Synopsis: A 45 ans, Arnaud voudrait réaliser - enfin - son deuxième film. Il voudrait aussi avoir un enfant avec Chloé, la femme de sa vie. Mais tout semble bloqué. Alors, il se sépare de Chloé et reprend son travail de professeur au cours Florent. Là, il rencontre Gabrielle...
La fiche du film
Le film
En imaginant son second film, il en fait un film. L’idée, fragile, devient une vérité première sur l’art de la vie et celui du cinéma. A chaque séquence quasiment (hors mis la fête chez l’étudiante, inutile, narcissique, longuette) c’est un traquenard évité. Un cliché retourné pour en faire un argument scénique.
L’air de rien, Viard nous assène son petit couplet du mec qui voudrait bien, mais qui ne peut pas. C’est pourquoi, le film qu’il propose à son copain producteur évoque un homme de la quarantaine en mal d’érection.
Pas vendeur, pas drôle lui rétorque-t-on, comme Arnaud Viard l’a souvent entendu dire. Sauf que son copain est bien désolé qu’il ne puisse plus bander. Mais non, c’est un scénario, une fiction, c’est pas la vie.
Voilà tout l’enjeu et le sel de ce petit film qui pourrait devenir grand. Il mêle la vraie vie d’un acteur-réalisateur abonné aux séries françaises à succès, mais dont la notoriété s’arrête là. Le comédien rêve de réaliser un long-métrage, digne de ce nom. A ce titre je vous recommande la scène chez le psy et l’analyse qu’il fait de la manière dont son client défèque.
Arnaud Viard égratigne gentiment ses proches, ses collègues, leur ego, le théâtre subventionné ou tout ce qui l’entoure et qui peut l’agacer. A commencer par sa propre impuissance et celle de sa compagne à ne pouvoir accoucher d’une œuvre digne de ce nom.
La parabole est toujours à portée de voix ; elle porte loin, entre fantasmes et vérité que le Cours Florent où il enseigne renvoie de manière sidérante. A mon avis, ce sont les meilleures scènes de cette psychanalyse dévoyée qui ne peut s’extraire de quelques variantes nombrilistes tout aussi bien venues.
Arnaud y fait la connaissance d’une apprentie comédienne qui l’est peut-être tout autant dans son quotidien artistique. Louise Coldefy se révèle pleinement dans cette candidate à la relève qui veut être connue et reconnue.
Les autres personnages sont plus secondaires mais tout aussi importants pour la vitalité de l’histoire, comme l’illustre si bien Irène Jacob en compagne éperdue. Je note aussi pour une fois l’importance de la bande-son, tout à fait appropriée aux situations et aux élans de cœur. La musique originale est signée Mathieu Boogaerts et le titre de Barbara « Quel joli temps-septembre » devient une évidence, à la mort de la maman du réalisateur.
« On voit se rassembler, au loin les hirondelles. Mais il faut se quitter. Pourtant, l’on s’aimait bien. » Vraiment un film surprenant !
Review Overview
Le film
Comme une parenthèse entre deux films plus consistants (c’est vraiment tout le bien que je lui souhaite) Arnaud Viard réussit un film presque parfait dans son projet et sa mise en œuvre. En imaginant sa seconde réalisation, il en fait un film. L’idée, un brin tiédasse, devient au fil des événements, une vérité première sur l’art de la vie et celui du cinéma. A chaque séquence c’est un traquenard évité. Un cliché retourné pour en faire un argument scénique. Il joue très bien le rôle principal aux côtés d’une révélation Louise Coldefy et d’Irène Jacob, toujours aussi présente, même dans les seconds rôles.
Un commentaire
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