Synopsis: Marieme vit ses 16 ans comme une succession d'interdits. La censure du quartier, la loi des garçons, l'impasse de l'école. Sa rencontre avec trois filles affranchies change tout. Elles dansent, elles se battent, elles parlent fort, elles rient de tout. Marieme devient Vic et entre dans la bande, pour vivre sa jeunesse.
La fiche du film
Le film
L’intrusion d’une héroïne inhabituelle. Elle s’appelle Marieme, vit au sein d’une famille où le grand frère a remplacé l’autorité paternelle. Mais Marieme s’accorde un avenir différent de ses « consœurs » à travers des études auxquelles elle ne pourra pourtant pas accéder.
Elle décline alors ses rêves adolescents dans une vie de banlieue, classique, version fille. Une fois la visite des beaux magasins de fringues terminée, elle ne diffère guère de celle de ses frères de couleur.
Jusqu’à la baston organisée entre bandes rivales. Marieme subit plus qu’elle n’adhère; elle donne le change à travers un système qu’elle adopte malgré tout sans trop rechigner. Au point d’accepter la protection d’un caïd.
A cet instant, le film quitte le ronronnement habituel de ce genre de périple. Il s’attache essentiellement à la personnalité de l’héroïne, de plus en plus complexe, de plus en plus autonome vis-à-vis des copines « traine-savates ». On croyait la cerner, mais sans le regard aussi attentif que complaisant, voire complice de Céline Sciamma, elle échappe à tous les clichés de la banlieue.
Marieme vit de l’intérieur, petite boule ramassée sur elle-même, qui n’attend qu’une faille pour prendre ses distances avec son environnement de plus en plus dangereux.
La liberté ? Un envol programmé ? C’est un peu l’ambiguïté du propos de la réalisatrice qui inscrit sa propre démarche dans celle de son héroïne. La caméra n’argumente pas, mais bien au contraire retient tout ce que Marieme a envie d’exploser au grand jour.
Solitaire, elle se singularise, indépendante, toujours, malgré une double, voire triple vie. Du foyer à la rue, via le commerce de son protecteur…
Féminine, elle y tient tout autant, malgré les apparences du garçon manqué. Sous l’apparence de l’apaisement, Marieme est d’une détermination à toute épreuve .Le calme avant la tempête.
Review Overview
Le film
La réalisatrice prend un plaisir évident à accompagner son héroïne dans un préambule qui n’en finit pas. Comme si le dilemme sur le choix de sa vie, lui interdisait toute autre forme de narration. Une fois le déclic assuré, « Bande de filles » prend enfin une dimension cinématographique raisonnable, où le portrait de la jeune Marieme est magnifiquement porté par Karidja Touré, très très bien. Son histoire prend alors la juste mesure d’un environnement social habituellement « marqué » quand on parle de la banlieue. Ici la caméra s’en détache assez facilement pour mieux retenir la personnalité d’une jeune femme en quête d’espérance
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