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« Bangla » de Phaim Bhuiyan. Critique cinéma

Synopsis: Né à Rome, Phaim est le fils d’immigrants du Bangladesh. Il vit ses deux cultures, l’italienne et la bangladaise, un peu déphasé, jusqu’à sa rencontre avec Asia, jeune fille aux cheveux bleus.

La fiche du film

Le film : "Bangla"
De : Phaim Bhuiyan
Avec : Phaim Bhuiyan, Carlotta Antonelli
Sortie le : 29/03/2020
Distribution :
Durée : 84 Minutes
Genre : Comédie
Type : Long-métrage
Le film

 «  Viva il cinéma  » Tours 2020   . —

La tentation ! Terrible pour Phaim, gentil garçon, respectueux de la culture de ses parents bangladais qui vivent à Rome, où il est né. Ce côté italien lui donne des ailes mais s’arrête de voler quand la religion s’interpose..

Pour l’Islam il fait des sacrifices dans un pays qui n’en mesure peut-être pas le prix. Mais au-delà, la tentation est insupportable. Dire bonjour à une fille, engager la conversation.

Elles passent devant lui, il les aborde en songe et puis les abandonne. Des billes à la place des yeux, il gobe les mouches …

 

Jusqu’au coup de foudre irrémédiable qui fait un flop sur son cajon désaccordé.  Le concert s’interrompt, ses copains tombent des nues, Phaim est sous hypnose.

Et puis plus rien, le voici maladroit, gauche, emprunté. Asia s’en amuse et s’en va, quand une voix intérieure le sermonne gentiment. Elle le ramènera souvent dans le droit chemin, cette voix là. Enfin c’est ce qu’il croit, Phaim est irrésistible.

De drôlerie, et de fantaisie !.

Ce que la caméra de Phaim Bhuiyan saisit avec une énergie contagieuse sur le jeu des comédiens, le sien ( belle performance devant et derrière la caméra ) et celui de Carlotta Antonelli, irrésistible, elle aussi.

Cette dynamique de tous les instants renoue avec ce que l’on appelle encore la comédie italienne, où l’humour et la légèreté dévissent subrepticement sur un mal-être, un malaise, une histoire mal enracinée.

Celle de Phaim en fait état. Son amour transi stupéfait la jeune femme. Quand elle le présente à sa famille, il se réfugie dans un mutisme coupable face à ses parents.Pour une histoire qu’il connait à peine.

On lui demande de ne pas oublier d’où il vient, « de ne pas mélanger les pâtes avec le riz »… Une intégration à rebours.

Phaim Bhuiyan a discrètement changé sa caméra d’épaule .Le regard toujours aussi tonique porte maintenant le poids du monde qui tourne à l’envers. C’est joliment tourné.

 «  Viva il cinéma  » Tours 2020   . --- La tentation ! Terrible pour Phaim, gentil garçon, respectueux de la culture de ses parents bangladais qui vivent à Rome, où il est né. Ce côté italien lui donne des ailes mais s’arrête de voler quand la religion s’interpose.. Pour l’Islam il fait des sacrifices dans un pays qui n’en mesure peut-être pas le prix. Mais au-delà, la tentation est insupportable. Dire bonjour à une fille, engager la conversation. Elles passent devant lui, il les aborde en songe et puis les abandonne. Des billes à la place des yeux, il gobe les mouches…
Le film

Ou comment à nouveau parler d’immigration et d’intégration, sans cliché ni redite  … Pour un premier film, le pari est osé, surtout que le réalisateur est aussi l’acteur principal. Phaim Bhuiyan réussit très bien son passage en force tranquille, en adoptant le ton d’une comédie italienne, où l’humour et la légèreté dévissent subrepticement sur une histoire mal enracinée. Entre l’Italie où il est né, et le Bangladesh, le pays de ses parents, Phaim respecte l’un et l’autre. Mais devant la gente féminine qu’il ne peut réellement côtoyer que pour se marier, le jeune homme est désemparé. Gauche, maladroit il ne sait que faire et comment. Quand le coup de foudre le saisit, l'énergie communicative de cette aventure un peu folle redouble, mais si vraie qu'elle revient aux fondamentaux de notre existence. Pour une intégration à rebours, une immigration mal assumée…

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