- Durée : 103 minutes
- Date de sortie : 18 avril 2023
- Acteurs : Michael Sacks, Ron Leibman, Eugene Roche, Sharon Gans, Valerie Perrine
- Sous-titres : : Français
- Studio : Carlotta Films
L’histoire : Vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Billy Pilgrim affirme avoir la faculté de voyager dans le temps et l’espace. Il revisite les différentes époques de sa vie passée et future : sa captivité en Allemagne et le terrible bombardement de Dresde, sa vie de famille bien rangée aux États-Unis, jusqu’à sa propre mort et son séjour sur une planète extraterrestre…
Prix du jury au Festival de Cannes 1972
Le titre fait référence à un baraquement d’un camp de prisonniers près de Dresde, pendant la seconde guerre mondiale. Au vu du récit, il est pertinent, mais nullement porteur d’une histoire surprenante, sublimée par un ton jamais semblable, une image toujours en porte à faux.
C’est l’option de la mise en scène . Elle bringuebale son héros du passé au présent, et lui offre même parfois des sauts de puces dans l’avenir qui ne parait pas si lointain à l’observateur averti.
Quand Billy atterrit dans cette calotte inter-galactique, c’est toute la société du spectacle qui en prend plein les dents, la télévision en particulier et bien avant la lettre, les shows préfabriqués pour des publics conditionnés.
A ce stade George Roy Hill arrive au terme de ses élucubrations cinématographiques dans lesquelles Billy Pilgrim a le beau rôle, bien que victime d’un phénomène para-psychique singulier. Il peut se perdre dans le temps, voyager sans contrôle, et en restituer la plus honnête des existences.
La seconde guerre mondiale l’occupe particulièrement, ce qui ne parait pas gêner son épouse, tellement amoureuse. Dans leur home confortable, le coup de canif du réalisateur est sans grand dommage sur la société américaine qui à la limite en prend autant dans sa configuration militaire.
Pour un ennemi presque débonnaire sous la coupe d’un capitaine à moitié déglingué et d’une armée de gamins plus prompts à conter fleurette. Les stéréotypes du genre volent en éclat et le genre ne tient pas en place : film de guerre, de SF, comédie policée ou franchement hilarante, satire sociale, Billy Pilgrim s’accommode de tout.
Disons que rien ne semble pouvoir le perturber . Une réception officielle par des soldats anglais en tenue de cérémonie dans un camp allemand, un clown US (Ron Leibman ) recruteur pour l’ennemi et surtout pour combattre le communisme (photo), ou bien ce harceleur malade dans sa tête qui lui promet une mort prochaine.
Revenu « sur terre » Billy devient opticien. Il voit le monde comme il l’entend. Ce qui peut paraître paradoxal, mais c’est bien le sens de la vie sur laquelle George Roy Hill nous demande de réfléchir. En sa compagnie, c’est un très grand plaisir !
LES SUPPLEMENTS
- L’évolution de Pilgrim : le tournage de « Abattoir 5 » (14 mn – hd) –Perry King revient sur ses premiers pas au cinéma avec le rôle de Robert Pilgrim, archétype du fils de bonne famille américain, et sur sa relation avec George Roy Hill sur le plateau, d’une grande simplicité. « J’avais pu voir à l’Université -Butch Cassidy and the Kid- avec pour en parler Redford, Newman et Hill. Je rêvais déjà cinéma et trois ans plus tard , j’auditionne pour Hill … »
« C’est un film probablement trop modéré et trop divertissant pour avoir la portée qu’on aurai aimé lui donner. Pas aussi puissant qu’aurait aimé Vonnegut, lui qui s’opposait à la violence militaire ».
- Décrocher le temps : « Abattoir 5 », le documentaire (15 mn – hd)-Assistant producteur, Robert Crawford, Jr. a également réalisé un documentaire sur les coulisses d’Abattoir 5, qui ne sera jamais achevé. On aperçoit quelques extraits.
Il raconte le tournage entre les États-Unis et la République Tchèque et l’implication de George Roy Hill sur ce film.. L’adaptation impossible du roman , le choix d’un jeune acteur pour Billy ( pas de star hollywoodienne, le studio prend peur ) , le tournage à Prague …
- « Le Pèlerin d’Oz » (16 mn) . Par Jean-Baptiste Thoret, historien du cinéma et réalisateur. Il semble pressé et parle très vite … Version sombre du Magicien d’Oz, « Abattoir 5 » célèbre, à travers le personnage de Billy le survivant, la puissance de l’imaginaire.
Des chefs-d’œuvre selon mon blog
Le Film
les bonus
Il a fait « L’arnaque », « La Kermesse des aigles », « Butch Cassidy and the Kid », évidemment, mais il a surtout fait « Abattoir 5 » totalement écarté des discours officiels quand ce film marque encore aujourd’hui l’empreinte d’un cinéma en évolution perpétuelle.
Une trame narrative non linéaire ne fait plus forcément rêver et pourtant la manière dont George Roy Hill empoigne le livre de Kurt Vonnegut « Slaughterhouse Five or the Children's Crusade » mérite déjà une attention particulière.
On se fait promener dans l’univers de la même manière que le héros, Il peut se perdre dans le temps, voyager sans contrôle, et en restituer la plus honnête des existences.
Depuis son home confortable auprès de sa femme qui ne le quitte pas des yeux, Billy revit ainsi la seconde guerre mondiale, sans replonger dans les poncifs des bons et des méchants.
Les stéréotypes du genre volent en éclat et le genre ne tient pas en place : film de guerre, de SF, comédie policée ou franchement hilarante, satire sociale, Billy Pilgrim s’accommode de tout. Et nous aussi.
AVIS BONUS
Le héros se souvient de l'aventure, un collaborateur également. Jean-Baptiste Thoret a beaucoup de choses à dire mais il les dit trop vite.