- Acteurs : Sonam Wangmo, Jinpa, Yangshik Tso, Konchok, Dudul
- Durée : 98 minutes
- Dvd : 20 octobre 2021
- Cinéma : 26 mai 2021
- Langue : Chinois
- Sous-titres : : Français
- Studio : Condor Entertainment
L’histoire : Au cœur des étendues tibétaines, Drolkar et son mari élèvent des brebis, tout en veillant sur leurs trois fils. La politique natale autorise désormais ce maximum. Droklar s’initie en secret à la contraception, pratique taboue dans sa communauté traditionnelle. La maigre réserve de préservatifs devient son bien le plus précieux. Quand elle surprend ses enfants jouant avec les « ballons » volés sous son oreiller, Drolkar va devoir affronter les reproches, le regard des hommes. Et une naissance à venir…
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Le Tibet a dépassé le cadre de l’enfant unique, pour s’autoriser trois naissances maximum. Drolkar et Dargye vivent ainsi heureux avec Jamyang (Dudul) leur fils aîné, et ses deux petits frères, chenapans jusqu’au bout du sourire.
L’élevage de brebis maintient le cap de cette famille aimante et unie pour permettre à Jamyang de poursuivre ses études dans la ville voisine.
Pour les payer, on sacrifie une brebis et la vie reprend son cours. Un peu trop vite peut-être dans ce Tibet des traditions et des valeurs ancestrales, où Droklar peine à maintenir les élans de son époux.
Pour quelques préservatifs glanés au dispensaire, il lui faut compter sur le hasard et la prudence. Et tenir à l’écart ses petiots qui sous l’oreiller ont déniché ces drôles de ballons à gonfler…
A peine une réprimande, et la vie reprend son cours. Sauf pour Drolkar (Sonam Wangmo) en attente du prochain arrivage de l’hôpital, aussi incertain que rare.
Et quand les mômes échangent la seule pièce restante contre le sifflet du copain, c’est la honte qui s’abat sur la famille. Sur la femme plus exactement. L’époux se chargera de corriger le père qui fait scandale, avant de solliciter à nouveau son épouse pour une nuit d’amour.
On sourit, mais le réalisateur Pema Tseden hausse ainsi le ton, paisiblement, pour ces dames dont la contraception est quasiment un luxe. Une exception, une interdiction …
Parler d’avortement relève de l’insoumission.
A la mort du grand-père (Konchok), le lama dit qu’il se réincarnera très prochainement. La grossesse de sa femme confirme bien les prédictions, triomphe Dargye (Jinpa). L’enfant à venir représentera son père …
« Les moines se trompent parfois » répond timidement l’épouse qui dans la remise en cause de cette foi introduit totalement la famille dans un monde inconnu . La moto a déjà remplacé le cheval et la télévision supplée un peu plus chaque soir la veillée des anciens.
L’interruption de grossesse – évitant l’amende de l’enfant supplémentaire – sonnerait le glas de la concorde familiale. C’est peut-être pourquoi Drolkar envisage de rejoindre sa sœur cadette au couvent (Yangshik Tso). Là où on expie les péchés que le monde vous impose .
- L’enfant unique dans ce blog :
« So Long, My Son » de Wang Xiaoshuai- « Shadow Days » de Zhao Dayong
LES SUPPLEMENTS
Deux films de Pema Tseden
- « The silent holy stones » – Le silence des pierres sacrées / 1h 42min -Avec Blo Bzang, Que Sai, Ju Huan
Dans le temple d’un petit village reculé du Tibet, c’est la période du Nouvel An. Petit Lama s’apprête à rentrer quelques jours dans sa famille. Son père, venu le chercher, donne en guise d’offrande au vieux lama, le tuteur de son fils, une somme d’argent lui permettant de réaliser son vœu le plus cher : partir en pèlerinage pour Lhassa.
- « The Search »- Grand prix du jury au 12ème festival de Shanghai, en juin 2009
Un réalisateur, son assistant et un homme d’affaires traversent la région d’Amdo au Tibet, à la recherche d’acteurs pour leur adaptation du « Namthar » de Drime Kunden,. Cet opéra raconte l’histoire d’un prince -une première incarnation de Bouddha-qui donne tous ses biens, sa femme et ses enfants, et même ses propres yeux.
En parcourant les paysages époustouflants du pays, l’équipe rencontre la frustration dans sa recherche d’acteurs à la hauteur des rôles légendaires. Si de nombreuses traditions persistent, d’autres s’éteignent.
Le film
Les bonus
C’est un film tout en douceur qui parle du monde qui se fracasse, là où on l’a peut-être oublié, quelque part dans les plaines du Tibet, qui s’étalent à perte de vue.
Entre les lois chinoises sur la politique des naissances et les traditions ancestrales, un couple d’éleveurs de brebis tente de vivre le plus honnêtement possible.
Mais de la réincarnation à la contraception, il est difficile d’éviter les faux-pas, les écueils et les élans d’un mari aussi vigoureux que le bélier qui chaque année renouvelle le troupeau.
Pour quelques préservatifs glanés au dispensaire, la femme doit compter sur le hasard et la prudence. Et tenir à l’écart ses petiots qui sous l’oreiller de la pièce unique ont déniché ces drôles de ballons à gonfler…
On sourit, mais le réalisateur Pema Tseden hausse ainsi le ton, paisiblement, pour ces femmes dont la contraception est quasiment un luxe. Ou alors une exception, pire, une interdiction …
Parler d’avortement relève de l’insoumission.
Les comédiens sont à la hauteur de ce conte réaliste qui filme la beauté au milieu de la gravité. L’amour, au cœur des interdits. La famille tel un rempart … Un film précieux.
AVIS BONUS
Deux films de Pema Tseden , c'est royal .