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« 1.54… » de Yan England. Critique cinéma-dvd

Antoine-Olivier Pilon, et Lou-Pascal Tremblay, les comédiens de la relève québécoise, excellents

Synopsis: 1 :54, c'est le chrono que doit atteindre Tim sur 800m, s'il veut participer aux championnats. Mais à seize ans, Tim a d'autres combats à mener... et son rival, n’est pas un tendre.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "1:54"
De : Yan England
Avec : Antoine-Olivier Pilon, Sophie Nélisse, Lou-Pascal Tremblay, David Boutin, Patrice Godin
Sortie le : 18 juillet 2017
Distribution : ARP Sélection
Durée : 102 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

De l’Italie au Canada, le cinéma s’empare en quelques semaines du problème du harcèlement scolaire. Le film de Ivan Cotroneo « Un baiser » (sortie le 26 avril) évoque à l’origine le même symptôme que celui d’Yan England : une homophobie latente. Si les protagonistes italiens répondent avec une morgue dévastatrice, ceux du réalisateur québécois sont plus enclins à baisser la tête et fuir la cruauté des collégiens.

Tim et Francis (Robert Naylor) donnent ainsi le change face aux allusions, aux coups, aux brimades. Ils s’aiment mais ne se sont jamais déclarés. Trop d’interdits, de regards suspicieux. Jeff, dont la charge méchante et ironique les détruit un peu plus chaque fois, a tout pour lui : le physique, la dynamique et une pointe de vitesse qui du héros local s’apprête à le conduire vers les sommets.

Tim décide alors de l’affronter, sur ce terrain. La cendrée, où la violence est bien présente, la méchanceté et l’ignominie tout aussi fortes. Tête à claques par excellence Lou-Pascal Tremblay interprète excellemment ce petit merdeux, qui terrorise ses camarades, à l’aide de la cour habituelle de ses aficionados demeurés.

Devant son coach et son père Tim ne peut révéler les avanies qu’il subit.

Un discours, aux limites parfois du vraisemblable : le corps professoral n’ignore rien de ces agissements malsains. Mais un discours raisonné par une volonté absolue de convaincre du bien-fondé de la démarche. La mise en scène démonstrative convainc alors dans les attendus d’un drame toujours en filigrane.

La disparition de son ami hante les nuits et les cauchemars de Tim à qui Antoine Olivier Pilon porte une belle attention dans son interprétation et la retenue viscérale d’un être profondément meurtri. Un gamin au seuil de la vie emporté par sa solitude, son désespoir secret,le vide et  l’absence autour de lui. L’amour de Jen (Sophie Nélisse ) ne lui sera plus d’un grand secours face au cataclysme d’une soirée trop arrosée, aux conséquences fatales.

Défi stupide, première ivresse, la vidéo qui tue, le tweet qui assassine. Ça tombe parfois sur nos écrans, à la radio dans les infos du petit matin, ces collégiens perdus dans la jungle médiatique de ce qui n’était qu’une blague, s’étonne l’un d’entre eux. Mais il y a des blagues qui ne font pas rire.

  • Des films sur des thèmes similaires :

« Chemin de croix » de Dietrich Bruggemann

« Un baiser » de Ivan Cotroneo

et aussi  » Elephant » de Gus Van Sant

  • Il n’y a pas de bonus et c’est bien dommage
De l’Italie au Canada, le cinéma s’empare en quelques semaines du problème du harcèlement scolaire. Le film de Ivan Cotroneo « Un baiser » (sortie le 26 avril) évoque à l’origine le même symptôme que celui d’Yan England : une homophobie latente. Si les protagonistes italiens répondent avec une morgue dévastatrice, ceux du réalisateur québécois sont plus enclins à baisser la tête et fuir la cruauté des collégiens. Tim et Francis (Robert Naylor) donnent ainsi le change face aux allusions, aux coups, aux brimades. Ils s’aiment mais ne se sont jamais déclarés. Trop d’interdits, de regards suspicieux. Jeff, dont la charge méchante et…
Le film

Malgré une volonté démonstrative affichée au fur et à mesure de l’évolution du récit, ce film demeure d’une extrême urgence sur le comportement scolaire de certains individus qui via internet et téléphone portable ont fait du harcèlement un mode de vie par procuration. Deux garçons ne se sont encore jamais avoué leur amour quand une bande d’imbéciles leur tombe dessus, les provoque, les ridiculise, terrorisant à tour de bras une communauté fragile par excellence. La loi du silence institue un no man’s land dans lequel vont se perdre nos héros dont Antoine Olivier Pilon qui après « Mommy » porte une belle attention dans son interprétation et la retenue viscérale de son personnage meurtri. Un autre jeune comédien donne lui aussi beaucoup de lui-même en salopard patenté : Lou-Pascal Tremblay joue excellemment ce méchant et cruel canard .

Avis bonus Il n'y a pas de bonus

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