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« Au bord du monde »de Claus Drexel. Critique cinéma

Synopsis: Sans-abri, ils hantent trottoirs, ponts et couloirs du métro, au bord d’un monde où la société ne protège plus. Ils nous font face, ils nous parlent.

La fiche du film

Le film : "Au bord du monde"
De : Claus Drexel
Avec :
Sortie le : 22/01/2014
Distribution : Aramis Films
Durée : 98 Minutes
Genre : Documentaire
Type : Long-métrage
Le film

Christine, est pelotonnée dans une couverture de survie, à l’abri d’un pan de mur donnant sur un grand jardin parisien. La neige tombe, le mercure est au plus bas.

Que faites vous quand il fait froid ? lui demande le cinéaste.

Je grelotte, lui répond la dame.

Une sans domicile fixe interviewée par Claus Drexel, également auteur et scénariste de ce documentaire qui joue énormément sur les contrastes. Face à ces démunis de la vie, dont la parole est toujours posée, réfléchie et bien souvent pertinente, Drexel filme des images de carte postale : Paris la nuit s’illumine des mille feux de sa beauté. Tour Eiffel, arc de triomphe, Champs Elysées, où parfois les SDF trouvent refuge.

La musique, symphonique n’est pas en reste et confronte sa plénitude à la solitude de Wenceslas, Christine, Pascal, et Coste le roumain, magnanime quand il compare sa vie d’autrefois, à celle des pavés de la capitale. «  C’est quand même un peu mieux ici ».

Drexel les écoute dans leur univers, sous un pont, dans un couloir désaffecté, sur un trottoir, blottis sous des toiles de tente mal ajustées. Au fil du temps, Pascal a pu bâtir dans le septième arrondissement une cabane de fortune, en dure. «  Je m’en suis sorti » dit-il posément, « je ne suis plus sous la tente, je suis tranquille, j’aurais le courant, ce serait royal ».

L’homme évoque sa condition de marginal, abandonné de tous et conforté dans son isolement par le passage «  de deux monsieurs, bien corpulents dont l’un dit à l’autre qu’il ne nous donne rien, car nous ne servons plus à rien. » Le constat est toujours mesuré et sans révolte apparente. De la résignation, de l’amertume, et toujours l’amorce d’une réflexion sur l’avenir. Ils espèrent tous en sortir bien évidemment, mais ne révèlent pas vraiment le cheminement qui les a conduit à cette misère extrême.

« C’est au début qu’il aurait fallu faire quelque chose, maintenant on est des milliers » relève Claude. « Ce n’est pas la folie qui nous guette, mais l’abandon de soi-même, tu abdiques complètement. (…) Il faut que l’humanité redevienne ce qu’elle était à la base, aimante, respectueuse ».

Il neige encore et au pied d’une église, un homme caché sous des tonnes de couverture, tente de dormir sur un matelas improvisé. Il a fini son casse croute d’infortune. Les rats sortent maintenant des caniveaux …

Christine, est pelotonnée dans une couverture de survie, à l’abri d’un pan de mur donnant sur un grand jardin parisien. La neige tombe, le mercure est au plus bas. Que faites vous quand il fait froid ? lui demande le cinéaste. Je grelotte, lui répond la dame. Une sans domicile fixe interviewée par Claus Drexel, également auteur et scénariste de ce documentaire qui joue énormément sur les contrastes. Face à ces démunis de la vie, dont la parole est toujours posée, réfléchie et bien souvent pertinente, Drexel filme des images de carte postale : Paris la nuit s’illumine des mille feux de sa…

Review Overview

Le film

Comme on ne les regarde plus dans les rues, ils viennent à nous sous forme d’une expression librement consentie. Les SDF se racontent sans compassion, ni misérabilisme. Ils réfléchissent à leur condition et tentent d’entrevoir le bout du tunnel, conscients aussi de l’abandon de plus en plus généralisé dont ils sont l’objet.Le parti pris du réalisateur, auteur et scénariste Claus Drexel peut choquer : en les filmant souvent en plan fixe, dans leur lieu habituel (trottoir, sous un pont …) il leur oppose les plus belles images de Paris la nuit. Un contraste qui là aussi veut bien dire quelque chose. C’est un grand documentaire, un peu long, peut-être (98 mn).

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