- Prix de la mise en scène et du montage à Sundance
- Meilleur dvd Avril 2015 ( 6 ème )
- Acteurs : Nick Cave, Susie Cave, Warren Ellis, Darian Leader, Ray Winstone
- Sous-titres : Français
- Studio : Carlotta Films
L’histoire : 24 heures dans la vie de la célèbre rock star d’origine australienne Nick Cave. Une journée en apparence comme les autres, mais où les notions de réalité et de fiction finissent par se brouiller et s’entrelacer…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Il faut être intéressé un brin par l’artiste, et puis se laisser guider. Une journée dans la vie de Nick Cave, pourquoi pas! Même si les artifices de la création pose le pied sur tout un univers dont toute une vie ne suffirait pas à parcourir. Le chanteur demeure emblématique. Un homme bien ordinaire, qui ne le reste pas. Il pense, réfléchit, écrit, compose, interprète, et livre ici et là quelques bribes d’une autre vie.
Comment écrit-on une chanson ? « Tout est dans le contrepoint » dit-il en scrutant l’horizon de Brighton où il vit désormais. « La ville est entrée dans ma vie, dans mes chansons, un jour il faut bien se poser, je me suis posé là ». C’est là qu’il s’entretient avec ce qui parait-être un psychiatre – notre hôte suit donc une psychanalyse- . Il revient beaucoup dans son enfance, et avoue que sa plus grande crainte serait « de perdre la mémoire. »
Au fil du récit qui apparaît bien comme « une journée dans la vie d’un homme », Nick Cave retrouve son piano, ébauche quelques accords, fredonne quelques phrases, prémices d’une nouvelle chanson de son dernier album Push the Sky Away (2013), à l’origine de ce film. Le projet était alors de filmer l’enregistrement. Chemin faisant, les deux réalisateurs Iain Forsyth, et Jane Pollard et le chanteur ont poussé l’idée d’un film autour du musicien.
Ils centrent l’action sur une seule journée, celle qui correspond à son 20 000e jour sur Terre.Prenant pour point de départ ses carnets de notes, le film mêle voix off, dialogues avec des personnalités phares dans sa carrière – dont Warren Ellis, guitariste des Bad Seeds – et extraits de concerts. Il s’agit moins de découvrir qui se cache derrière le vrai Nick Cave que de tenter de mieux cerner le mystère de la création.
Il en parle très simplement avec cette notion indispensable de la scène. Un concert avec Nina Simone lui revient à l’esprit, mémorable. « Il s’annonçait catastrophique et c’est peut-être ce que j’ai vu de mieux. La scène ça te transporte, et j’en ai toujours besoin » dit-il quand on lui fait remarquer que les Stones pourraient « s’arrêter de prendre du blé, pour jouer simplement du banjo dans la rue, pour le plaisir. »
Là encore des restes de sa jeunesse lui passent devant les yeux. « Enfant j’avais désespérément le besoin de me transformer en quelqu’un d’autre, je voulais être comme les gens que je voyais sur les disques ». Et puis le rêve est devenu réalité, quand dans la section Archives de sa ville il retrouve les dernières photos envoyées par sa maman. La famille est très présente.
Au milieu d’un paquet son testament de l’époque avec l’idée d’un Muséum qui lui serait consacré. Il en sourit. « J’ai toujours été un petit con prétentieux ». Mais non, mais non…
LES SUPPLEMENTS
- Making of (15.20 mn). Il nous apprend beaucoup sur la réalité de ce film qui peut paraître bizarre, entre documentaire fictif et vérités premières. James Wilson, le producteur : « le film est complètement construit, artificiel, un jour fictif dans la vie de Nick » .
« Il n’y a que des décors, ce n’est pas mon bureau, mais tout est vrai ». Quelques scènes de tournage l’agrémentent.
« Ce mensonge filmique contient de grandes vérités » annonce Nick Cave en expliquant qu’il voulait conserver une trace de l’élaboration du nouvel album « Push the sky away ».« Le film est né des images en studio » racontent les deux réalisateurs. « On voulait partir d’une feuille vierge et dire ceci est la voix de Nick du jour 0 à 19999, et tout ce qui s’est passé entre, on l’oublie. (…) On a vite compris comment il fonctionnait, jamais refaire une scène par exemple ».
« J’ai toujours eu la manie de conserver mes photos, mes écrits, des choses liées à mon âme, c’était comme retrouver un vieux journal de bord au fond d’un placard » rappelle l’artiste qui envoyait toutes les critiques à sa mère.
- Scènes coupées (33 mn). Elles sont nombreuses dont la démo d’un titre que l’on découvre en entier et qui aurait pu figurer au montage final. Il y a aussi une séance d’enregistrement amusante, et plusieurs séances de répétitions, une façon de le voir travailler.
Warren Ellis au violon, un joli moment là encore. Enfin la cerise sur le gâteau “Where the wild roses grow” avec The Bad Steels et Kylie Minogue, une version enregistrée dans un club à Londres à l’occasion du tournage. Très grand moment musical.
- Littérature : » Où la chanson va » de Sébastien Ménestrier
Review Overview
Le film
Les bonus
Une œuvre hybride, à la frontière du documentaire et de la fiction, sur le musicien Nick Cave, icône du rock depuis les années 1980 avec son groupe Nick Cave & The Bad Seeds. Je pense qu’un minimum d’intérêt vis-à-vis de l’intéressé est nécessaire pour plonger dans le quotidien de l’artiste qui s’articule autour de l’enregistrement de son album 2013. J’ai personnellement apprécié la manière de mettre en scène un univers réel totalement inscrit dans un contexte fictionnel, par le biais d’une réalisation plus cinématographique que documentaire. Nick Cave se prête d’autant plus au jeu qu’il semble rapidement oublier la caméra, même si parfois le coup d’œil le trahit. C’est intéressant pour qui aime l’artiste, mais ça n’a rien de fondamental dans son œuvre.
Avis bonus
Un making of court mais dense, et des scènes coupées géniales
5 Commentaires
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