Accueil » A la une » « A trois on y va » de Jérôme Bonnell. Critique cinéma

« A trois on y va » de Jérôme Bonnell. Critique cinéma

Synopsis: Charlotte et Micha sont jeunes et amoureux. Ils viennent de s’acheter une maison près de Lille . Mais depuis quelques mois, Charlotte trompe Micha avec Mélodie… Sans rien soupçonner, se sentant toutefois un peu délaissé, Micha trompe Charlotte à son tour… mais avec Mélodie aussi ! Pour Mélodie, c’est le vertige. Complice du secret de chacun. Amoureuse des deux en même temps…

La fiche du film

Le film : "A trois on y va"
De : Jérôme Bonnell
Avec : Anaïs Demoustier, Félix Moati
Sortie le : 25/03/2015
Durée : 86 Minutes
Genre : Comédie, Romance
Type : Long-métrage
Le film

Il faudra un jour écrire l’encyclopédie des triangles amoureux au cinéma. Parmi les derniers en date, celui de Xavier Dolan, encore et toujours lui : «  Les amours imaginaires » demeure à mon avis, une excellente référence. Avec Christophe Honoré (« Les chansons d’amour ») et ce nouvel opus  qui sans bousculer le genre lui donne des airs de liberté qui vire au libertinage.

Car le triangle est inégal, et c’est une équation irrésolue que soumet ce trio de copains-copines qui s’aiment sans le savoir, sans le dire, sans trop le comprendre. Selon que Charlotte et Micha vivent ensemble, que Charlotte et Mélodie s’aiment aussi d’amour tendre, jusqu’à ce que Micha, un peu plus tard, tombe dans les bras de Mélodie.

Voilà notre problématique comme dirait Cupidon qui s’en va conter fleurette à ce trio bien sympathique, mais qui par la force des choses va les compliquer. Je raconte ça de manière assez légère car c’est le ton de Jérôme Bonnell, beaucoup moins coincé que pour son précédent mais néanmoins passionnant sonnet amoureux « Le temps de l’aventure » avec Emmanuelle Devos et Gabrielle Byrne.

Il chante la jeunesse, son insouciance et son désir de vivre sans barrière, ni tabou. Il chante juste et ses comédiens également. Félix Moati, un brin lunaire qui s’abrite derrière une mauvaise barbe pour faire un brin sérieux

Une scène très marrante

. Mais au moindre courant d’air, le gamin s’envole dans ses rêves. Sa copine, Sophie Verbeeck, plus étrangère au manège  amoureux, ou  plus distante, a des yeux à damner le plus heureux des hommes. Son Micha qui n’y voit que du feu donc, et son amour d’avocate qui trouve en Anaïs Desmoutier une étonnante composition féminine. De film en film, elle s’affirme.

Amoureuse, sérieuse ou drôle, car les quiproquos ici se succèdent dans des scènes bien troussées, qui font rire et sourire devant la bonhomie des interloqués, ou l’incompréhension de ces mêmes personnages. A force de vouloir tout cacher, c’est à visage découvert que les relations se faufilent dans les alcôves du cabinet judiciaire (eh oui) et les appartements des copains. Ca n’a pas l’air sérieux et pourtant le ton demeure posé, et flirte souvent avec des composantes érotiques propices aux échanges saphiques.

il y a une grande sensibilité de la part de Jérôme Bonnell à vouloir conjuguer aussi profondément les rapports humains avec une ironie passagère, une sensualité tranquille, presque naturelle.

  • Les triangles amoureux dans ce blog :

« Leto » de Kirill Serebrennikov-« A trois on y va » de Jérôme Bonnell-« L’homme fidèle » de Louis Garrel-« Cyrano de Bergerac » de Jean-Paul Rappeneau-« La colère d’un homme patient » de Raul Arevalo–« Le port de la drogue » de Samuel Fuller-« Rocco et ses frères » de Luchino Visconti-« Le cavalier noir » de Roy Ward Baker-« Caprice » d’Emmanuel Mouret-« Parade’s end » de Susanna White-« Le Passé » de Ashgar Farhadi-« The deep blue sea » de Terence Davies-« Contracorriente » de Javier Fuentes-León-« Tango » de Carlos Saura-« La Princesse de Montpensier » de Bertrand Tavernier-« Chloé » d’Atom Egoyan-« Brothers » de Jim Sheridan-« Les fantômes d’Ismaël » d’Arnaud Desplechin-« La Maison russie » de Fred Schepisi
Il faudra un jour écrire l’encyclopédie des triangles amoureux au cinéma. Parmi les derniers en date, celui de Xavier Dolan, encore et toujours lui : «  Les amours imaginaires » demeure à mon avis, une excellente référence. Avec Christophe Honoré (« Les chansons d’amour ») et ce nouvel opus  qui sans bousculer le genre lui donne des airs de liberté qui vire au libertinage. Car le triangle est inégal, et c’est une équation irrésolue que soumet ce trio de copains-copines qui s’aiment sans le savoir, sans le dire, sans trop le comprendre. Selon que Charlotte et Micha vivent ensemble, que Charlotte et Mélodie…

Review Overview

Le film

Beaucoup de sentiments et de passions dans ce film où le triangle amoureux devient une équation irrésolue  pour un trio de copains qui  s’aime sans trop le savoir. Avec grâce et humour Jérôme Bonnell entonne le chant des amoureux selon un ton résolument léger qui donne aux trois comédiens des armes évidentes pour séduire. Si Félix Moati prend un peu de galons dans ce conte romantique, Anaïs Desmoutiers confirme ses précédents films dont « Bird People », tandis que Sophie Verbeeck se révèle totalement. Beaucoup d’arguments donc pour ce film qui n’est pas qu’apparence…

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« La plus précieuse des marchandises » de  Michel Hazanavicius. Critique cinéma

Il est toujours important de rappeler l'Histoire, de la montrer, même maladroitement