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« Billy Elliot » de Stephen Daldry . Critique Blu-ray

Synopsis: Un cours de ballet est organisé dans la salle polyvalente du village. Billy abandonne alors les gants de boxe pour participer aux leçons dispensées par Mme Wilkinson, qui ne tarde pas à lui découvrir un talent certain. Lorsque la famille apprend que Billy a investi l'argent destiné à ses cours de boxe dans une activité nettement moins masculine, sa colère est sans bornes. Privé de ballet, perturbé par le comportement de plus en plus sénile de sa grand-mère, déplorant plus que jamais l'absence de sa mère récemment décédée, Billy décide de vivre sa vie...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Billy Elliot "
De : Stephen Daldry
Avec : Julie Walters, Gary Lewis, Jamie Bell, Jamie Draven, Adam Cooper
Sortie le : 1er septem 2015
Distribution : Studiocanal
Durée : 110 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Les rapports cinématographiques entre l’homosexualité et le monde de la mine ?  Matthew Warchus révéle dans «Pride » les liens tissés par un groupe d’activistes gay et lesbien, avec le syndicat des mineurs en 1984. Au cours d’un conflit très long et très dur, Margaret Thatcher, le premier ministre de l’époque sera inflexible.

C’est le point de départ du film de Stephen Daldry au sein d’une famille de grévistes, où le jeune Billy tente un chemin de traverse. Découvrant un jour par hasard la pratique de la danse, il s’y consacre entièrement, en secret, avant que le père, puis le grand frère ( Jamie Draven) ne découvrent le pot aux roses.

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Dans un tel milieu, l’activité est inconcevable. A demi-mots, puis au grand jour, on soupçonne le rejeton d’avoir des sentiments pour les garçons. Billy a beau s’en défendre, et assurer que tous les danseurs ne sont pas des pédés, les hommes de la maisonnée tiennent bon, comme ils font face aux forces de l’ordre.

L’alchimie entre les deux thèmes est étrange, mais  le réalisateur jette une passerelle entre ces deux mondes, en y mettant beaucoup de distance, et un humour qui n’appartient qu’à lui. Daldry joue beaucoup sur la dualité des scènes, leurs similitudes quand il faut répéter dans l’étroitesse de la salle de bain avant d’affronter les pensionnaires du studio de Mme Wilkinson.

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L’approche du cinéaste est sensible, naturelle, premier enjeu d’une mise en scène qui laisse libre cours à l’instinct. C’est vif et pétillant, porté par une  dynamique extraordinaire, une bouffée de grand air qui 15 ans après ne s’est pas raréfié. Avec la prestation du jeune Jamie Bell d’alors, spontané, virevoltant, à peine jouant.

Il faut le voir se révolter contre l’institution, contre son père ( Gary Lewis , toujours très bon ), son professeur de danse, la fameuse Mrs. Wilkinson (excellente Julie Walters), à qui il envoie tout ce qu’il a sur le cœur, son mal être familial (sa mère morte lui manque beaucoup) et ce qu’elle représente à ses yeux, une ratée qui à travers sa petite personne tente un coup de poker perso.

C’est merveilleusement filmé comme l’ensemble de ce plaidoyer pour la liberté, la différence, le droit à … C’est dit dans les bonus, mais c’est encore plus évident quand on le voit : la danse est une expression à part entière ,le gamin parle , crie, vitupère à travers sa gestuelle d’ado en révolte, en quête de … Quelque chose de vital qui rejaillit dans la mise en scène de Daldry, vraiment inspiré par son sujet.

Mais comment accepter cette idée de la danse, une idée bourgeoise, qui va à l’encontre du statut social de son père, de sa précarité et de la misère ambiante. On n’est pas chez Ken Loach (par ailleurs formidable) : c’est le gamin qui mène la barque, à travers son regard que tout se décante. La question de l’identité sexuelle est abordée sans tapage ni racolage, mais dans la juste appréciation de l’éveil au plaisir, aux sens.

Et si la fin est heureuse, (pourquoi ne le serait-elle pas ?)  elle est émouvante, sincère, profondément humaine. Le cygne noir prend son envol et demeure à jamais, élégant seigneur, accroché, triomphant à la face du monde. J’en conserve encore quelques frissons.

LES SUPPLEMENTS

  • Making of (7.05 mn) . Il  raconte en fait beaucoup plus qu’il ne montre,  le film et la personnalité des personnages. On voit très peu de tournage, dommage, bien que ce qui est dit mérite d’être retenu.

Le film se situe en 1984 l’année où Thatcher a décidé d’anéantir les mineurs.« C’est la fin d’une époque, d’une communauté qui se désintègre et que Billy ne veut pas intégrer, c’est aussi de cela que parle le film ». Selon le réalisateur, Stephen Daldry «  l’idée d’une société très masculine d’où l’enfant chercher à émerger, à travers un acte de rébellion qui la remet en cause, était chère à l’auteur (*) ».

 

Ce film reposait sur la performance d’acteur d’un jeune garçon, du nord-est de l’Angleterre et qui sache danser. « On pensait ne jamais le trouver ». Ce sera donc Jamie Bell. « Il ne s’agit pas ici de danse, mais de s’exprimer par la danse, c’est ce que ce film m’a appris, quand je danse sur scène avec des habits clinquants, c’est tout autre chose. Quand mes copains ont su que je faisais de la danse ils m’ont dit tu ne devrais pas, c’est pour les filles, mais pour Billy c’est autrement plus violent ».

  • Le regard de Patrick Dupond (16 mn). L’ancienne vedette étoile se retrouve totalement dans ce film. « Il n’a rien à voir avec la fiction, c’est ma réalité, j’ai vécu la plupart de ce qu’il vit, plein de danseurs ont connu ce parcours ». Exemples à l’appui.
Patrick Dupond

« Mon premier contact avec la danse ? J’étais dans un cours de judo et je m’ennuyais, alors que j’entendais à côté une musique de Chopin que je connaissais bien, ça m’a poussé à sortir  pour aller voir ce qui se passait. Une  femme m’a fait un signe comme dans le film ,d’ailleurs c’était tout à fait le sosie de Mrs. Wilkinson ». 

On peut danser là-dessus s’étonne le gamin de l’époque (il a 7 ans), «  et va te mettre derrière les filles et j’ai commencé à danser en tenue de judoka et j’ai compris immédiatement que c’était ça ou mourir ». Patrick Dupond rend plusieurs fois hommage à Max Bozzoni, son maître à danser, et parle très bien de ce milieu, avec une passion qui le marque toujours.

(*) Le scénario de Lee Hall a été en partie inspiré par le roman de A. J. Cronin « Sous le regard des étoiles ».

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Le film
Les bonus

Ce film a reçu des tonnes de récompenses et c’est tant mieux allant même jusqu’à trois nominations aux Oscars.  Dont celle du meilleur second rôle féminin à Julie Walters tout à fait justifiée. Je m’étonne alors de l’absence du jeune Jamie Bell, le rôle-titre remarquable. Il porte le film sur ses épaules, avec un réalisateur totalement inspiré. Vive et pétillante, malgré l’atmosphère sociale plombée par les grèves de mineurs, sa mise en scène est d’une dynamique extraordinaire, une bouffée d’oxygène qui 15 ans après ne s’est pas raréfiée. La tension familiale, la mère absente, trois hommes avec des préoccupations bien différentes, tout s’imbrique pour écrire l’histoire d’un pays et rendre hommage à la danse, moyen d’expression totale. Des scènes chorégraphiées se substituent à des séquences qui logiquement réclament dialogues et mise en scène. Sans tapage ni racolage, dans la juste appréciation de l’éveil au plaisir, aux sens et à la liberté. Plus qu’un morceau de bravoure, ce film apparaît aujourd’hui comme un acte de résistance. Un très grand moment de cinéma, de poésie et de bonheur conjugué à la réalité d'un quotidien pas toujours en adéquation avec le plaisir de vivre sa vie.

Avis bonus Des commentaires éclairants sur le film et son époque, et le point de vue très intéressant de Patrick Dupond.  

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