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« 99 homes » de Ramin Bahrani. Critique dvd

Synopsis: Rick Carver, homme d'affaires à la fois impitoyable et charismatique, fait fortune dans la saisie de biens immobiliers. Lorsqu'il met à la porte Dennis Nash, père célibataire vivant avec sa mère et son fils, il lui propose un marché…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "99 Homes"
De : Ramin Bahrani
Avec : Andrew Garfield, Michael Shannon, Laura Dern, Tim Guinee, J.D. Evermore
Sortie le : 25 mai 2016
Distribution : Wild Side Video
Durée : 107 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Dans  la crise économique des années 2008-2010, le cinéma américain a beaucoup puisé au cœur du système incriminé. Les banques et leurs serviteurs. Ramin Bahrani, lui, va sur le terrain et se confronte aux propriétaires surendettés, contraints du jour au lendemain de quitter leur maison qu’ils ne peuvent plus rembourser.

Une réalité sans détour qu’il filme tout aussi crûment. Et cruellement. Des modalités d’expulsions inhumaines (à peine le temps de prendre quelques affaires) sous l’œil de la police et d’un courtier en immobilier qui se charge de récupérer l’affaire. La résistance est plus moins affirmée à l’image de Dennis Nash qui espère apitoyer. 

Mais Rick Carver est implacable et gagne chaque fois son bras de fer. Sa mine est contrite, presque compatissante. Michael Shannon est assez inquiétant dans ce personnage qu’il interprète très bien. On ne sait trop ce qu’il ressent et l’émotion qu’en retient le réalisateur devient souvent pathétique.

Il fait fissa lui aussi. Une mise en scène dynamique, des réflexes, de la rentabilité (en dix minutes Ramin Bahrani a déjà tout dit) et  le suspense autour d’un pacte avec le diable que l’on n’attendait pas forcément.

Dennis Nash va rebondir à sa façon, poussé à la faute par plus fort, plus riche, plus ignoble que lui. «  Quand tu bosses pour moi, t’es à moi ». Le jeune homme sans le sous, ni toit, retrouve un boulot et beaucoup d’argent. Un revers parfaitement assumé par Andrew Garfield qui à son tour guette maintenant les propriétaires endettés.

Le proprio expulsé et son bourreau. Un pacte avec le diable ?
Le proprio expulsé et son bourreau. Un pacte avec le diable ?

La morale dans tout ça? « Demandes toi où t’a foiré pour que ta famille se retrouve dans un motel ? » lui répond Carver.  Cette fois, c’est la dignité qui  en prend un coup. Mais un mouchoir par-dessus éloigne toute mauvaise conscience.  Les états d’âme, il les retrouve devant sa mère et son gosse qui s’étonnent de son nouveau train de vie. Les banques lui en ont tellement fait baver qu’il peut bien se rattraper un peu, se défend-il…

Le système est bien pourri … Sa première expulsion, réplique exacte de ce qu’il a vécu, prend une tournure encore plus déchirante. Le jeune père revit ses angoisses, sa défaite, et le gros coup de blues qui cette fois l’envahit ne le quittera désormais plus. Engoncé dans un système totalement pervers et inique, il va bien évidemment y perdre son âme quand un plus courageux que lui décidera d’alerter la justice.

Ce point de vue enfin responsable nous dégage du consensus généralement admis par tous les protagonistes de cette histoire dont les conséquences se font toujours sentir aujourd’hui. Les planches de Deauville en ont frémi.

Des scènes de désolation...
Des scènes de désolation…

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec le réalisateur et Michael Shannon (23 mn). « C’était plus qu’une crise du logement, en faisant mes recherches sur place j’ai vu que tout le monde portait une arme, un monde violent fait d’escroquerie, de corruption, de manipulation  (…). Je ne faisais donc pas un drame social, mais un thriller ». Le point de départ d’un film et d’un univers que Michael Shannon va lui aussi découvrir en se documentant. «  Il aurait été déplacé d’assister à des expulsions, mais on m’a montré beaucoup de vidéos ».

« Quelqu’un doit faire le travail du bourreau » dit le réalisateur «  et je ne suis pas sûr que les courtiers en immobilier soient mauvais, quand l’Etat et la société autorisent les exécutions ». «  Si ce n’était pas lui ce serait un autre » reprend Michael Shannon « mais à force, il arrive à faire des choses immorales ». Et là on ne cautionne plus même du bout des lèvres. «  Il s’est compromis dans d’autres directions ».

  • Scène coupée (1.23 mn). Où l’on explique un peu comment arnaquer je ne sais pas trop qui … Elle peut rester coupée cette scène.
Grand prix du festival de Deauville 2015 Meilleur dvd Mai 2016 ( 6 ème ) Dans  la crise économique des années 2008-2010, le cinéma américain a beaucoup puisé au cœur du système incriminé. Les banques et leurs serviteurs. Ramin Bahrani, lui, va sur le terrain et se confronte aux propriétaires surendettés, contraints du jour au lendemain de quitter leur maison qu’ils ne peuvent plus rembourser. Une réalité sans détour qu’il filme tout aussi crûment. Et cruellement. Des modalités d’expulsions inhumaines (à peine le temps de prendre quelques affaires) sous l’œil de la police et d’un courtier en immobilier qui se charge de récupérer…
Le film
Les bonus

Le grand prix du festival de Deauville 2015 évoque un monde que les célèbres planches ne côtoient guère. Déshérités d’une crise économique qui les a vus expulsés de leurs demeures, des centaines d’américains ont dû revendre à très bas prix leurs demeures à des courtiers en immobiliers et des banques qui prenaient au passage leur dividende. Je vous résume très simplement le mécanisme d’une arnaque officielle ( le gouvernement américain a laissé faire ) que le réalisateur déploie avec simplicité et efficacité, s’employant à opposer le bon et le méchant, avant que nos deux hommes s’entendent sur le dos de la société. Il y a beaucoup de pathos dans la réalisation et parfois même comme une fatalité à admettre l’ignoble trafic auquel se livre l’agent immobilier. Le final nous rabiboche un peu avec l’esprit de résistance qui devrait prévaloir dans ces cas-là. Mais comme l’histoire est véridique il faut croire que la fatalité a été la plus forte.

Avis bonus Une rencontre avec Michale Shannon et le réalisateur, et une scène coupée, bon ...

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