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« Autopsie d’un meurtre » de Otto Preminger. Critique Blu-ray. Coffret

Lee Remick, James Stewart, Ben Gazzara

Synopsis: Paul Biegler, un avocat plus ou moins retiré des affaires, accepte de défendre le lieutenant Frederick Manion pour le meurtre de Barney Quill, qu’il accuse d’avoir violé sa femme, Laura. Après avoir mené l’enquête avec son associé Parnell McCarthy, Biegler  plaide la folie passagère pour éviter la condamnation de son client…

La fiche du film

Le film : "Autopsie d'un meurtre"
De : Otto Preminger
Avec : James Stewart, Lee Remick
Sortie le : 14/10/1959
Distribution : Park Circus France
Durée : 160 Minutes
Genre : Policier, Drame, Thriller
Type : Long-métrage
Le film
Les bonus
  • Octobre 2019 : le meilleur DVD
  • DVD  : 30 octobre 2019
  • Acteurs : James Stewart, Lee Remick, Ben Gazzara, Arthur O’Connell, Eve Arden
  • Audio : Anglais
  • Sous-titres : Français
  • Studio : Carlotta Films

D’après le roman du juge John D. Voelker

Une fois retiré de sa présidence, le juge Voelker a écrit ses mémoires à travers la relation d’un fait divers qu’il eut à juger : le meurtre d’un tenancier dans son auberge. Un témoin presque direct  sur lequel Otto Preminger a su faire pression pour traduire ses écrits en un summum du film de procès et plus généralement du septième art.

60 ans après, «  Autopsie d’un meurtre » n’a rien perdu de sa vigueur ( restauration parfaite ) . La mise en perspective de tous les éléments du procès à venir formule déjà un préambule passionnant.

Laura dit avoir été violée par le patron du bar où cette nuit là elle jouait au flipper. Son mari qui dormait dans leur caravane se réveille rapidement pour lui faire la peau. Derrière les barreaux, Frederick Manion ( Ben Gazzara ,encore jeunot ) n’attend plus que les conseils de son avocat Paul Biegler, un drôle de type qui passe autant de temps à la pêche que dans les prétoires.

Des personnages bien en place, des portraits joliment esquissés, dont l’héroïne malgré elle sur laquelle Preminger laisse planer plus d’un nuage.

Lee Remick est parfaite.

Malgré son agression, elle papillonne de la cellule de son mari au bureau de l’avocat, à qui elle fait un peu de gringue.

Et reprend ses activités nocturnes dans les bars de la ville. Une personnalité qui étonne autant l’avocat qu’elle le révulse. Il voit déjà l’accusation jouer sur du velours que s’empresse effectivement de dérouler Dancer, un grand avocat du barreau américain, appelé à la rescousse par son confrère local.

Et là le procès peut commencer, ce dont Preminger ne se prive pas .  Ce film demeure un modèle de mise en scène. Un bonheur de réalisation pour une caméra posée en toute liberté dans un prétoire ouvert à tous les possibles.

L’avocat de l’accusation se rapproche de plus en plus de la victime qui peu à peu perd ses moyens

Elle se promène littéralement des témoins au public, avant de fixer un regard, une attention. Géographie des lieux, on ne fait pas mieux. L’oreille est tout aussi attentive à la moindre altercation ou réflexion morale sur ce viol que l’on ne classe pas encore dans la catégorie des crimes.

Si la défense évoque sobrement le droit des femmes à leur indépendance, l’accusation reprend avec plus d’insistance des arguments encore usités de nos jours. Insolence, provocation, séduction

C’est l’avocat venu de la grande ville qui sonne l’hallali : la composition de George C. Scott mérite des compliments et quelques claques tellement il nous agace.

Le réalisateur à l’arrière plan en compagnie de Duke Ellington qui signe la musique du film et fait une apparition.

Heureusement face à lui James Stewart ne perd jamais de sa superbe pour endiguer un flot de paroles qu’il sait lui-même alimenter.

Un crescendo dans les débats magnifiquement orchestré par le cinéaste.  Le film est très long. Il n’en est que meilleur !

LES SUPPLEMENTS

  • . « Otto Preminger and the dangerous woman », un documentaire de André S. Labarthe (2012 – Noir & Blanc – 58 mn). Ce documentaire d’archives et d’entretiens dresse le portrait d’Otto Preminger. Il revient sur ses débuts de metteur en scène au théâtre en Autriche, son arrivée à Broadway avant-guerre, ses premiers films à la Fox sous le règne de Darryl Zanuck. 

Les interviews se passent dans son bureau. L’ image est un peu vieillotte, mais pas le contenu  passionnant pour l’histoire du cinéma.

« Le cardinal » d’Otto Preminger avec Tom Tyron et Romy Schneider ( 1963 ).

Il est intéressant de voir que bien souvent il n’attend pas la fin des questions ( très détaillées, il est vrai ) pour  répondre.

Quand on lui demande comment un européen venu de Vienne a pu se fondre dans la société américaine à ce point, il rappelle surtout qu’il n’y retourne plus. Trop de mauvais souvenirs semble-t-il autour de l’idéologie nazie qu’il a rencontrée dans son enfance.

La dernière fois qu’il est retourné à Vienne c’était en 1963 pour le tournage de «  Le Cardinal » avec Romy Schneider .

« Il serait prétentieux de ma part de tracer mon propre parcours dans le cinéma, je ne sais pas quel film compte le plus pour moi . (… ) Le style n’est pas un élément extérieur, mais la façon dont on traite l’histoire, les comédiens , les angles de prises de vue ».

« Un film est réussi si le réalisateur se fait oublier, plutôt que de surligner avec des contre-plongées ».

A la fin du documentaire on sent que la complicité entre le réalisateur et la journaliste s’établit. Elle lui pose une question sur les jeunes cinéastes et il répond qu’il n’en sait rien, « vous le savez mieux que moi, mais vous voulez me faire faire votre travail. Vous êtes très dangereuse ».

  •  Actualités (5 mn). Reportage télévisé sur le tournage du film dans l’État du Michigan. Intéressant à voir.
  • Fac-similé en anglais du livre « Anatomy of a motion picture » de Richard Griffith (132 pages)
Octobre 2019 : le meilleur DVD DVD  : 30 octobre 2019 Acteurs : James Stewart, Lee Remick, Ben Gazzara, Arthur O'Connell, Eve Arden Audio : Anglais Sous-titres : Français Studio : Carlotta Films D’après le roman du juge John D. Voelker Une fois retiré de sa présidence, le juge Voelker a écrit ses mémoires à travers la relation d’un fait divers qu’il eut à juger : le meurtre d’un tenancier dans son auberge. Un témoin presque direct  sur lequel Otto Preminger a su faire pression pour traduire ses écrits en un summum du film de procès et plus généralement du septième art. 60 ans après, «  Autopsie d’un meurtre » n’a…
Le film
Les bonus

Les films de prétoire ne manquent pas, mais «  Autopsie d’un meurtre »  réalisé il y a soixante ans, demeure un parangon du septième art. Pour la liberté accordée à cette caméra dans le tribunal où tous les personnages paraissent jouer leur propre vie. Elle se promène littéralement des témoins au public, avant de fixer un regard, une attention. L’oreille est tout aussi attentive à la moindre altercation ou réflexion morale sur ce viol que l’on ne classe pas encore dans la catégorie des crimes. Les arguments des uns et des autres ne manquent pas de piquant, surtout quand on les doit à des acteurs comme James Stewart ( avocat de la défense ) ou George C.Scott pour l’accusation. Entre les deux le coupable présumé n’est autre que Ben Gazzara ,encore jeunot, mais déjà bien affuté dans sa dramaturgie. Un ensemble magnifiquement orchestré par Otto Preminger.  Le film est très long. Il n’en est que meilleur.

AVIS BONUS Une longue rencontre passionnante avec le réalisateur , suivie d’un making of très court ( marrant pour l’époque ) . Le coffret comporte de superbes photos ( avec Duke Ellington ), une affiche et le fac-similé en anglais du livre « Anatomy of a motion picture » de Richard Griffith. Rien que pour les photos, ça vaut la lecture ..

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