« Attila Marcel » de Sylvain Chomet . Critique dvd

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Attila Marcel"

De : Sylvain Chomet

Avec : Guillaume Gouix , Anne Le Ny , Bernadette Lafont , Hélène Vincent , Luis Rego

Sortie le : 05 mars 2014

Distribution : Other Distribues

Durée : 106 minutes

Film classé :

Nombre de DVD / Blu-Ray : 1

Le flirt avec «  Amélie Poulain » ne dure que le temps du clin d’œil .Chomet s’en détache  par un esprit d’aventure qui donne à son scénario des airs de gaudriole et à ses personnages, des profils de marionnettes humaines.

Enchantées, mais aussi inquiétantes par leur façon de prendre la vie dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Les deux tantes, (Bernadette Lafont et Hélène Vincent, géniales) austères et pète-sec, couvent leur neveu comme la septième merveille du monde.

Il a 33 ans, orphelin, pianiste, muet et un rien bizarre. Guillaume Gouix, qui porte tout le film sur ses épaules est époustouflant. La mort de ses parents demeure un secret que les deux tatas entretiennent avec un cérémonial délicieux.

Manque de pot, une voisine complètement zarbi elle aussi (alors là Anne Le Ny se surpasse)  cultive dans son appartement un potager aux plantes miraculeuses. Elle fait des infusions à base de champignons qui vous raidissent un vivant, ou du thé hallucinogène, qu’il faut consommer avec une madeleine.

Elle s’appelle Mme Proust , et voici notre héros de retour dans son enfance. L’histoire ainsi contée est déjà bien chatoyante et la mise en images de Chomet la colore de très belle manière. Les dialogues sont à la mesure de discussions savoureuses et loufoques, de séquences à l’emporte-pièce, décalées comme il faut.

Au milieu de ce capharnaüm à la Prévert, des personnages d’un autre monde, lunaire ou terrien, débarquent avec une bonhomie toute naturelle. L’accordeur de piano est aveugle (Luis Rego, impérial), le juré du concours, un malotru, ventru (Jean-Claude Dreyfuss )  et le chien de garde, sourdingue comme un pot, qui ne garde rien.

Une complainte à la Bourvil s’échappe du berceau du petit Polo,  quelques fleurs vénéneuses respirent le grand air.

Dans ce bouquet de poésie, c’est toute la vie qui prend le large, plein d’humanisme et de bon sens au moment où l’humanité en a perdu beaucoup trop. Une rencontre de catch-tango, sublime, l’illustre de très belle manière. Pour dire qu’au bout du conte, c’est toujours l’amour qui triomphe.