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« 80 jours » de Jon Garano, Jose Mari Goenaga. DVD.Critique

Synopsis: Axun, 70ans, découvre que la femme qui veille un proche dans le lit voisin de son ex-gendre, est Maïté, sa meilleure amie d’enfance qu’elle n’a pas revue depuis 50 ans. Elles profitent de leurs retrouvailles jusqu’à ce qu’Axun se souvienne que sa copine a toujours été attirée par les femmes…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "80 jours"
De : Jon Garano, Jose Mari Goenaga
Avec : Itziar Aizpuru, Mariasun Pagoaga
Sortie le : 03 septemb 2013
Distribution :
Durée : 105 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Septembre 2013 : le meilleur dvd

Ce film a reçu, à juste titre, de nombreuses distinctions. Les deux comédiennes,Itziar Aizpuru et Mariasun Pagoaga ont tout aussi normalement glané leurs récompenses. J’ai alors une pensée pour José Ramon Argoitia le mari, dont le jeu tout en nuance et beaucoup en silence est une merveille d’interprétation. Le bonhomme rapporte  très bien la solitude, l’abandon, mais aussi la muette incompréhension devant les libertés que s’accorde désormais sa septuagénaire d’épouse.

C’est l’un des thèmes du film qui en aborde bien d’autres, sans jamais se disperser au cœur d’une histoire joliment racontée. Celle de deux anciennes copines d’enfance, qui 50 ans plus tard se retrouvent par le plus grand des hasards, chacun veillant un proche dans le coma.

Maïté, professeur au conservatoire, assume depuis toujours son attirance pour les femmes. Elle vit désormais seule, contrairement à Axun, dont le mari vieillissant ne veut pas entendre parler de l’accident de son ex-gendre, aujourd’hui entre la vie et la mort.

photo-80-jours-80-egunean-2010-2C’est le point d’achoppement entre ces deux êtres (les couples vieillissants, autre thème) que les deux réalisateurs, Jose Mari Goenaga et Jon Garano abordent de manière très sensible, avec une distance respectable vis-à-vis de la condition de leurs personnages. Ils font de même sur le sujet central de l’homosexualité féminine, abordée du point de vue des sentiments, jamais sexuellement. Un choix que le duo assume (voir bonus) en toute légitimité d’un film, qui toujours sous tension, n’en demeure pas moins dynamique, optimiste.

Il faut voir Maïté et Axun s’échanger des regards complices, de plus en plus tendres, quand bien même les instants de friction ne manquent pas de poser leurs différences sociales, culturelles et sexuelles.

Ce film parle ainsi de la condition féminine, qui assure vouloir s’affranchir du poids des traditions, pour des femmes déjà en marge de la société, ou qui s’apprêtent à franchir le pas, imperceptiblement comme pour mieux se réfugier dans le cocon douillet de leur intimité.Dans le confort des souvenirs, de la mélancolie et de l’amour, qui ici, revient toujours.

LES SUPPLEMENTS

  • Entretiens et avant-première (23 mn)

photo-80-jours-80-egunean-2010-6« Le sujet tournait au départ autour des personnes âgées, et je connaissais une histoire semblable à ces deux femmes qui s’aimaient. Elles étaient moins âgées. On a réuni les deux idées pour faire ce film .(…)Pour aborder l’homosexualité féminine, nous voulions un point de vue sentimental, plus que sexuel, peut-être un peu lâche de notre part, mais ce n’était pas l’esprit du film. »

Les deux cinéastes parlent aussi de ce que fut le travail de la coréalisation, Jose Mari Goenaga s’occupant des acteurs et Jon Garano  des questions techniques. Mais il apparait que très rapidement, ils  feront tout ensemble.

 Le choix des deux comédiennes ? «  Il fut difficile, car jouer des lesbiennes à soixante ans, qui allait accepter ? Et  il fallait qu’elles parlent basque. » Pour des raisons financières, le film a été tourné dans cette langue, mais la crédibilité du film était aussi importante «  le pays basque a besoin de ces films là, d’avoir son propre cinéma dans cette langue ». Voir aussi à ce sujet le très beau film « Ander » de Roberto Caston

Mariasun Pagoaga qui tournait pour la première fois explique qu’elle vient du théâtre amateur, «  et j’avais une idée très particulière du monde du cinéma, j’ai eu peur quand ils m’ont pris, mais dans la vie je n’ai pas d’a-priori, alors ce personnage je l’ai accepté tel qu’il était ».

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  • Making of (9mn). Il rappelle en partie le chapitre précédent, avec des ébauches de tournage, et le sentiment de Itziar Aizpuru.« Je m’inquiétais de l’aspect lesbien, comment cela allait être développé et au final, ça été parfaitement bien traité. »
Septembre 2013 : le meilleur dvd Ce film a reçu, à juste titre, de nombreuses distinctions. Les deux comédiennes,Itziar Aizpuru et Mariasun Pagoaga ont tout aussi normalement glané leurs récompenses. J’ai alors une pensée pour José Ramon Argoitia le mari, dont le jeu tout en nuance et beaucoup en silence est une merveille d’interprétation. Le bonhomme rapporte  très bien la solitude, l’abandon, mais aussi la muette incompréhension devant les libertés que s’accorde désormais sa septuagénaire d’épouse. C’est l’un des thèmes du film qui en aborde bien d’autres, sans jamais se disperser au cœur d’une histoire joliment racontée. Celle de deux…

Review Overview

Le film
Les bonus

Petit à petit le cinéma basque émerge d’une production régionaliste pour donner des sujets forts et originaux ( voir "Ander" de Roberto Caston ) .Ici ,la vieillesse et l’homosexualité sont deux thèmes unis dans un même élan de tendresse. L’interprétation des deux comédiennes est formidable (de nombreuses récompenses), mais celle de l’homme septuagénaire est tout aussi remarquable. Pudique, le récit se laisse porter par la couleur des sentiments. Un film magnifique.

Avis Bonus : Les réalisateurs s’expriment beaucoup et ce qu’ils racontent prolongent le plaisir de la projection. Le making off est un peu radin de ses images …

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