque en cours d’année dans la section de Jean et affiche sa différence. Presque rebelle, très méfiante. On la regarde bizarrement, mais pas Jean, au-dessus de la mêlée, comme toujours, jusqu’au jour où le voile se lève …

Jusque-là attentive, réactive, presque trop directive, la cinéaste lâche alors beaucoup de lest , et abandonne presque son héroïne à ses responsabilités.

Elle ne saura pas toujours s’en saisir, en réaction à Lois harcelée par ses camarades,  avant d’oser dire qui elle est et non à qui elle ressemble. Une mue symbolique au cœur de ce mouvement social qui se profile dans la rue où la loi homophobe de Mme Thatcher commence à faire des remous.

De telles lois existent toujours dans le monde entier. Le cinéma demeure sur ses gardes .

19 avril 2023 en salle.- 97min / Drame . - Avec Rosy McEwen, Kerrie Hayes, Lucy Halliday . L'histoire : 1988, l’Angleterre de Margaret Thatcher. Jean, professeure d’éducation physique, doit cacher son homosexualité, surtout depuis le vote d’une loi stigmatisant la communauté gay. Une nouvelle étudiante peut révéler son secret… Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Le Film :  Les années Thatcher, l’atteinte aux mœurs et aux libertés. Jusqu'au début des années 2000, il est interdit de parler d'homosexualité dans les écoles. On disait même «  en faire la promotion ». Une épée de Damoclès sur…
Le Film

Comme «  L’événement » d'Audrey Diwan est un rappel à la conscience, «  Blue Jean » nous met en alerte face au retour de l’esprit Thatcher dont les lois liberticides ont entaché le paysage. L'ont parfois même détruit. Avec en point de mire la persistance de ces lois , ici homophobes, un peu partout dans le monde. Jusqu'au début des années 2000, il est interdit de parler d'homosexualité dans les écoles au Royaume Uni. On disait même «  faire la promotion ». Une épée de Damoclès sur la tête de Jean qui professe avec sérieux l’éducation physique avant de rejoindre sa compagne le soir dans les clubs lesbiens. Dichotomie quotidienne qui perturbe son bien être et le met souvent en porte à faux vis-à-vis de ses collègues et copines. En quête de son identité Jean peu s’appuyer sur la caméra tranquille de Georgia Oakley, qui d’abord attentive, réactive, presque trop directive, lâche et abandonne son héroïne à ses responsabilités. Un second souffle aussi bienfaiteur que le premier était bienveillant. On a depuis longtemps rejoint le camp des militants , et adhéré à ce premier film.

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