Synopsis: Walter Neff, un employé d'une compagnie d'assurances, tombe amoureux de sa cliente et échafaude avec elle un plan pour supprimer le mari encombrant et ainsi partager avec elle l'assurance-vie de ce dernier.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Le crime ne paie pas. En 1944, Billy Wilder nous le rappelle, et la sentence est immédiate. Dans un noir et blanc complice, une lumière qui transcende le genre, la nouvelle de James McCain est adaptée au plus près des frissons : au début, on connaît déjà la fin.
L’une des astuces d’un scénario écrit avec tendresse nous dévoile l’assassin confessant son crime à un dictaphone.
Une histoire aussi vieille que l’assurance-vie avec laquelle il ne faut pas s’amuser. Surtout quand la vie d’un homme est en jeu. Avec Fred MacMurray et Barbara Stanwyck, femme fatale comme on n’en fait plus, Wilder tisse une toile diabolique. On s’y laisse prendre avec un plaisir suspect. Dans la seconde version signée pour la télévision, il est plutôt absent.
Elle n’est pas proposée cette fois en bonus* (contrairement à une édition précédente) et c’est bien dommage. Les suppléments prolongent néanmoins le bonheur.
LES SUPPLEMENTS
- Les ombres du suspense (38 mn). Un documentaire inédit sur le film où se croisent au gré d’entretiens, des spécialistes du genre, Eddie Muller, Alain Silver et l’écrivain James Ellroy (Le Dahlia noir). Après Pearl Harbor, nous expliquent-ils, les Américains ont perdu beaucoup de leurs illusions, « et ça se reflète désormais dans le cinéma. Ils veulent voir sur l’écran comment les gens se comportent dans la vraie vie. C’est exactement à quoi répond le film noir (…) dont le contenu est directement lié à des romans américains des années 30 ».
On nous parle alors du héros type, « des gens ordinaires prêts à tout pour obtenir ce qu’ils veulent », que l’on retrouve dans le personnage imaginé par J.M.Cain. « Il avait assisté au procès d’une femme qui avait tué son mari après avoir contracté une assurance… » .
Ce sera « Le facteur sonne toujours deux fois », le type de roman que personne n’avait encore osé publier, « percutant, direct » à tel point que le cinéma se refuse à l’adapter. « Assurance sur la mort », publié ensuite en feuilletons c’est toute une légende qui naît alors autour du livre et de son adaptation. Hollywood n’en veut pas, mais Wilder et Chandler, dont la cohabitation fut douloureuse réussiront à imposer leur patte.
- La Dernière Cigarette (35 mn). Exclusif à l’édition DVD française. Une enquête sur les motivations artistiques de Billy Wilder et sur la conduite d’un personnage devenu l’un des criminels les plus emblématiques du genre. C’est un décryptage aussi intéressant sur le fond qu’amusant sur la forme.
Il insiste beaucoup sur la fin du film que Wilder avait écrite d’une certaine façon (mise à mort en directe du coupable) avant de l’oublier pour laisser le sort du héros en suspens. Cain reconnaîtra sans problème que le choix du cinéaste était excellent et la fin supérieure à la sienne.
On s’interroge sur l’absence du scénariste attitré de Wilder (« il n’aurait pas aimé le livre de Cain ») avant de disséquer à la loupe le profil des personnages principaux. Bien passionnant, ça aussi.
(*) Il s’agit ici d’une version restaurée, HD.
Review Overview
Le film
Les bonus
Si le film a pris bien des rides, ce sont celles d’un maître de la pellicule qui maîtrisait à la fois le son et la lumière pour créer des ambiances à nulle autre pareille. Ici il s’agit du noir d’un récit policier haletant que l’assassin raconte lui-même en confiant les clés de son parcours.
Un scénario écrit à la virgule près par M. Chandler sur le bouquin de J.M.Cain joue donc énormément du flash-back, un procédé utilisé aujourd’hui n’importe comment. Il faut alors reprendre des cours avec Billy pour peser le poids de cette technique, sa valeur narrative et le suspense qui en découle.
Barbara Stanwyck, en femme fatale, cela ne parlera peut-être pas à grand monde, alors justement il faut la voir se jeter dans les bras de Fred Mac Murray lui aussi impitoyable en bourreau des cœurs. Après c’est Wilder qui filme, et c’est encore une belle histoire qui commence.
Avis bonus
Contrairement à la version dvd de 2009, nous n’avons pas ici le film TV réalisé en parallèle à l’époque. Néanmoins les deux documentaires maintenus sont d’une grande importance pour la compréhension du film et de son époque.
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