Synopsis: Bologne, 2002. Le refus de la loi travail explose dans les universités. L’assassinat d’un juge ouvre de vieilles blessures politiques. Marco, ex-militant d'extrême gauche, condamné pour meurtre et réfugié en France depuis 20 ans grâce à la Doctrine Mitterrand, est soupçonné d’avoir commandité l'attentat. Le gouvernement italien demande son extradition. Obligé de prendre la fuite avec Viola, sa fille de 16 ans, sa vie bascule à tout jamais, ainsi que celle de sa famille en Italie…
La fiche du film
Le film
Le cinéma italien questionne souvent son passé récent, son histoire douloureuse. Dont ces années soixante-dix, au cours desquelles des groupes d’extrême droite et de gauche allumaient des incendies mortels.
Marco a été un éminent militant de la cause révolutionnaire. Soupçonné de plusieurs attentats, sa condamnation pour meurtre l’a contraint à rejoindre la France. Un engagement de François Mitterrand assurait alors à tous les réfugiés politiques transalpins la bienveillance, dans la mesure où ils ne menaient aucune action sur le sol français.
Pendant vingt ans Marco n’aura pas à regretter son exil. Mais l’assassinat d’un juge en Italie le remet à la une de l’actualité. Il est soupçonné d’en être le commanditaire. De retour à la clandestinité, l’homme entraîne dans sa fuite sa fille de 16 ans qui n’entend pas forcément suivre une destinée totalement étrangère.
En Italie, sa famille revit elle aussi ces heures douloureuses. Elle baisse la tête devant la vox populi qui réclame vengeance. Les menaces pleuvent, l’avenir professionnel de Riccardo s’assombrit. Bien qu’il n’ait jamais connu son beau-frère gauchiste, ce juge appelé aux plus hautes fonctions est maintenant l’objet de sous-entendus préjudiciables à sa fonction.
Une situation collatérale à des événements qui n’en finissent pas de polluer l’atmosphère. La réalisatrice Annarita Zambrano l’appréhende avec précaution. Si les faits sont avérés et bruts de décoffrage, elle demeure dans une sorte d’expectative, d’attente, d’interrogation sur cette Histoire qui n’en finit pas de compter ses morts.
Marco est porté par une fuite perpétuelle qui l’inscrit dans la défaite et l’échec d’un avenir contesté par sa famille et en tout premier lieu sa fille (Charlotte Cétaire). Plus que l’Histoire, elle interroge son passé, son histoire et donc celle d’un pays qu’elle n’a jamais visité .
Ils paient les fautes du passé que nous rappelle très habilement la journaliste française interprétée par Marilyne Canto. Le ton général des interprètes est d’ailleurs à relever pour leur adhésion à ce climat délétère. En tête Giuseppe Battiston et Barbora Bobulova, le frère et la sœur qui au-delà des Alpes entretiennent une relation à la fois symbolique et platonique. Une histoire qui ne s’écrira jamais car le cinéma de Zambrano vient de lui donner toute sa raison d’être.
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Sur ces années de braise , et … de cendre :
« Nos meilleures années » de Marco Tullio
« Piazza Fontana » de Marco Tullio Giordana
« L’ange du mal » de Michele Placido.
« La prima linea » de Renato De Maria
« Il divo » de Paolo Sorrentino
Le film
Après 20 ans d’exil en France, un ancien terroriste italien est soupçonné d’un meurtre qui vient de se produire. Il doit à nouveau retrouver la clandestinité et s’apprête à quitter l’hexagone. Mais depuis 20 ans les choses ont bien changé. Sa fille n’entend pas le suivre dans son évasion alors que la famille restée au pays a bien évolué. Elle ne souhaite pas forcément subir à nouveau les conséquences d’un acte qu’elle réprouve… Annarita Zambrano véhicule avec précaution ces reliquats d’une Histoire douloureuse et criminelle qui n’en finit pas de ternir l’image d’un pays ici totalement représenté par la famille du héros qui va tenter de résister à ce retour de l’Histoire. Les faits sont avérés et bruts de décoffrage, mais la réalisatrice demeure dans une sorte d’expectative, d’attente, d’interrogation. Une prudence habilement conduite par l’ensemble des interprètes.
Film intéressant qui témoigne du poids de cette guerre que certains voudraient voir reconnue « civile » remettant ainsi en cause le terme « terroriste » .L’Italie pourrait peut être ainsi lire différemment son histoire et se définir un avenir.
Film intéressant aussi pour signifier la toute puissance du pouvoir masculin en Italie. Le personnage de Marco est écrasant de certitude face au monde et face à sa fille.
A la fin, les femmes se parlent et se retrouvent, doit-on y voir un message d’espoir?