Synopsis: Nathan, 16 ans, vit seul avec son père policier, Stéphane. Leurs rapports sont complices. Nathan est invité à une soirée où il flashe sur un garçon de sa classe. Quelqu’un publie une photo sur Facebook : la rumeur se répand sur le net et provoque le scandale. Stéphane découvre l’homosexualité de son fils. Il s'en détourne. Au lycée, les élèves harcèlent Nathan et s’interrogent sur l’identité de l’autre garçon. Nathan, amoureux, refuse d'en révéler l’identité.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le bonus
La cause est entendue. Celle de l’homophobie dénoncée sans relâche dans cette narration amoureuse entre deux jeunes lycéens dont la relation ne sera jamais déterminante. Leur environnement est trop hostile nous dit le réalisateur Didier Bivel qui ne trouve pas dans l’entourage immédiat un terrain plus favorable.
Le rejet, source de discrimination supplémentaire, vise à l’incompréhension pour un père qui s’étonne de n’avoir rien vu venir. Son vis-à-vis, plus péremptoire et solennel, entend éradiquer « le mal » de manière contraignante et … virile.
Contrariés par une adolescence à peine achevée, Nathan et Louis vivent alors en butte à leurs désirs, corsetés par une éducation qui éclabousse en plein vol leur quotidien. Sans réelle distinction de sexe, garçons et filles fustigent un comportement qui n’est pas le leur, sarcasmes et violence attisant une haine rampante.
Une mise en scène assez complaisante avec un sujet abordé sans véritable nuance
Mais Nathan ne révèlera jamais le nom de la personne qu’il embrasse dans la pénombre d’une fête anniversaire. La photo a fait le tour de la toile et la rumeur a fait le reste. Le principe est malheureusement acté et son ressort demeure à jamais tendu. Assauts, moqueries, quolibets, Nathan avance la peur au ventre quand son copain dissimule une autre peur, une autre vérité.
Un antagonisme assez bien développé jusque-là pour ne pas en rajouter dans le pathos et la sensiblerie que Didier Bivel exécute à petits pas mais avec insistance. Pourquoi nous repasser la fameuse soirée en flash-back reconstructif ?
On pensait bien avoir compris le message porté par d’excellentes interprétations (les pères, Patrick Timsit et Bruno Putzulu, impressionnants) et relayé par un corps enseignant qui s’interroge à son tour sur la valeur de son engagement.
Catherine Jacob en devient émouvante, mais symptomatique du schéma inscrit dans la courbe d’un scénario devenu pathétique. Le dénouement en forme de happy end avorté n’arrache que la satisfaction du message envoyé. Bien reçu.
LE SUPPLEMENT
- L’équipe du film en interview ( 13 mn ). « Un ado homo a trois fois plus de risque de se suicider » relève le réalisateur en expliquant les tenants de son projet auquel le président de SOS Homophobie souscrit pleinement. « Le genre de film qui peut aider les personnes concernées et leurs familles, victimes indirectement de l’homophobie ».
« Il y avait quelque chose à défendre » relève Bérenger Anceaux, le jeune héros « c’est ce qui m’a séduit dans ce projet » dans lequel Le Refuge se retrouve étroitement associé. Cette association recueille les jeunes gens rejetés par leur famille, en raison de leurs inclinations sexuelles.
Le film
Le bonus
Schématique au possible, ce film s’inscrit dans la lignée des combats nécessaires contre l’homophobie et le naturel qu’engendre une telle attitude. Le réalisateur s’emploie à mettre toutes les pièces dans la balance pour forcer le réalisme à cette histoire inscrite au cœur d’un lycée français. Les personnages sont un brin caricaturaux mais l’interprétation générale est plutôt salvatrice : les pères, Patrick Timsit et Bruno Putzulu, sont impressionnants, Bérenger Anceaux plutôt crédible dans son rôle d’ado à la dérive amoureuse. L’argumentaire du récit ne manque pas d’intérêt (la révélation de sa sexualité à travers internet) rehaussé par l’attitude du héros qui n’entend pas révéler le nom de la personne avec qui il a été photographié. L’énigme n’a rien de policière, elle est d’ailleurs rapidement levée, mais elle permet de dévoiler de manière assez originale les comportements des uns et des autres. Il est alors simplement dommage que la mise en scène surligne des faits que l’on avait déjà compris et sombre dans un pathétique alarmant quand il s’agit d’alerter. AVIS BONUS Le point de vue de SOS Homophobie au milieu des réflexions des membres de l'équipe
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