- Dvd : 17 mars 2021
- Réalisateur : Adilkhan Yerzhanov
- Acteurs : Daniar Alshinov, Dinara Baktybaeva, Teoman Khos
- Durée : 110 minutes
- Sous-titres : Français
- Studio : Arizona Distribution
L’histoire : Bekzat, un jeune policier connait déjà toutes les ficelles de la corruption des steppes kazakhes. Chargé d’étouffer une nouvelle affaire d’agressions mortelles sur des petits garçons, il est gêné par l’intervention d’une journaliste pugnace et déterminée. Les certitudes du cow-boy des steppes vacillent.
Faut-il en rire ou en pleurer se demande en fin de compte Adilkhan Yerzhanov qui interroge sa propre faculté de cinéaste en auscultant la misère morale de son pays.
C’est lent, désespéré dans des paysages tout aussi désolés, où la lumière est aussi peu active que les policiers du cru. Une affaire se pointe, ils la règlent ni vu, ni connu, suicide du suspect et magouille suivante s’il vous plaît.
Bekzat, (Daniar Alshinov) jeune enquêteur détaché dans une province perdue, connait l’existence de ce gros bonnet que l’on ne verra jamais. C’est le fantôme errant, le « dark, dark man » qui corrompt à tout va.
L’arrivée d’une journaliste de la grande ville (Dinara Baktybaeva) ne freine pas les ardeurs de la petite communauté mafieuse. Ariana avance à visage découvert. Intriguée par les suicides qui n’en finissent pas de noircir les dossiers de Bekzat, elle l’accompagne dans sa nouvelle enquête. C’est quasiment un ordre : » On m’a envoyée pour la conduire avec vous »…
Encore un jeune garçon assassiné, et un suspect désigné d’office Pukuar (Teoman Khos), dont la débilité légère facilite l’inculpation. Mais la présence d’Ariana entrave cette fois considérablement la marche de manœuvre du jeune flic qui porte et reporte l’exécution du faux coupable . Il est à son tour menacé de mort par ses supérieurs.
Ce n’est pas Kafka, ça ne tourne pas en rond, c’est surprenant, parfois drôle et médusant. C’est un vrai film policier quand les truands s’en prennent à la journaliste qui leur répond en citant … Montesquieu.
Un décor de western dans les steppes kazakhes où le fameux faux suspect débile et sympathique s’amuse avec sa copine qui ne l’a pas quitté depuis son arrestation.
« On va se marier » dit-elle au policier.
« Tu te mets à parler pour dire des conneries » lui répond atone, l’intéressé.
C’est le ton du récit qui hésite dans ses silences, entre l’humour et l’ironie. Je ne pense pas avoir tout saisi de la subtilité scénaristique, et parfois même de l’interprétation. Un polar décalé, pas toujours très lisible, mais auquel on s’attache par curiosité, puis par intérêt.
Sur ce territoire hostile et sauvage, Bekzat a bien des choses à nous raconter.
LE SUPPLEMENT
- Rencontre avec le réalisateur Adilkhan Yerzhanov
« J’aime ce genre de héros qui évolue tout au long d’un film, qui d’une morale douteuse se rend vers une conscience plus élevée ».
« L’humour peut rendre n’importe quel cliché original , et apporter un nouveau regard sur la situation ( … ) l’humour et la poésie sont essentiels dans le cinéma, ils perturbent le réalisme tant adopté dans le cinéma d’auteur contemporain . (… ) Le cinéma est une forme de philosophie racontée à l’aide d’une histoire. Quand je débute l’écriture d’un film , je cherche toujours l’auteur, le philosophe dont la pensée pourrait exprimer l’idée de mon film » .
Cette fois c’était Camus et Montesquieu…
Le film
Le bonus
C’est lent, désespéré dans des paysages tout aussi désolés, où la lumière est aussi peu active que les policiers du cru. Une affaire se pointe, ils la règlent rapidement, ni vu, ni connu, suicide du suspect et magouille suivante.
Ce n’est pas Kafka, ça ne tourne pas en rond, c’est surprenant, parfois drôle et médusant.
Le récit hésite beaucoup dans ses silences, entre l’humour et l’ironie. Je ne pense pas avoir tout saisi de la subtilité scénaristique, et parfois même de l’interprétation. Un polar décalé, pas toujours très lisible, mais auquel on s’attache par curiosité, puis par intérêt.
Je crois que je vais le revoir sous peu.
AVIS BONUS
Une rencontre avec le réalisateur qui nous éclaire un peu sur sa manière de concevoir son film et le cinéma plus généralement . C'est à voir sans problème...