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« Back home » de Joachim Trier. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Alors que se prépare une exposition consacrée à la célèbre photographe Isabelle Reed trois ans après sa mort accidentelle, son mari et ses deux fils sont amenés à se réunir dans la maison familiale et évoquer ensemble les fantômes du passé...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Back home"
De : Joachim Trier
Avec : Gabriel Byrne, Isabelle Huppert, Jesse eisenberg, Amy Ryan, Ruby Jerins
Sortie le : 09 avril 2016
Distribution : Memento Films
Durée : 109 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Meilleur dvd du mois d’Avril (7 ème )

Joachim Trier bouleverse la chronologie de son récit. Il n’est pas le premier. Mais sa méthode bien personnelle joue entre le flash-back et la superposition. D’où la dynamique de sa mise en scène qui relance toujours l’intérêt quand celui-ci s’éclipse dans la mélancolie ambiante.

La longueur du film est aussi responsable de ces quelques baisses de régime. Mais devant une écriture qui draîne des tonnes d’histoires en si peu de mots et d’images, l’attention reprend toujours le cours des événements, avec finesse, élégance, et respect pour les personnages. Gabriel Byrne joue le père avec hauteur et distinction.

Isabelle n’est plus là, tuée dans un accident de voiture, pas très loin de chez elle. Elle a couvert à travers son objectif tous les conflits du monde entier. Aujourd’hui son travail fait l’objet d’une rétrospective et d’un article que lui consacre son collègue de reportages.

Le père a semble-t-il retrouvé le bonheur auprès de la professeur d'anglais de son fils...
Le père a semble-t-il   retrouvé le bonheur auprès de la professeur d’anglais de son fils ( Amy Ryan ) …

Ces deux dates ravivent les souvenirs de ses proches : son mari Gene, son fils aîné Jonah dont la récente paternité semble beaucoup le perturber et Conrad l’ado qui ne sait plus trop sur quelle planète il vit. Des choses enfouies de longue date ressurgissent alors au sein de la maisonnée où chacun possède sa propre vision d’une femme qui va elle aussi se révéler sous un jour nouveau. Isabelle Huppert dans un rôle plus effacé, demeure malgré tout très présente, très grande.

Pour ces fragments inconsistants, comme elle dit au retour d’un voyage. Reconstitués dans le cadre de son travail photographique, et de ses archives,  ils forgent une autre vision de son monde. C’est assez ahurissant la manière dont le cinéaste nourrit parfaitement les différents ressentis au milieu d’un secret .Gene ne sait pas comment révéler à son fils la vérité sur l’accident et Jonah entend surtout préserver son petit frère.

C’est une autre constante de ce film que cette tendresse fraternelle qui peu à peu ressoude les liens qui autrefois faisaient le bonheur de la famille. Jesse Eisenberg, Devin Druid, deux comédiens totalement habités par leur rôle, d’une si belle complicité qu’il semble qu’elle les accompagnera encore longtemps. A l’image de ce film dont la richesse littéraire et scénographique lui assure une place d’honneur au 7ème art. 

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  •  Entretien avec Joachim Trier (18.32 mn). Il raconte très bien comment il envisage son travail, et la manière dont il l’applique par rapport aux comédiens. Une master-class en raccourci.

« Un nouveau film doit être pensé chaque fois comme un film unique. Là je me suis inspiré de la pièce « Mort d’un commis voyageur » d’Arthur Miller, qui lui-même s’était inspiré d’Ibsen. Il faut que je revienne aux USA pour rendre hommage à la création scandinave. »

Il est très bavard et élogieux sur «  la présence iconique d’Isabelle Huppert, elle se révèle unique à chaque nouveau film, elle ne se répète jamais, elle m’inspire et me pousse à avoir de l’audace ». Il ne savait pas à l’origine quelle profession lui attribuer dans le scénario, mais celui des photographes de guerre l’a toujours intrigué.« Les questions qu’ils posent, la pertinence de leur regard, comment photographier dans ces conditions, approcher les gens avec respect et dignité… J’ai alors pensé que ça irait très bien au personnage de la femme disparue, à travers duquel j’ai pu parler du conflit entre l’ambition, le travail et la famille ».

« Il y avait de grands noms au casting, alors la difficulté a été de trouver celui de 15 ans qui allait pouvoir rivaliser », et ce fut Jesse Eisenberg

Meilleur dvd du mois d'Avril (7 ème ) Joachim Trier bouleverse la chronologie de son récit. Il n'est pas le premier. Mais sa méthode bien personnelle joue entre le flash-back et la superposition. D'où la dynamique de sa mise en scène qui relance toujours l’intérêt quand celui-ci s’éclipse dans la mélancolie ambiante. La longueur du film est aussi responsable de ces quelques baisses de régime. Mais devant une écriture qui draîne des tonnes d’histoires en si peu de mots et d’images, l’attention reprend toujours le cours des événements, avec finesse, élégance, et respect pour les personnages. Gabriel Byrne joue le père avec…
Le film
Le bonus

Autour du souvenir d’une mère, d’une épouse disparue lors d’un accident de voiture, une famille se recompose en reprenant les étapes d’un passé qui offre des visions bien différentes pour les uns et les autres. Des ressentis que le réalisateur alimente intelligemment en chahutant la chronologie des événements, mais sans jamais lui intimer une autre raison d’être que celle qui préside à ces retrouvailles familiales. Elles ne sont pas aisées. Le père ne communique plus avec son fils cadet qui d’ailleurs semble vivre sur une autre planète. Entre les deux, un frère dont la récente paternité le bouscule totalement. Les comédiens, de Gabriel Byrne à Jesse Eisenberg donnent la juste réplique aux émotions suscitées par ces fragments inconsistants qui resurgissent de la mémoire, du passé, des souvenirs.

Avis bonus Un excellent commentaire du réalisateur sur sa manière de travailler...

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