Synopsis: Installé à New-York, Axel Blackmar est rappelé en Arizona pour le mariage de son oncle Léo. Il y rencontre Elaine, veuve à l'équilibre mental précaire que soutient sa belle-fille Grace. Axel va se trouver pris entre les désirs contradictoires de chacun, désirs euxmêmes conditionnés par des rêves qui finiront par se croiser dangereusement.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
- Nouvelle sortie : 10 Juillet 2024
2005-Emir Kusturica dresse le bilan du rêve américain : « Arizona Dream », ou les illusions perdues. Ce film réalisé aux Etats-Unis, n’est pas un film américain. « Merci du compliment » me répond le cinéaste. Trois années de rêves made in U.S.A., il tire un trait.
« Dans mon enfance yougoslave, l’Amérique c’était une métaphore merveilleuse. Aujourd’hui l’image s’est brisée, je ne rêve plus de ce pays-là. C’est une machinerie énorme qui engloutit les gens. »
Kusturica a perdu ses illusions dans un coin de l’Arizona, là où Jerry Lewis entasse des Cadillacs, les unes sur les autres. Objectif : décrocher la lune ! Tout près, Faye Dunaway, plus fêlée encore que le garagiste du coin, rêve aussi de s’envoler sur des engins improbables.
Et puis, il y a Axel, alias, Johnny Depp. Dans la baie d’Hudson, le jeune homme compte les poissons pour le département « Pêche et Chasse » de New York. Il ne désire rien d’autre, sinon partir vers le Grand Nord, à la recherche de son poisson fétiche : le flétan.
Mais le jour où l’oncle Léo lui confie la concession automobile, le jour où la belle Anna s’entiche d’une Cadillac, ce jour-là, Axel brise son rêve le plus fou : ne jamais grandir comme un adulte !
Kusturica qui s’identifie aux héros de ce conte philosophique, le fait avec beaucoup d’insistance.
Si bien qu’après une ouverture onirique grandiose, et une mise en scène, toute aussi remarquable des acteurs de cette tragi-comédie, le cinéaste ne tient pas la distance. (2 h 20). Les redites sont nombreuses, les métaphores à rallonge. Comme ce flétan qui revient sans cesse voleter, à travers plusieurs séquences.
La réalisation, assez distante, presque ironique, et l’hommage rendu au cinéma américain des années 70-80 (Hitchock, Coppola, Scorsese, et Spielberg), évitent le film à thèse. Mais, on frôle trop l’exercice de style baroque, pour adhérer pleinement à cette vision des U.S.A. que Lewis et Denaway s’approprient par ailleurs de fort belle manière.
Le choix, bien sûr n’est pas innocent. « Le premier a emballé mon enfance et vous n’imaginez pas la joie que j’ai eu quand je l’ai vu devant ma caméra. » La rencontre avec Faye Dunaway fut plus hard. Star parmi les stars, « elle ne vivait que pour elle-même. Mais après les choses se sont arrangées, elle a rejoint le groupe. »
Une fort belle équipe : Johnny Depp, innocent chapardeur d’étoiles, Lili Talyor, suicidaire et complètement déglinguée, (elle aussi), Vincent Gallo qui souhaiterait ressembler à De Niro et Paulina Porizkova la jeune femme de M. Lewis.
Et puis, il y a Iggy Pop, co-auteurs avec Goran Bregovic d’une superbe bande-son. Le thème musical « In the death car » file bon train.
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