L’histoire : Cléopâtre, la reine d’Égypte, décide, pour défier l’Empereur romain Jules César, de construire en trois mois un palais somptueux en plein désert. Si elle y parvient, celui-ci devra concéder publiquement que le peuple égyptien est le plus grand de tous les peuples. Pour ce faire, Cléopâtre fait appel à Numérobis, un architecte d’avant-garde plein d’énergie.
Amonbofis, l’architecte officiel, va tout mettre en œuvre pour le faire échouer. Mais Numérobis connait bien un druide et sa potion magique ….
- Ultra Haute Définition
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
A peine un soufflet sur le dernier Astérix en date (« L’empire du milieu » de Guillaume Canet ) . Une confirmation de la meilleure adaptation à ce jour de l’œuvre d’Uderzo-Goscinny .
« Mission Cléopâtre » d’Alain Chabat ressort deux décennies après cette déflagration d’époque, où l’on saluait la divine inspiration de son réalisateur-comédien, et le talent tranquille de tous ses copains venus lui donner un coup de main.
On en rit encore aujourd’hui, peut-être avec une intensité moindre, devant le gag que l’on voit venir, la référence cinématographique dépassée, l’anachronisme musical éculé .
Mais le ton de la fantaisie demeure alerte et la dynamique de la mise en scène, tout aussi inventive dans ces dialogues aux réparties délicieuses. Il y a bien évidement la tirade improvisée d’Otis (Edouard Baer ) à l’égard de ses visiteurs , Astérix et Obélix, médusés par tant d’éloquence et de savoir-faire (*) .
A ses côtés Numérobis , soit Jamel Debbouze tout aussi grand, fait celui qui a bien lu le scénario. Il ne bronche que pour acquiescer.
C’est faussement naïf, réellement bidon, apparemment pas sérieux pour un sou, même quand à plusieurs reprises il est question des conditions de travail et des revendications ouvrières ( Isabelle Nanty en tête). On parle ici de bons esclaves d’autrefois confrontés à une puissance impériale …
Et surtout au désir d’une reine, Monica Bellucci en personne. Alors, tout le monde se prosterne.
(*) Si vous êtes sages, et attendez le générique jusqu’au bout , vous en saurez peut-être d’avantage…
Bonus : Scènes coupées
- Mais aussi : « Astérix et Obélix : Au service de sa Majesté » de Laurent Tirard- « Astérix, le domaine des Dieux » de Louis Clichy .
Le film
Je n’ai pas forcément retrouvé la tonicité d’autrefois ( gags et références attendus ) mais au bout du compte l’adaptation de l’œuvre de Goscinny-Uderzo par Chabat demeure encore, vingt ans plus tard, dans le coup. Pour une histoire joliment racontée , entre naïveté et faux sérieux. Un film d’aventure sur les déboires d’un puissant empereur face à une reine qu’il aime, mais qui ne se laisse pas conter fleurette aussi facilement. Les bons mots bousculent les saillies amusantes, et les comédiens , tous de bonne tenue ( Gérard Depardieu, Christian Clavier, Jamel Debbouze, Monica Bellucci, Edouard Baer … ) s’amusent comme des petits fous. Ça reste sympathique.