Synopsis: Novembre 2008, une série d’attaques terroristes a lieu à Mumbai. Durant trois jours, des hommes armés prennent d’assaut le légendaire Taj Mahal Palace Hôtel en retenant les clients et les employés. Au milieu de ce chaos, le Chef du restaurant et un serveur vont risquer leur vie pour protéger leurs clients. Parmi eux, un couple richissime et leur nouveau-né.
La fiche du film
Le film
On s’interroge sur le bien-fondé d’un film autour des événements tragiques du Bataclan. Le doute redouble après la projection de ce premier long métrage signé Anthony Maras.
Des images souvent insupportables, des scènes de tuerie et de désolation, des cris, de l’hystérie… ce qui n’est pas un spectacle le devient ici de manière cruelle et inutile.
A l’intention des victimes, de leurs familles et d’un public qui ne se repaît pas des films catastrophes.
Car c’est le genre ici, doublé d’une violence aveugle. Totalement à l’opposé du film de Nicolas Saada « Taj Mahal » qui sur le même sujet filme le vide avant la désolation, l’angoisse ou la frayeur.
L’acte terroriste chez Saada, plus suggéré que montré annihile peut-être la réalité de l’événement, mais le transmettre à ce point évacue tout discernement.
On est dans la stupeur et on n’en sort jamais, à l’image de ces otages confinés dans l’hôtel et vivant des moments d’effroi que l’on pensait indescriptibles.
Anthony Maras se charge pourtant de les retranscrire de manière très réaliste, autour de quelques protagonistes en guise de fil conducteur.
Le chef cuisinier de l’hôtel (Anupam Kher) et un employé (Dev Patel), des clients, dont un couple d’américains richissime,avec leur tout nouveau-né …
Armiez Hammer et Nazanin Boniadi sont à la hauteur d’une mise en scène terrifiante, où les gesticulations désordonnées et les grimaces de carnaval résument la tonalité du drame qui va faire des centaines de mort, des traumatismes à vie, et des vies à jamais brisées.
Mais le cinéaste s’en tient à la première phase des multiples opérations d’assassinats qui vont se perpétrer pendant trois jours. Le dixième de ce qu’il nous assène m’aurait suffi pour en comprendre l’ampleur et l’écœurement.
Et en analyser , même sommairement, la raison d’une telle barbarie.
La révulsion pour ses fanatiques d’un dieu imaginaire et le courage insensé de quelques hommes qui après avoir accueilli onctueusement des clients ont risqué leur vie parce qu’ils étaient avant tout des hommes.
La charge cinématographique de Maras occasionne elle aussi beaucoup de dégâts.
Une réalisation très linéaire qui en fait des tonnes et occulte l’émotion (l’effroi lui fait place) .Une interprétation à l’égale de la mise en scène : lourdingue et sur-jouée.
Le film
Après le rappel historique de cette boucherie dans Mumbai en 2008 pendant trois jours et la raison de l’absence de secours rapides, organisés et expérimentés, ce film n’a plus beaucoup d’intérêt. Le pouvoir nocif des médias en continu, ici répété, ne fait que confirmer un fait notoire. Ce film donne « en spectacle » un drame horrible en surlignant des séquences insoutenables, sans leur apporter un minimum de réflexion sur la motivation des bourreaux, leur fanatisme ne s’exécutant que par des gestes sauvages, aveugles, irraisonnés. D’où la révulsion pour ses fanatiques d’un dieu imaginaire et l’admiration pour le courage insensé de quelques hommes qui après avoir accueilli des clients ont risqué leur vie parce qu’ils étaient avant tout des hommes.
Un commentaire
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