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« Attaque » de Robert Aldrich. Critique Blu-ray

Synopsis: Hiver 1944, Ardennes belges. La contre-offensive allemande est féroce. Le lieutenant Costa et son peloton connaissent à deux reprises des pertes sévères, faute du soutien du capitaine Cooney, aussi lâche qu’incompétent. Redoutant le comportement criminel de son supérieur, Costa jure de lui faire payer le prix du sang de ses hommes …

La fiche du film

Le film : "Attaque !"
De : Robert Aldrich
Avec : Jack Palance, Eddie Albert
Sortie le : 30/05/2012
Distribution : Swashbuckler Films
Durée : 107 Minutes
Genre : Guerre, Drame, Action
Type : Long-métrage
Le Film
Le bonus

Inspiré par la pièce de théâtre de Norman Brooks « Fragile Fox » . – 

Prix de la critique au Festival de Venise en 1956. – 

A la lecture du scénario de James Poe, quand Robert Aldrich leur demande de l’aide, les militaires refusent . On peut les comprendre. Ils ne cautionnent pas cette histoire d’officier supérieur, arriviste de première,  ami avec son subalterne, un salopard tout aussi pleutre.

Cet étonnant duo commande un bataillon au plus fort de la contre-offensive alliée dans les Ardennes, à l’hiver 44. Dans la pièce de Norman Brooks ,Aldrich dépasse le clivage anti-militariste et celui des institutions, pour fustiger plus généralement le comportement des hommes.

Sous couvert de son autorité, Cooney (Eddie Albert) n’entend pas les remontrances du lieutenant Costa (Jack Palance). Le colonel assiste à la scène et ne dit rien …

 

Ce  film, dit de guerre, se joue de toutes les conventions du genre et balaie les clichés. Il y a bien évidemment de valeureux soldats, mais ils sont abandonnés au cœur de la mitraille par un supérieur veule et lâche.

Capitaine par piston Cooney refuse chaque fois de s’engager dans la bataille sous des prétextes tactiques fallacieux. Des hommes y laissent leur peau, les interventions du lieutenant Costa sur le terrain et les bureaux à l’étage supérieur, restent vaines. Leurs confrontations à répétition sont de plus en plus violentes.

La confiance n’est plus là, le Colonel Bartlett en est conscient, mais englué lui aussi dans des considérations très personnelles, il ne bougera pas . Ou si peu, quand il sera trop tard, pour remettre en ordre de marche une section décimée par la couardise, le manque de courage.

Le colonel Bartlett (Lee Marvin ) reste lui aussi sourd aux commentaires d’un de ses adjoints, sur le moral des troupes et la conduite inexcusable de leur supérieur.

 

La façon dont Aldrich le rend exécrable est ahurissante . Au cœur de la mitraille il filme de manière très théâtrale ,dans le huis-clos des consciences recroquevillées dans une cave, ou une maisonnette assiégée.

Le regard cinématographique se pose sur les effets secondaires, la tactique, le mode opératoire, éléments constitutifs d’un film qui demeure une aventure humaine incroyable, aux affrontements fratricides terribles.

Mais le panache que l’on n’imagine pas un instant, l’honneur et la morale bafoués jusqu’alors, retournent au final le propos défaitiste. La foi en l’homme, sa grandeur, le message d’Aldrich est intact.

LE SUPPLEMENT

  •  Présentation du film par François Guérif. Cela va bien au-delà du film puisqu’il nous présente en détail un réalisateur qui connut des heures de gloire, puis une traversée du désert, avant de retrouver les faveurs des critiques.

Déception d’Aldrich quand il comprend que l’armée américaine ne l’aidera pas à faire son film … Il limite les scènes de guerre, et le matériel en conséquence

Il va tourner dans son ranch avec très peu de moyens …

Inspiré par la pièce de théâtre de Norman Brooks « Fragile Fox » . -  Prix de la critique au Festival de Venise en 1956. -  A la lecture du scénario de James Poe, quand Robert Aldrich leur demande de l’aide, les militaires refusent . On peut les comprendre. Ils ne cautionnent pas cette histoire d’officier supérieur, arriviste de première,  ami avec son subalterne, un salopard tout aussi pleutre. Cet étonnant duo commande un bataillon au plus fort de la contre-offensive alliée dans les Ardennes, à l’hiver 44. Dans la pièce de Norman Brooks ,Aldrich dépasse le clivage anti-militariste et celui…
Le Film
Le bonus

C’est un film de guerre (l’époque, les circonstances, le décor … ) qui parle surtout de l’autorité morale et du pouvoir absolu des hommes livrés à leurs bassesses. Un abruti de capitaine complètement inapte à ses fonctions, lâche et veule de surcroît envoie à la mort ses soldats, en refusant de les soutenir par des renforts qu’il devrait commander. La peur le tétanise. Son supérieur, un colonel, ferme les yeux devant cet individu qui une fois la guerre finie pourrait lui être très utile. Inspiré par la pièce de Norman Brooks « Fragile Fox » , le récit est filmé de manière assez théâtrale et la force qui s’en dégage parait receler encore plus d’intensité dans les rapports entretenus entre les hommes du rang et leurs supérieurs. Lee Marvin face à Jack Palance, l’opposition est souveraine et bénéficie beaucoup à l’efficacité du message entretenu par Aldrich autour de l’homme, sa morale, son honneur, sa dignité. Le final à cet égard est grandiose.

AVIS BONUS Une présentation du film et de son auteur par François Guérif

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