Synopsis: Talent unique au sein de sa génération, Amy Winehouse a capté l’attention du monde entier. Artiste jazz, elle se servait de ses dons pour l’écriture et l’interprétation afin d’analyser ses failles. L’attention permanente des médias et une vie personnelle compliquée associées à un succès planétaire et un mode de vie instable ont fait de la vie d’Amy Winehouse un château de cartes à l’équilibre précaire. Ce talent si salvateur pour elle a fini par être la cause même de sa chute.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
- Oscar 2016 du Meilleur Documentaire.
- Meilleur dvd Décembre 2015 ( 5ème )
- Egalement » Amy Winehouse -Back to black »
Elle a filé telle une météorite. A peine entendue, qu’elle déchantait dans les coulisses d’un succès qui ne lui ressemblait pas. Amy Winehouse l’affirme au sommet de sa gloire, elle qui déjà enfant prenait la lumière et l’objectif avec une folle envie d’en découdre. Je suis toujours surpris par ses vidéos de gamins qui foisonnent dans les archives des vedettes.
Des documents précieux pour d’éventuelles projections à venir sur des vies, des carrières, des histoires que l’image rattrape un peu à l’emporte-pièce, quand le regard (de l’) objectif devient un faire-valoir.
Il cautionne une vision bien fragmentaire et surtout très people d’une personnalité qui se prêtait semble-t-il assez facilement à l’exercice.Mais la remettre ainsi en perspective me paraît dérisoire, si vite, si tôt, le cadavre à peine refroidi.
Voir alors cet autre exercice du genre, beaucoup plus réussi autour de Janis Joplin. Elle se révèle pleinement comme une artiste, une chanteuse de blues et de rock’n roll, alors que l’étiquette jazz d’ Amy Winehouse est à peine posée sur quelques séquences musicales. Ses rapports avec le monde extérieur, ses contacts dans celui de la musique, on n’en saura rien.
Ce qui intéresse Asif Kapadia, c’est le parcours atypique d’une londonienne qui très vite a révélé un talent pour la musique, le jazz, avec une voix hors du commun. Sa progression sera fulgurante mais la jeune fille freine un peu la cadence, dépassée dit-elle par un environnement auquel elle n’est pas préparée.
Kapadia la suit au pas, « déjà grande gueule, et cassante », mais un rapport « très pro avec la musique, toute jeune, elle était vraie ».
A défaut de fil rouge , la structure narrative adopte le ton des images, inédites ou pas ( tout le monde filme et photographie aujourd’hui ), dans un rapport assez linéaire à la vie de l’artiste. Ca se répète parfois, et si le fameux Blake, son amour de toujours, prend une part importante à la distribution, le père arrive toujours en contre point pour assurer la bonne tenue d’une famille respectable.
Il lui faudra bien du courage et plusieurs gardes du corps pour assurer un rôle que l’intéressée n’entend pas tenir. Après l’alcool, c’est le crack qu’elle mixe à d’autres substances pas vraiment recommandées. Le voyeurisme de ce documentaire accentue ses différentes addictions, une séance d’enregistrement au whisky coca demeurant à mes yeux hallucinante.
Et si tout le monde se rejette la responsabilité de l’état d’Amy Winehouse qui ira se dégradant au fil des mois, un conseiller en désintoxication point du doigt l’origine du mal. Blake, le mari désormais de la dame. « Il prenait tout en main, elle était vulnérable, mais elle me semblait plus motivée pour le sevrage que lui. On avait à faire à un cas typique d’un individu se complaisant dans sa toxicomanie, sabotant la guérison de l’autre, par peur de perdre son approvisionnement ».
J’y ajouterais mon petit couplet personnel au sujet de la meute médiatique qui ne cessait de la poursuivre. Pour d’abord l’encenser, avant de s’en moquer publiquement dans des émissions TV. La traque des paparazzis finira d’achever un épisode désastreux, au milieu d’un halo de lumière qui la voit recevoir ses six Award en présence de son idole de toujours Tony Bennett. L’octogénaire la rejoint quelques temps plus tard pour un enregistrement en duo, au cours duquel elle redevient la petite fille qui aimait le jazz et ses grandes voix. La sienne est partie bien vite…
LES SUPPLEMENTS
- La présentation du film (1.30 mn) . Classique…
- Scènes coupées (32 mn)
Le documentaire est déjà bien long. Une demi-heure supplémentaire aurait pu décourager le moins fan de l’artiste. Dans ces séquences on y voit la naissance de son amitié avec Juliette, plutôt intéressante, une autre saynète sympa autour de « I heard love is blind », ou bien encore Nick Shymansky son pote de toujours qui ne la quitte quasiment jamais d’une semelle.
Il doit être l’auteur de pas mal des photos ou vidéos inédites filmées dans l’intimité de l’artiste (coulisses, maison…).Ainsi, dans sa loge où elle se fait coiffer, Amy quitte brusquement son siège pour aller faire entrer des copains qui n’ont pas de pass.
Enfin l’enregistrement studio de « Valérie », dans les deux versions (lente et rapide), il aurait fallu garder ça, mais quand je vous dis que le côté musical ne prime pas…
- Version acoustique (13 mn): « Rehab », « Love is a losing game », « You know i’m no good »
Des titres en studio, seule avec sa guitare. Il est dommage que ce soit filmé assez grossièrement (au plus près de la narine, à la longue ça devient insupportable …) ou du manche de guitare sur lequel l’opérateur passe beaucoup de temps sans apporter de réelles infos (sur les accords par exemple). Je vous passe les coups de zoom, brutaux…
La solution, une fois les premières images passées, passez à autre chose tout en laissant le son.
Le film
Les bonus
Autour de plusieurs certitudes comme l’addiction de l’artiste à l’alcool et à d'autres drogues, son talent indéniable n’aura pas suffi à la protéger d’un monde auquel elle ne s’était pas vraiment préparée. Elle le dit à plusieurs reprises, mais ne fait pas grand-chose pour s’y confronter, si ce n’est le refuge qu’elle s’accorde dans les bras d’un homme qui sera peut-être son pire ennemi.
C’est ce que je retiens d’un documentaire au voyeurisme affirmé à mesure que la chute d’Amy Winehouse se confirme dans les médias, meute indécente lâchée à ses trousses. Paradoxalement, le côté musical demeure bien en retrait, malgré deux albums produits sur les grands sommets de la chanson jazz.
La réalisation, un peu à l’emporte-pièce, cautionne une vision bien fragmentaire et surtout très people d’une personnalité qui se prêtait semble-t-il assez facilement à l’exercice.
Mais la remettre ainsi en perspective me paraît dérisoire, si vite, si tôt, le cadavre à peine refroidi. On verra bientôt, au début de l’année prochaine un autre exercice du genre, beaucoup plus réussi autour de Janis Joplin.
Avis bonus
Des scènes coupées, des titres acoustiques, malheureusement filmés n'importe comment ...
3 Commentaires
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