Synopsis: L'histoire de Mark Hogancamp, victime d'une amnésie totale après avoir été sauvagement agressé. En guise de thérapie, il construit la réplique d'un village belge durant la Seconde Guerre mondiale, et met en scène les figurines des habitants en les identifiant à ses proches, ses agresseurs ou à lui-même.
La fiche du film
Le film
Les bonus
- Date de sortie du DVD : 15 mai 2019
Le cinéma de Zemeckis est varié, imprévu, comestible. On le digère sans en reprendre. Je n’en suis pas fan, mais je le comprends.
Cette fois, c’est un théâtre de marionnettes posé dans la seconde guerre mondiale qui le préoccupe.
Un sujet récurrent extrait d’une histoire vraie, celle de Mark Hogancamp amnésique après une violente agression. Il soigne sa déficience … au ras des pâquerettes qu’il fait pousser dans les jardins d’un village belge construit sur une maquette.
Des gens y vivent, il les anime dans un décor passéiste où la peste brune n’en finit pas de faire des ravages. C’est son cauchemar, ses peurs quotidiennes : un général SS et ses sbires nazis massacrent les villageois. Pour les combattre, un quarteron de femmes affriolantes, jolies figurines que Mark choisit toujours avec soin. Mark est bien évidemment le héros de ses dames. Elles ont la physionomie de Gwendoline Christie, Eiza Gonzalez, Diane Kruger…
De la réalité à la fiction, le cinéaste n’a aucun mal à se jouer des subtilités de son système scénique ( 3 D en valeur ) dont il use et abuse. Une fois la séquence mise en scène sur la maquette, l’œil de Mark ( Steve Carrel, gauche et penaud ) observe le manège quotidien qui bien souvent le rattrape et le ramène à la vie.
Celle qu’il refuse d’affronter, qu’il ne comprend pas ou qu’il a définitivement oublier sous les coups de ses bourreaux qu’il revoit toujours dans leurs uniformes nazis. Leur procès est imminent, mais il n’entend pas s’y rendre. Mark est dans un autre monde dont il ne peut sortir que par amour.
C’est ce qu’imagine benoîtement le réalisateur dans des variantes joliment comprimées et violentes au sein de cet univers où les femmes ne le quittent jamais. La vendeuse du magasin de jouets en est amoureuse. Ses poupées accourent à la moindre défaillance et la voisine qui est nouvelle est très attentionnée (Leslie Mann).
Entre naïveté et candeur, fantasmes et réalité, Zemeckis ne sait plus à quel sein se vouer. La fable perd son crédit, le héros sa crédibilité.
LES SUPPLEMENTS
- Scènes coupées (11’22 », VOST) : Il y en a beaucoup, tout à fait dans l’esprit du film et personnellement je retiens « Petit Hogie surprend Mark » et « Mark tombe à nouveau sur Kurt », deux séquences très drôles .
- « Les citoyens de Marwen » : rencontre avec les acteurs (3’51 », VOST). Ils sont tous contents les uns des autres et d’avoir participé à une telle aventure. Le plus intéressant est d’apercevoir un peu du tournage…
- « Un réalisateur visionnaire » : portrait de Robert Zemeckis (4’53 », VOST). On imagine là encore que ce ne sont que des éloges … « On sent que l’on est en présence d’un pro… ». Là encore ce qui importe c’est de le voir un peu diriger des scènes …
- « La construction de Marwen » : création du monde miniature (4’03 », VOST). Beaucoup plus intéressant, l’installation du mini-studio dans un jardin, de la même manière que l’avait fait le réalisateur chez lui. Le chef décorateur n’en est toujours pas revenu. « On travaillait avec des gens qui étaient habitués à la précision et à qui l’on demandait de faire des portes pas ajustées, de placer des vis différents, de grosses gouttes de colle .. »
Résultat : un monde miniature, merveilleux …
- « Poupées vivantes » : création des personnages digitaux (4’02 », VOST). Le principe étant d’utiliser la voix, mais aussi les performances des personnages, ce que nous montre très bien ce chapitre. Kevin Baillie : « D’abord filmer les acteurs grâce à la capture de mouvement, et transposer leurs performances physiques sur un corps de poupée parfait, que l’on pourrait créer ».
Le film
Les bonus
Il y a beaucoup de très bonnes intentions dans ce projet scénaristique qui une fois concrétisé sur l’écran ne donne pas l’effet escompté. Pour évoquer le traumatisme d’une violente agression d’un homme devenu amnésique, Zemeckis reprend sa véritable histoire autour de ce village construit en réduction dans lequel il projette ses fantasmes.
A travers des séquences de la seconde guerre mondiale et plus particulièrement les atrocités nazies des SS. Le héros dirige son petit monde de marionnettes au ras des pâquerettes, marionnettes et figurines qui bien évidemment le rattrapent très souvent et le propulsent dans une vérité qu’il refuse d’affronter.
Un système assez convenu entre fiction et réalité dont le cinéaste abuse au point d’en révéler la mièvrerie congénitale.
AVIS BONUS
Une fois que l'équipe s'est congratulée, il reste une immersion très intéressante dans la technique de la construction du mini-village et des poupées