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« A girl at my door » de July Jung. Critique DVD

Synopsis: Young-Nam, jeune commissaire de Séoul, est mutée d'office dans un village de Corée. Elle se retrouve confrontée au monde rural avec ses habitudes, ses préjugés et ses secrets. Elle croise une jeune fille, Dohee dont le comportement singulier et solitaire l'intrigue. Une nuit, celle-ci se réfugie chez elle…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "A Girl at My Door"
De : July Jung
Avec : Doona Bae, Kim Sae-Ron, Song Sae-Byeok, Jang Hee-Jin, Sung-Geun Moon
Sortie le : 05 mai 2015
Distribution : Epicentre Films
Durée : 119 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Mai 2015 ( 5 ème )

Le cinéma coréen, souvent excellent, est aussi souvent très violent. « Breathless », «  J’ai rencontré le diable », « The man from nowhere »… Ce qui n’échappe pas à la jeune réalisatrice July Jung qui pour son premier film nous parle de son pays, la Corée du Sud avec des intonations brutales.

Presque sauvages même, dans la manière dont elle rapporte les faits en ne les dissociant pas d’un contexte général. Le social et l’économie prennent le pas sur toute autre considération humaine. July Jung veut nous faire comprendre comment dans ce petit village de pêcheur  la maltraitance est devenue un nouvel ordre institutionnel.

L’exploitation des travailleurs immigrés n’est que la surface de ce malaise profond entretenu par Yong-Ha (Song Sae-Byeok ), une sorte de petit caïd local, qui fait tellement de bien aux gens de son village, que la police ferme les yeux sur ses débordements outranciers, ses coups de gueule, et ses coups de poing.

L’arrivée d’une nouvelle patronne au commissariat (Doona Bae) va chambouler tout ce petit monde. Le comportement d’une petite fille, celle de … Yong-Ha, sauvage et solitaire va la conduire au cœur d’un système familial et social qui heurtera profondément ses convictions, mais aussi sa propre histoire dont on ignore encore tout. Dont cette mutation  d’office dans ce coin perdu de la Corée du Sud …

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Sa vie privée affleure, peu à peu, se confronte à ses propres interdits, et  à ceux qu’elle impose aux autres, fonction oblige. Le regard de la petite fille maltraitée (Kim Sae Ron), l’interpelle. Elle s’y attache, un peu, beaucoup, beaucoup trop, dans le village où les commentaires vont maintenant  bon train. Surtout que la gamine va révéler une toute autre nature…

July Jung tisse ainsi une toile de la complexité humaine, avec beaucoup de délicatesse et d’interrogations, heurtant le climat général d’une communauté repliée sur elle-même. L’alcool en guise de viatique, est-ce le déclin annoncé d’une société dont l’opulence fait à la fois honte et envie à ses voisins du Nord ? De Cannes, ce film est reparti bizarrement bredouille. C’est pourtant un grand film, magistralement interprété.

LES BONUS

  • Entretiens et avant-premières (21.30 mn ). Doona Bae, l’actrice principale. – « C’est le réalisateur Lee Chang-dong qui allait produire le film qui m’a contactée et m’a parlée de la réalisatrice July Jung, dont les deux courts métrages ne m’avaient pas beaucoup touchés, mais son scénario m’a convaincu. C’est une débutante et travailler avec elle m’a rappelé mon début de carrière, les impressions de l’époque, cela a ravivé la flamme. »

« Lorsque j’écrivais l’histoire, je ne pensais pas dénoncer des comportements. «  se souvient la réalisatrice. « J’avais d’abord en tête, une fille enfermée dans une solitude extrême, rencontrant une autre personne tout aussi solitaire ».

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Kim Sae Ron, qui explique très bien son personnage, est une jeune comédienne coréenne (15 ans), très sollicitée. Si bien qu’il a fallu s’y reprendre à plusieurs reprises avant qu’elle n’accepte le rôle . Elle explique pourquoi elle fait du cinéma, difficile au départ (manque de sommeil, les repas sautés..) mais très fière aujourd’hui .  » L’excitation que cela procure, et quand je suis vraiment très contente de moi, je recommence la scène. »

  • Regard critique Ava Cahen (6 mn). La condition de la femme en milieu rurale, l’autorité bafouée par des machos locaux…
  • « The dog that came into my flashlight » de  July Jung (16.40 mn). Une histoire là encore de violence sur une petite fille présentée de manière assez forte. En parallèle, le rêve d’un automobiliste qui a perdu la mémoire après un accident. Assez bizarre :  des scènes qui s’imbriquent, assez similaires, mais on-t-elle un rapport, une signification les unes aux autres, le viol n’était-il qu’un fantasme ? C’est un peu brouillon, beaucoup d’idées qui s’entrechoquent…
Meilleur dvd Mai 2015 ( 5 ème ) Le cinéma coréen, souvent excellent, est aussi souvent très violent. « Breathless », «  J’ai rencontré le diable », « The man from nowhere »… Ce qui n’échappe pas à la jeune réalisatrice July Jung qui pour son premier film nous parle de son pays, la Corée du Sud avec des intonations brutales. Presque sauvages même, dans la manière dont elle rapporte les faits en ne les dissociant pas d’un contexte général. Le social et l’économie prennent le pas sur toute autre considération humaine. July Jung veut nous faire comprendre comment dans ce petit village de pêcheur  la maltraitance…

Review Overview

Le film
Les bonus

L’immigration clandestine, la maltraitance enfantine, l’alcoolisme, l’homosexualité féminine (un thème rarement traité par le cinéma coréen). Dans son premier film July Jung s’engage dans une  réalisation complexe. Elle la maîtrise parfaitement avec une délicatesse et une attention qui se heurtent à la violence inhérente aux sujets abordés. L’héroïne, commandant de police, arrive dans un monde qui ne lui ressemble pas, déluré, dévergondé, où l’alcool est l’unique exutoire à la misère. La violence suivra. La jeune femme s’oppose alors au petit caïd local, qui rend service à tout le monde. Petites combines entre amis,  les policiers ferment les yeux … C’est un récit parfaitement mené, où chaque protagoniste tient la part de responsabilité d’un monde en déclin. Ca tient à la fois du polar et du drame psychologique autour de l’enfance et de son innocence, bafouée au point de devenir révolte et contradiction. La parole d’un enfant est-elle sacrée, si non vérité ? C’est aussi l’une des nombreuses et importantes questions que pose ce film qui est reparti bizarrement bredouille de Cannes. C’est un grand film, magistralement interprété.

Avis bonus Un court métrage , et des rencontres

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