Accueil » A la une » « Africa mia » de Richard Manier et Edouard Salier. Critique dvd

« Africa mia » de Richard Manier et Edouard Salier. Critique dvd

  • Sortie : 16 décembre 2020
  • Acteur : Boncana Maiga, 
  • Durée : 78 minutes
  • Studio  : New Story

L’ histoire : Guerre froide, 1964. Dix musiciens maliens débarquent dans la Havane de Castro pour y étudier la musique. En brassant les sonorités ils deviennent le premier groupe afro-cubain de l’histoire : les Maravillas de Mali. Cinquante ans plus tard, entre Bamako et la Havane, Richard Minier part à la recherche de Boncana Maïga, son chef d’orchestre. Le projet : reformer ce groupe de légende !

  • Film et Bonus

Boncana Maïga ? Maravillas de Mali ? Inconnus au bataillon !

Pourtant pendant plusieurs décennies, le maestro malien apparait comme une star de la musique africaine.

Mieux, le groupe qu’il accompagne pendant dix ans , Maravillas de Mali est à lui seul l’emblème historique de la musique afro-cubaine forgée sur le terrain castriste. Une formation de dix maliens invités à étudier la musique au conservatoire de la Havane.

Nous sommes dans les années soixante .Les relations politiques du Líder máximo demeurent confuses. Modibo Keita, le père de l’indépendance malienne comprend que la musique  peut soutenir sa tâche de désenclavement idéologique vis-à-vis de la France.

Bamako- La Havane, la passerelle est jetée.

C’est cette histoire que raconte le producteur Richard Minier à l’origine d’une idée folle, reconstituer le groupe mythique des Merveilles de Mali.

Un itinéraire de dix-huit années en quête d’archives, de souvenirs et des musiciens.

Leurs témoignages apparaissent dans des vidéos parfois chaotiques, avec un son inégal, mais la valeur du document relate un gros chapitre de l’Histoire du Monde.

Le Che en personne leur sert d’interprète. Lors du septième anniversaire de l’indépendance du Mali, ils sont invités d’honneur et jouent leur musique nouvelle créée à des milliers de kilomètres de là .

« On savait que l’on n’allait pas apprendre la musique cubaine, mais la musique en général »

Un type d’orchestre, du jamais vu en Afrique, voilà ce qu’il fallait imaginer. Ce qu’ils ont fait après des mois et des mois d’apprentissage de la langue, de la musique, et des instruments. Et aux premières notes assumées, « les gens dansaient sur une musique qui n’était pas la leur ».

Mais les affaires du Monde les rattrapent en 1968 lors du coup d’Etat de Moussa Traoré, défavorable à l’expérience cubaine. Ils reviennent au pays, on les traite de communistes, on ne les aide quasiment plus.

Après discussions et tergiversations l’orchestre décide de rester au pays. Boncana Maïga part en Côte d’Ivoire . C’est la fin de l’aventure pour Maravillas de Mali et le début d’une carrière solo couronnée de succès pour celui qui deviendra un maestro.

Alpha Blondy, Manu Dibango sont souvent à ses côtés et l’homme-orchestre peine à revenir en arrière. Les appels du pied du producteur français vont pourtant porter leur fruit . Un beau jour il prend l’avion du retour à Cuba.

A La Havane une jeune femme se met à fréquenter le  pianiste B.Traoré . Elle l’épousera, quittera son pays où elle n’est jamais retournée. Elle vit aujourd’hui à Bamako et témoigne elle aussi dans ce documentaire…

 

L’image est cette fois excellente, l’émotion de tous les instants . Boncana Maïga a réécrit toutes les partitions, retrouve ses amis d’autrefois à l’Ambassade du Mali à Cuba, et les musiciens de l’époque. 45 ans qu’ils ne s’étaient pas vus .

Cerise sur le gâteau, le fameux tube qui aujourd’hui ferait encore fureur : «  Rendez-vous ce soir chez Fatimata ». Chaloupé à souhait pour ce nouvel enregistrement qui nous fait regretter le manque de refrains, et de chansons, dans ce documentaire musical.

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec Richard Minier ( 9.44 mn ). Il a aujourd’hui réalisé son rêve …

18 ans d’enquêtes, de quête «  en sachant qu’entre 2004 et 2010 il  ne s’est rien passé (… )  Mon ambition était de ramener Bocana à Cuba, mais il freinait en disant pourquoi ça arrive maintenant alors que tous les autres sont morts. Il  a une grande carrière derrière lui mais en 2015 j’ai senti qu’on pouvait boucler le projet ».

« Et lui que je trouvais alors fatigué, en six mois il a tout repris, réécrit les partitions, et fallait le voir diriger dans le studio ».

Ses démarches auprès d’Universal, qu’il faut convaincre de produire une formation inconnue avec un seul tube dans sa besace.

Hormis le Congo c’est au Mali qu’il y a la plus grande richesse musicale, estime Salif Keita plusieurs fois interviewé dans le documentaire.

  • Enregistrement «  Rendez-vous chez Fatima » avec Mory Kanté ( 1.25 mn )
  • Clips vidéo : « Rendez-vous chez Fatima » – « Balomina Mwenga »- « Africa mia » et « Boogaloo sera Mali ».
Sortie : 16 décembre 2020 Acteur : Boncana Maiga,  Durée : 78 minutes Studio  : New Story L’ histoire : Guerre froide, 1964. Dix musiciens maliens débarquent dans la Havane de Castro pour y étudier la musique. En brassant les sonorités ils deviennent le premier groupe afro-cubain de l'histoire : les Maravillas de Mali. Cinquante ans plus tard, entre Bamako et la Havane, Richard Minier part à la recherche de Boncana Maïga, son chef d'orchestre. Le projet : reformer ce groupe de légende ! Film et Bonus :  Boncana Maïga ? Maravillas de Mali ? Inconnus au bataillon ! Pourtant pendant plusieurs décennies, le maestro malien…
Le documentaire
Les bonus

C’est une recherche sur près de vingt-ans à laquelle nous convie le producteur-réalisateur quand il s’imagine pouvoir reformer un groupe totalement inconnu en Europe mais célèbre au Mali et à Cuba,  Maravillas de Mali. Si au début de sa quête la technique ne l’accompagne pas favorablement il en va de même pour les musiciens dispersés ou à l’image de leur leader, parti sous d’autres cieux . Et au fil du temps, ils disparaissent peu à peu, ne laissant que Boucana Maïga, leur chef seul avec ce projet qui ne l’intéresse pas trop, ayant fait par ailleurs une carrière solo plus qu’honorable. Mais au bout du compte, et là sur de belles images et un son adéquat ( réalisation malgré tout approximative ), le retour à Cuba aura bien lieu, là où dix-huit ans plus tôt dix musiciens maliens étaient partis pour étudier la musique.

AVIS BONUS Un entretien avec le réalisateur, une séance courte de l’enregistrement et cinq clips des titres de l’album

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini. Critique Cinéma

A nouveau les grands classiques italiens sur grand écran, on ne s'en lasse pas

Laisser un commentaire