- Format : Cinémascope, Noir et blanc, Couleur
- Durée : 2 heures et 52 minutes
- Dvd : 21 mai 2024
- 27 octobre 1993
- Acteurs : Leslie Cheung, Zhang Fengyi, Gong Li, Lu Qi, Ying Da
- Sous-titres : Français
- Langue : Mandarin, Français
- Studio : Carlotta Films
Palme d’or à Cannes 1993 ( ex-æquo avec La Leçon de piano de Jane Campion )
Nouvelle restauration . 4 K
L’histoire : Après avoir suivi le dur enseignement de l’Opéra de Pékin, deux amis d’enfance voient leur destin inextricablement lié à la fameuse pièce « Adieu ma concubine » et aux bouleversements historiques de la Chine des années 60.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Cette somme cinématographique relate l’Histoire de la Chine au XXème siècle, mais aussi l’histoire de l’art, à travers sa musique traditionnelle et son opéra, qui ne l’est pas moins.
Il faut balayer devant sa porte afin de recevoir cette culture, à priori hermétique aux occidentaux que nous sommes, avant qu’elle ne s’impose comme une composante indispensable à la connaissance de ce pays.
L’histoire est très simple : deux jeunes garçons, en apprentissage à l’Opéra de Pékin, qui n’est pas de la première tendresse, sont admis dans le cercle très fermé des artistes officiels. Nos deux jeunes héros voient alors leur destin inextricablement lié aux travaux de la fameuse institution. Dont la célèbre pièce « Adieu ma concubine ».
En mêlant inextricablement l’opéra et le cinéma , Chen Kaige réussit une performance scénique, qui le mène à s’interroger sur les raisons d’être de son art ; qui de la fiction ou de la réalité doit l’emporter, se demande-t-il, ne sachant pas forcément sur quel pied danser.
Ce dilemme sans cesse rappelé avec la confrontation des deux personnages, se heurte frontalement aux sursauts de l’Histoire.
L’invasion japonaise est l’un des grands chapitres de cette fresque magnifique . Les tergiversations des héros, maintenant rejoints par une épouse ,sont celles de tout un peuple confronté à son Histoire. L’arrivée de Mao Tsé Toung couronne ce vaste panoramique, cruel et romanesque, issue fatale d’une tragédie à jamais universelle.
Le jeu des acteurs est au summum. Leurs expressions, leurs codes peuvent nous paraître parfois bien étranges quand d’une scène d’opéra au quotidien pékinois, la passerelle est inexistante Un tour de passe-passe que l’on doit à Leslie Cheung, Goni li et Zhang Fengyi trio indissociable à la réussite d’un film, à la fois troublant, et fascinant.
LES SUPPLEMENTS
- Making Of (22mn). Beaucoup d’interventions des acteurs du film, au milieu de quelques scènes de répétition ou de tournage, et des séances de maquillage, élément moteur du scénario.
Chen Kaige, développe sa façon de travailler, l’adaptation du roman (un an d’écriture), et son regard sur la culture chinoise. Leslie Cheung nous apprend que les coups qu’il reçoit étaient réels « car ça passait mieux, on avait fait des prises en simulant, mais ça ne le faisait pas ».
Gong Li a eu aussi sa scène difficile quand il a fallu se jeter du balcon, « la plus mémorable et compliquée que j’ai dû faire », images à l’appui
- LA Cinquième Génération- Un entretien avec Hubert Niogret, historien du cinéma. (24 mn – HD)
« La cinquième génération a porté une révolution dans le cinéma chinois : pour la première fois, ils ont réussi à convaincre que le cinéaste était un artiste qui avait un pouvoir créateur, qu’il n’était pas seulement l’exécutant des ordres du gouvernement. »
Dans le cinéma chinois, on parle de génération, ceux de la cinquième ce sont les étudiants, envoyés à la campagne lors de la révolution culturelle avant de revenir à l’Académie du Cinéma. « Employé de l’Etat vous touchez un salaire mensuel même si vous ne tournez pas »
« Les gens de la cinquième revisitent l’histoire , ils ont traversé la révolution culturelle, ceux de la sixième sont les enfants de Tien an men , ils interrogent la vie sociale des chinois ».
Depuis 2014, le gouvernement a repris toute la culture sous sa responsabilité, ils produisent des films à gros budget, « dans la ligne du PC, avec des mensonges énormes ».
« D’où la détestation du parti de « Adieu ma concubine ». Vis-à-vis de Cannes que vont-ils faire ? 40 salles seulement dans toute la Chine ! Et plus personne au pays ne s’intéresse à Chen Kaige … » .
Il faut aussi entendre l’histoire tragique avec son père au moment de la révolution culturelle. Elle influencera par la suite son écriture.
Le Film
Les bonus
Un film difficile au premier abord, et qui pourtant nous parle de l’Histoire de la Chine, de ses soixante dernières années, en abordant tous les pans de son évolution, à travers un opéra mythique « Adieu ma concubine ». De l’art, du grand art, dans tous les sens du terme
AVIS BONUS