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« 21 nuits avec Pattie » de Arnaud et Jean-Marie Larrieu. Critique cinéma

Synopsis: Au cœur de l’été, Caroline, parisienne et mère de famille débarque dans un petit village du sud de la France. Elle doit organiser les funérailles de sa mère, volage, qu’elle ne voyait plus guère. Elle est accueillie par Pattie qui aime raconter à qui veut bien l’écouter ses aventures avec les hommes du coin. Alors que toute la vallée se prépare pour les fameux bals du 15 août, le corps de la défunte disparait mystérieusement.

La fiche du film

Le film : "21 nuits avec Pattie"
De : Arnaud Larrieu, Jean-Marie Larrieu
Avec : Isabelle Carré, Karin Viard
Sortie le : 25/11/2015
Distribution : Pyramide Distribution
Durée : 115 Minutes
Genre : Comédie
Type : Long-métrage
Le film

« J’lui ai roulé une pelle, il le méritait bien ».

Pattie est comme ça. Ses aventures, nombreuses, mais jamais amoureuses, elle en parle à tire-larigot, à qui veut bien l’écouter. Des propos souvent très crus.  A la veille de l’enterrement de sa mère, Caroline ne se disposait pas à les entendre.

Mais la parisienne ne peut faire autrement. Le corps vient de disparaître. Il lui reste du temps.

Alors Caroline musarde dans ce joli coin de Provence où sa maman, solitaire et voyageuse avait acheté une propriété digne d’une colonie de vacances. Caroline ne l’a jamais vraiment connue, comme son père, qui à la naissance n’était plus là.  La jeune femme en garde une faille intime et secrète, qu’elle confiera plus tard à sa bavarde de copine.

Mais l’heure n’est plus aux épanchements et aux confidences. La fête du 15 août se prépare. Tout le monde semble avoir oublié la défunte dont les funérailles ont été  bien évidemment différées.

Là encore, personne ne s’inquiète, à part un mystérieux visiteur qui découvrant le faire part mortuaire s’est précipité dans la région. Un ami très proche, dit-il, peut-être le fameux écrivain dont une chambre, dans la grande maison, porte le nom.

L’homme parle peu, ne se livre pas, et c’est par déduction que Caroline va découvrir ce qu’elle pense être le vrai visage de l’amant de sa mère.

L’intéressé acquiesce à toutes ses découvertes, entretenant  d’un sourire discret, une confusion bien amusée. Un profil avenant pour André Dussollier qui tout en charme et en mystère se fond dans le décor provençal. Arnaud et Jean-Marie Larrieu y papillonnent comme des enfants.

Leur mise en scène est très libre, (un peu lâche parfois)  comme en suspens au milieu de ce fourmillement de vie presque indécent. Mais le soleil et la piscine vont de paire, et le vin du coin propice au farniente.

Caroline se laisse maintenant emporter par ce tourbillon insouciant. Dans cette histoire qu’elle imagine par procuration. Ce père qui ne l’a pas reconnue, cet adolescent qui la charme, elle qui n’a plus d’attirance, dit-elle alors que tout autour n’est que désirs et plaisirs.

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Ce que filment les frères Larrieu avec un bonheur  propre à toutes les fantaisies. Comme une  femme qui la nuit s’égare dans une forêt  en quête de ses amours imaginaires. Caroline n’aurait-elle fait que rêver des rêves impossibles ?

Blanche colombe au milieu de nulle part Isabelle Carré nous embarque avec beauté dans ses dérives incertaines. Aussi aléatoires que les élucubrations libertines de sa voisine, qui en découvrant la littérature, la vraie, la grande (l’homme était donc bien écrivain ?) va peut-être enfin connaître l’amour. Karin Viard,très culottée cette fois, excelle dans son personnage.

« J’lui ai roulé une pelle, il le méritait bien ». Pattie est comme ça. Ses aventures, nombreuses, mais jamais amoureuses, elle en parle à tire-larigot, à qui veut bien l’écouter. Des propos souvent très crus.  A la veille de l’enterrement de sa mère, Caroline ne se disposait pas à les entendre. Mais la parisienne ne peut faire autrement. Le corps vient de disparaître. Il lui reste du temps. Alors Caroline musarde dans ce joli coin de Provence où sa maman, solitaire et voyageuse avait acheté une propriété digne d’une colonie de vacances. Caroline ne l’a jamais vraiment connue, comme son père,…
Le film

Malgré un léger flottement au cœur du récit (il était possible d’écourter un brin la fête aoûtienne) les frères Larrieu dominent à nouveau un sujet qui pourrait être scabreux, voire vulgaire dans la bouche d’une femme qui n’arrête pas d’élucubrer sur ses performances sexuelles. Mais l’élégance de Karin Viard (elle n’a peut-être jamais été aussi belle) s’accorde à l’écriture parfaite des deux compères. Ils nous racontent à la façon d’une légende la disparition du corps d’une femme. La vie poursuit cependant son cours, pendant que la fille de la défunte tente de comprendre. C’est Isabelle Carré juvénile et perdue dans ce monde trop grand pour elle quand son passé la rattrape  au détour d’un mystérieux visiteur qui aurait parait-il  bien connu sa maman. La direction d’acteurs, liée à des genres qui se mêlent parfaitement (un peu de fantastique dans un soupçon de thriller sur fond de comédie..) procure un excellent moment de cinéma. Si certains propos peuvent heurter, ils ne feront que ça. Le reste demeure de la littérature comme le rappelle André Dussollier. Enfin, son personnage…

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