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« Ardor » de Pablo Fendrik . Critique DVD

Synopsis: Forêt tropicale de Misiones en Argentine. Kaï, un jeune homme solitaire, assiste à l’attaque sauvage d’une ferme de tabac par des mercenaires qui kidnappent la belle Vania dont le père est assassiné sous ses yeux. KaÏ se transforme alors en justicier et les traque un par un dans la jungle.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Ardor"
De : Pablo Fendrik
Avec : Gael García Bernal, Alice Braga, Claudio Tolcachir, Jorge Sesán, Iván Steinhardt
Sortie le : 16 juin 2015
Distribution : BAC Films
Durée : 101 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

De tous les westerns « transgenres », c’est peut-être  le plus abyssal. Au cœur de la forêt argentine, des bandits à la solde de multinationales éliminent tous les propriétaires gênants. Mais contrairement au style du grand Ouest américain, Pablo Fendrik opte pour une vision minimaliste des rapports de force et des tensions qui en surgissent.

Peu de dialogues, elliptiques, et des silences pesants sur des regards tout aussi énigmatiques. Le sinistre de la situation s’en trouve renforcé dans un décorum inhospitalier qui tend tous les ressorts du drame pressenti. Des hommes se fraient un chemin à travers les lianes et la nature hostile, d’autres attendent leur venue.

Entre les deux, une sorte de justicier solitaire, l’homme sauvage de cette jungle mésopotamienne, imprégné de son esprit, de sa puissance maléfique quand elle se met au service de la liberté et de la justice. Gaël García Bernal ne rigole pas souvent, mais son efficacité est exemplaire.

Sa quête rédemptrice est  tout aussi énigmatique ; l’homme est plutôt secret, étrange depuis que sa famille a elle aussi disparu sous le coup de boutoir de ses mercenaires guidés par un chef d’une trempe tout aussi insondable.

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Claudio Tolcachir est impressionnant dans cette méchante défroque qui n’en fait guère pour faire le mal. Il dirige et conduit sa meute avec circonspection, sans bruit ni paroles superflues.

Le film n’est pas contemplatif, contrairement à la mise en scène qui affiche ses partis pris avec insistance. Le refus de l’action pour l’action, par exemple, ou la préparation défensive à l’attaque des bandits. Tout un processus scénique et psychologique s’harmonise au cœur d’un récit sans éclat ; il n’y a pas de brio dans les intentions, mais simplement ce besoin de survivre  qui engendre la lente pulsion du film. L’attaque est toute aussi imprévisible, chorégraphiée avec maestria dans la brume d’une fumée traitresse. Et pour la première fois la posture des codes du western est revendiquée dans un face à face totalement assumé.

L’affrontement classique entre le bien et le mal, le bon et le méchant, duel malicieusement filmé, dans l’âpreté de l’aventure et la quête de vengeance éternelle. Même la musique, sans en faire des tonnes, a maintenant des airs de grands déserts abandonnés où chevauche le pauvre cow-boy solitaire.

« Je ne serais jamais très loin » dit-il à la fille inquiète de la prochaine attaque. Maria ( Alice Braga)  ignore qu’elle parle à un fantôme.

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  • Making of (15.30 mn). «  A l’origine, ce sont des questions sur le thème de la  vengeance que nous avons évoquées » dit le réalisateur qui deux ans et demi avant le tournage restait bloqué sur son projet.  « L’écriture n’avançait plus alors je suis retourné dans la jungle, et là je me suis retrouvé face à d’autres personnages et d’autres histoires ».

Des personnages dont on parle beaucoup dans ce documentaire, et c’est plutôt bien fait, sans langue de bois. De bonnes analyses malgré  les inévitables compliments et renvois d’ascenseurs.

Des scènes de tournage, et mise en place de travelling agrémentent l’ensemble plutôt éclairant sur un film qui parfois manque de lumière …

De tous les westerns « transgenres », c’est peut-être  le plus abyssal. Au cœur de la forêt argentine, des bandits à la solde de multinationales éliminent tous les propriétaires gênants. Mais contrairement au style du grand Ouest américain, Pablo Fendrik opte pour une vision minimaliste des rapports de force et des tensions qui en surgissent. Peu de dialogues, elliptiques, et des silences pesants sur des regards tout aussi énigmatiques. Le sinistre de la situation s’en trouve renforcé dans un décorum inhospitalier qui tend tous les ressorts du drame pressenti. Des hommes se fraient un chemin à travers les lianes et la nature hostile, d’autres…

Review Overview

Le film
Le bonus

De tous les westerns « transgenres », c’est le plus abyssal au cœur de la forêt argentine, là où des bandits à la solde de multinationales éliminent toutes les propriétaires gênants. Mais contrairement au style du grand Ouest américain, Pablo Fendrik opte pour une vision minimaliste des rapports de force et des tensions qui en surgissent. Pourtant il est bien question de venger la mort d’un propriétaire que des bandits ont sauvagement tué. Un homme solitaire va s’en charger. Le film n’est pas contemplatif, contrairement à la mise en scène qui affiche ses partis pris avec insistance. Le refus de l’action pour l’action, par exemple, mais quand le vengeur solitaire s’y donne, pas de détail c’est dans le gras de la chair que s’exprime la violence. Et le final opte à visage découvert pour les codes du western du grand Ouest. Posture des visages et face à face entre le bon et le méchant, le premier qui dégainera…

Avis bonus Un making of pas vraiment making of , mais avec des commentaires et quand même quelques scènes de tournage..

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