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« A touch of sin » de Zhang-ke Jia. Critique dvd

Synopsis: Interdit aux moins de 12 ans . Dahai, mineur exaspéré par la corruption des dirigeants de son village, décide de passer à l’action. San’er, un travailleur migrant, découvre les infinies possibilités offertes par son arme à feu. Xiaoyu, hôtesse d’accueil dans un sauna, est poussée à bout par le harcèlement d’un riche client. Xiaohui passe d’un travail à un autre dans des conditions de plus en plus dégradantes. Quatre personnages, quatre provinces, un seul et même reflet de la Chine contemporaine : celui d’une société au développement économique brutal peu à peu gangrenée par la violence.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "A Touch of Sin"
De : Zhang Ke Jia
Avec : Wu Jiang, Lanshan Luo, Li Meng, Baoqiang Wang, Jia-yi Zhang
Sortie le : 01/07/2014
Distribution : Potemkine Films
Durée : 130 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
le film
Les bonus

Je ne suis pas certain d’avoir tout compris à ce film, à moins que la subtilité du scénario réside uniquement dans ce catalogue illustré d’une Chine en proie à la désintégration. Prostitution, corruption, meurtres, le pays du soleil levant a du plomb dans l’aile à en croire son représentant cinéaste Zhang Ke Jia , qui ne se prive pas de mettre son talent au service de cette décadence organisée.

L’ensemble est très bien filmé, les personnages tiennent leur rang avec de très bons interprètes  et l’univers ainsi ressenti est d’un point de vue artistique, tout à fait prenant. Mais la finalité de l’ensemble se fait un peu attendre, au milieu de toutes ces histoires, sans lien direct entre elles, si ce n’est leur aboutissement toujours violent, une violence dont chaque protagoniste n’était pas forcément coutumier.

Des attitudes, des situations, les poussent inéluctablement au geste ultime. La violence sous toute ses formes,  physique et verbale, du meurtre jusqu’au suicide.

Parce que ce pays est corrompu nous raconte un  ouvrier étranger, un homme qui affronte les puissants avec une détermination qui risque de lui coûter cher.  Dans ce pays là, on frappe aussi indifféremment le cheval qui refuse d’avancer, ou la femme qui ne se soumet pas. Et qui se rebelle …

On pourrait citer ainsi toutes les séquences de ce film à sketchs, pour n’en retenir que l’inévitable dénouement mis dans le commun d’une humanité le  plus souvent désemparée par tant d’inanité. C’est peut-être ça aussi le pessimisme.

a touch of sin

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec  Zhang Ke Jia (25 mn). Il explique très bien les raisons qui l’ont poussé à réaliser un tel film. Et ses explications me permettent, personnellement, de mieux le comprendre.

« La mutation de la Chine ces trente dernières années a apporté de grosses modifications, et beaucoup d’individus vivent aujourd’hui des situations sans issue. Ce qui provoque des effets profonds sur le quotidien des gens qui s’extériorisent le plus souvent par la violence. Je voulais transcrire comment nous sommes submergés par les faits divers violents, que rapportent surtout les réseaux sociaux, un moyen de communication là encore nouveau pour nous ».

a touch of sin

Il met aussi en avant le style du Wuxipian (film de sabre chinois, et de chevalier moyenâgeux) : une personne ordinaire prise dans les remous sociaux  riposte à l’oppression par la violence. « Les campagnes, en plus de leur pauvreté, sont dans une impasse morale et spirituelle, elles perdent leur population, leur vie, j’ai vu beaucoup d’endroits qui m’ont fait l’effet de «  ville morte » uniquement peuplés d’enfants et de vieillards ».

 

  • Le contexte politique (16 mn).  Marie Holzman, sinologue. Elle connait très bien le cinéma chinois et en fait plusieurs parallèles, avec des réminiscences entre réalisateurs : « ils œuvrent dans le même sens, ils doivent contourner la censure, ils ne font pas des films contre le pouvoir mais dénoncent la violence ».

Elle cite d’ailleurs l’artiste chinois dissident Ai Weiwei qui tout en étant en résidence surveillée a des expositions dans le monde entier

« Est-ce que le public chinois est désireux de voir ce genre de film ?  Je ne pense pas qu’il soit éduqué, pour accéder à ce genre de film » dit-elle encore dans sa réflexion qui elle aussi apporte vraiment du sens au film.  « Un long cri de souffrance, ce film, je le sens ainsi »

Meilleur dvd Juin 2014 Je ne suis pas certain d’avoir tout compris à ce film, à moins que la subtilité du scénario réside uniquement dans ce catalogue illustré d’une Chine en proie à la désintégration. Prostitution, corruption, meurtres, le pays du soleil levant a du plomb dans l’aile à en croire son représentant cinéaste Zhang Ke Jia , qui ne se prive pas de mettre son talent au service de cette décadence organisée. L’ensemble est très bien filmé, les personnages tiennent leur rang avec de très bons interprètes  et l’univers ainsi ressenti est d’un point de vue artistique, tout à fait prenant.…

Review Overview

le film
Les bonus

Des histoires sans véritable lien entre elles, pour dire que le monde va mal. Nous sommes en Chine, mais la transposition est assez évidente sur tous les continents. Une fois la première séquence terminée, on pourrait mettre fin aux débats. Ils se succèdent sans apporter de réelles innovations, sinon sur le mode de la pertinence artistique. Le cinéaste filme avec une maestria qui donne à son regard tout le poids nécessaire pour analyser notre monde. Mais de là à en faire une pléiade ….

Avis bonus On comprend mieux effectivement le film une fois la rencontre avec le réalisateur effectuée.

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